[PCM'13] Arqiva ProCycling - Courses de fin-mars [P.4]

Les journalistes s'avancent en masse dans les allées dans l'une des salles des locaux d'Arqiva. Les spéculations vont bon train entre les spécialistes de différents journaux, britanniques ou étrangers. Les lumières se tamisent alors, tandis que le vidéo-projecteur se met en marche. Un compte à rebours d'une minute s'affiche. Des « Vraiment ? » se soulèvent dans l'assemblée, mais disparaissent à la vue de quelques lettres prenant place sur l'écran, groupées par 2 ou 3. YH, JTL, MH, SC, MB, AH, SB...Les réactions ne tardent pas, et plusieurs noms du peloton fusent dans les rangs. 30 secondes. « Jonathan Tiernan-Locke ! », « Sam Bennett ? », « Mathew Hayman, c'est évident ! ». 15 secondes. Le rideau noir se lève doucement, laissant apparaître...un vélo de la marque Pinarello. Le minuteur s'achève, aucune trace d'un coureur sur la scène. On s'impatiente logiquement parmi les photographes pressés aux premiers rangs. « Et maintenant...les coureurs de l'équipe Arqiva pour la saison 2013 ! ». Mais c'est un seul homme qui prend place sur l'estrade : Charles Wegelius. Pas le temps pour les journalistes de s'indigner sur la longueur de la cérémonie : De chaque côté de la salle, 12 cyclistes, déjà vêtus de leur nouvelle tenue, s'avancent au trot.
En première ligne, deux coureurs bien connus des observateurs : Yauheni Hutarovich et Mathew Hayman. Ils sont souriants, et se placent au plus près de Wegelius. On tend un micro à Hayman, qui se permet un « Désolé pour l'attente » faisant sourire les spectateurs. En fond s'affiche les visages des coureurs, soulignés de leur nom et de leurs principaux coups d'éclats cyclistes. « Maintenant que vous savez qui vous avez en fasse de vous, nous vous laissons poser quelques questions aux coureurs ici présents. ».
Un journaliste au fond de la salle dégaine le premier. « Bonjour, j'ai une question pour Tarik Chaoufi, que j'ai pu apercevoir sur la gauche. » Le marocain réplique avec un hochement de tête. « Vous étiez annoncé parmi les nouveaux arrivants chez Euskaltel-Euskadi. Qu'est-ce qui a provoqué ce changement de cap ? ». Tarik parut un peu irrité par la question, mais répondit : « Il est vrai que le projet d'Euskaltel était tentant, mais je n'ai pas vraiment apprécié le fait qu'ils n'attirent des coureurs de Continental seulement pour hausser leur total de points, comme avec Tamouridis et Schulze. Une nouvelle équipe comme Arqiva me semble plus appropriée : avec les coureurs expérimentés qui se trouvent à mes côtés, je ne me développerai que mieux ».
Le micro change de mains. « Ronan Caroff pour Le Gruppetto. Une question pour Mathew Hayman. On a toujours su votre attrait pour les courses pavés, votre équipe compte-t-elle obtenir des invitations pour des épreuves comme Paris-Roubaix ou le Tour des Flandres ? ». L'australien répondit de suite « Bien sûr, les grandes classiques pavées sont un objectif pour moi, mais je sais que le fait que notre équipe soit récente n'arrange pas les choses. Je ne serai pas étonné qu'on n'obtienne pas un pass pour toutes les épreuves que nous souhaitons. Mais j'ai encore du temps devant moi... », conclut d'un ton sarcastique le coureur de 34 ans.
« Yauheni ? » lance quelqu'un dans la foule. « Oui ? » s'étonna l'intéressé, soulevant la mèche blonde recouvrant son front. « On suppose que tu seras leader sur les sprints cette année ? ». « Bien sûr, c'est prévu. Mais je sais qu'il y a ici Ed Clancy qui sprinte vite aussi, je ne serai pas gêné de le laisser s'exprimer si la forme n'est pas présente. ». Clancy s'empare du micro « J'en suis flatté ! ».
« J'ai une question pour Jonathan Tiernan » demande un journaliste. « Bien que tu ne sois pas arrivé en tête de file à cette présentation, te sens-tu parmi les leaders de cette nouvelle équipe ? » Wegelius jette un regard noir au journaliste, mais Tiernan-Locke n'y prête pas grande attention. « Il est vrai que je fais partie des meilleurs coureurs de l'équipe, je n'ai pas peur de le dire. Mais dans l'effectif, Alex Howes et Stephen Cummings restent de bons puncheurs, et ce sera aux DS de choisir qui sera leader sur chaque course du calendrier ».
Étonnement peu de réactions dans la salle, et il y eu un temps de latence. « Une autre question ? » se demanda Wegelius. Une voix finit par s'élever. « Louis Meintjes fait partie de l'équipe également. On le présente comme le grand espoir du cyclisme sud-africain. Se voit-il s'installer durablement dans cette équipe ? ». D'un pas assuré, Louis se dirige vers le micro. « Je me sens très à l'aise depuis mon arrivée dans le groupe, et je me verrais bien rester plusieurs années chez Arqiva. Je suis content de voir que les jeunes sont mis à l'honneur, avec aussi Matthew Holmes et Sam Bennett » Tout le monde parut satisfait dans les allées, Charles Wegelius reprit le micro : « Voilà, vous savez tout ! Rendez-vous en janvier, nous entamerons notre saison sur le GP de la Marseillaise. »
Quelques coureurs se rapprochent des journalistes curieux de poser d'autres questions. En arrière-plan, Hayman et Docker s'éclipsent afin de prendre l'avion pour préparer la saison au pays, en Australie.

Spoiler:

Je dois avouer que j'ai beaucoup hésité à me lancer dans ce récit : la 1ère course a été jouée en novembre 2015, je n'avais pas touché à la partie depuis Mais je trouve que l'équipe que j'ai construit est intéressante, et je prends du plaisir à jouer avec. Cette fois-ci je ne promets rien en rythme de publication, notamment car je serai absent la semaine prochaine Première course dès demain ?

Je joue avec la DB 2013 de PCM.Daily (Anglo-Edition, avec une dizaine d'équipes anglaises supplémentaires) pour PCM'13.

Avant de se lancer dans le grand bain avec leur nouvelle équipe, Mitchell Docker et Mathew Hayman prolongèrent leur séjour de présaison en Australie, sur leur championnat national. Sur le contre-la-montre qui s'est tenu le 10 janvier sur les hauteurs de Ballarat, aucun de nos deux coureurs n'a su rivaliser après les spécialistes du pays, d'autant plus que l'Australie regorge de rouleurs de très haut niveau. Mais au grand étonnement des suiveurs, personne parmi les grands favoris n'a semblé en grande forme, laissant la victoire au surprenant mais non moins méritant Adam Hansen, de la formation Lotto-Belisol. Un autre outsider prend la médaillé d'argent, à moins d'une seconde d'Hansen : Rory Sutherland (TST), devant les plus attendus Rohan Dennis (GRS, à 7''), Richie Porte (SKY, à 8'') et Michael Rogers (TST, 13''), ancien champion du monde de la spécialité. Mathew Hayman, encore à la recherche de sensations, clôture le Top 30, à 1'37'' du nouveau champion. Mitch Docker est lui 32ème, 5 secondes plus loin. Sur 57 partants, c'est une performance honorable pour ces deux coureurs, plus à l'aise sur d'autres terrains.

Direction Buninyong, 72 heures plus tard, pour la course en ligne. Une nouvelle fois, ils sont 57 sur la ligne de départ, dont Hayman et Docker. Le second a une meilleure forme aujourd'hui, et a été désigné leader pour ce championnat. Sur ce circuit usant à couvrir à de nombreuses reprises, une échappée de 9 coureurs prend le large, le mastodonte Orica laissant filer en début de course. On y retrouve Mark Renshaw (BEL), Chris Sutton (SKY), Tommy Nankervis (BPC), Ben Day (UHC), Glenn O'Shea (SKT), Richard Lang (RAL), Bernard Sulzberger (DPC), Fabio Calabria (TNN) et Mitchell Lovelock-Fay (CWO). Ce joli groupe collabore parfaitement, mais le peloton parvient le contrôler, avec les relais de Baden Cooke (OGE) principalement.
Sous l'arche des 20 kilomètres, l'écart n'est plus que d'une minute et dix secondes. A ce moment, Richie Porte (SKY) tente de s'échapper, mais Michael Matthews (OGE) veille au grain avec ses coéquipiers Simon Clarke et Cameron Meyer (OGE). étonnement, les coureurs dirigés par Matthew White s'arrêtent de rouler, et l'écart flirte à nouveau avec 2 minutes. Mitchell Docker prend alors la course en main : Il demande à son lieutenant d'un jour Mathew Hayman d'imprimer un rythme soutenu, qui rapproche à nouveau le peloton. Alors que 7 des fuyards sont repris, Docker finit par attaquer dans la dernière descente. Allan Davis (OGE) se jette dans sa roue, et ce duo en rattrape un autre : Mark Renshaw (BEL) et Tommy Nankervis (BPC). Ce nouveau quatuor ne tergiverse pas et fonce vers Buninyong. Le peloton est pointé à plus de 30 secondes, et on commence à se regarder devant. Docker tente d'anticiper le sprint, mais est à court de forces, et ne peut que se rasseoir, et voir passer Nankervis et Davis. Logiquement c'est le deuxième qui s'impose, disposant malgré son âge grandissant d'une décente pointe de vitesse.

Mitchell Docker arrache néanmoins la médaille de bronze, alors que le peloton recolle sur la ligne, réglé pour la 5ème place par Heinrich Haussler (IAM). Certains coureurs ont déçu sur un parcours qui leur aurait convenu : Simon Gerrans (OGE) finit 8ème, alors que Cadel Evans (BMC) prend la 13ème position et que Richie Porte (SKY) échoue à la 21ème place. N'oublions pas Mathew Hayman, qui, ayant conservé quelques cartouches après son gros travail en amont du final, obtient une 10ème place satisfaisante.

Le GP d'Ouverture de La Marseillaise fait office de test grandeur nature pour l'équipe Arqiva ProCycling. Cummings et Tiernan-Locke viennent tous les deux avec l'ambition d'un résultat face à d'autres gros puncheurs tels que Romain Bardet (ALM), Simon Geschke (ARG) et Thor Hushovd (BMC). L'équipe construite autour des deux britanniques leur serra presque entièrement dévouée : Seuls Tarik Chaoufi, qui cherche l'échappée, et Matthew Brammeier, qui vise un sprint, seront exempts de travail collectif aujourd'hui.
La bonne échappée ne se fait pas prier pour s'envoler. Tarik Chaoufi l'a lancé, accompagné par deux français : Cyril Bessy (COF) et Geoffrey Soupe (FDJ). Ce trio aura du mal à creuser l'écart dans un premier temps, les tentatives de contre fusant pendant une trentaine de kilomètres. Finalement, leur avance grimpe, pour atteindre 6 minutes vers la mi-course. Le peloton est contrôlé par les formations Astana et AG2R, venues avec l'envie de placer leur leader sur la plus haute marche du podium. Quelques chutes entachent la belle parade du peloton, mais aucun coureur ne sera pour autant contraint à l'abandon. La majorité des relais à l'avant sont pris par Tarik Chaoufi, mais cela lui importe peu.

Les difficultés sur le parcours s'enchaînent à un rythme de plus en plus soutenu, si bien que le peloton perd quelques éléments hors de forme en cette fin de mois de janvier. L'écart le séparant de l'échappée en pâtit également, ne flirtant plus qu'avec les deux minutes. Les deux français du groupe de tête commencent à prendre leurs responsabilités. Tarik Chaoufi tente de les surprendre dans une descente, mais se ravise rapidement, ne voyant pas l'écart se creuser. Les échappés arrivent finalement au pied de la dernière bosse avec une minute d'avance sur le peloton, qui s'excite grandement. Cyril Bessy (COF) place une accélération dès les premiers hectomètres, mais l'acide lactique est déjà là. Chaoufi se colle dans sa roue et le contre, prenant quelques longueurs d'avance sur le peloton qui rattrape ses deux compagnons d'échappée. Le marocain ne se retourne pas et franchit l'arche des 10 derniers kilomètres avec 40 secondes d'avance sur Chris Anker Sørensen (TST), qui est sorti du peloton.

C'est Stephen Cummings en personne qui ramène le peloton sur le puncheur danois. Les leaders temporisent alors, laissant une marge de plus en plus importante au dernier rescapé de l'échappée matinale. Une autre tentative de contre est menée par Dominik Nerz (BMC) et John Gadret (ALM), mais Cummings est encore là pour calmer les ardeurs des favoris. Malgré l'avantage de 1'20'' sur la bannière des 5 derniers kilomètres, Tarik Chaoufi continue de presser les pédales. Dans le dernier kilomètre, le marocain relâche enfin la pression. Il prend le temps de refermer son maillot estampillé de l'étoile marocaine, et lève les bras au ciel, loin devant le peloton qui se prépare à sprinter pour les places d'honneur.

Les soigneurs de l'équipe Arqiva se pressent vers Tarik, la joie est immense : Première course sur le circuit européen, et première victoire ! Alors que Michael Mørkøv (TST) dispose facilement de ses adversaires pour la deuxième place, Chaoufi récupère, assis sur un trottoir. Bien que bloqués dans le sprint final, ses équipiers descendent un à un de leur vélo et s'en vont étreindre leur héros du jour, ému aux larmes. Il vient de passer toute la course à l'avant, pour décrocher une superbe victoire.