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Nautilus
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Ven 21 Avr 2017 - 1:28
Chapitre 1 :

[**] [PCM08] Pour une poignée d'euros (Chapitre 6) 935562crete

Le temps était magnifique en ce mois de juillet 2007. La mer Méditerranée brillait de plein feu par les rayons d'un soleil couchant, dans l'horizon de l'île crétoise. A cette heure-ci, la plage était encore bien bondée. Les vacances des jeunes et moins jeunes européens battaient leur plein, et les rivages du sud du continent étaient le repère de toute une population en quête de bon temps, après avoir passé une année à travailler, dans des terres plus nordiques bien moins ensoleillées. Cela se remarquait au teint des occupants de la grève. Corps blancs, roses de coups de soleils pour certains, on pouvait reconnaître ici des Anglais, Allemands ou autres Scandinaves, dont les jambes, les torses et les épaules étaient bien peu habitués au contact d'un astre solaire aussi brûlant. Cependant, quelques silhouettes ne partageaient pas cette apparence de touriste fraîchement débarqué de Berlin, Londres ou Stockholm. Pour la plupart, ces personnes étaient des locaux, des Crétois profitant de l'affluence touristique pour se faire quelques euros, livres, voire dollars, en vendant des glaces, à boire ou des produits pour lutter contre le soleil mordant, comme de la crème ou des lunettes. Ce commerce marchait évidemment bien, face à des touristes disposés à ne pas regarder au prix et à la qualité, trop grisés d'être en vacances pour faire les difficiles.
Parmi toute cette foule, un personnage partageait à la fois le bronzage du local et la farniente du touriste. Étendu sur la plage, il exposait l'entièreté de son corps au soleil, en ne portant qu'un très court slip de bain. Il arborait également des lunettes de soleil aguicheuses, et une coupe de cheveux mi-long gominée. Il était en compagnie d'un autre homme, tout autant soucieux de profiter de la météo et du sable chaud. Si l'on se rapprochait d'eux, on pouvait entendre la discussion suivante :

« Dis Giampaolo, tu crois pas qu'on est quand même pas mieux là, plutôt que de suer sang et eau sur les routes de France ?  dit le premier.

- Je ne dirais pas mieux, Mario ! Et dire qu'ils sont parti de Londres ! Je vois pas pourquoi on foutrait les pieds dans ce pays de bouffeurs de panses de moutons, alors qu'on a un temps comme celui-ci ici ! Répondit le fameux Giampaolo. »

« -Et puis bon, les filles sont plus belles ici, n'est-ce pas ! Ria Mario. »

« - Évidemment », rigola Giampaolo. Cela étant suivi de plusieurs secondes d'un rire complice entre les deux personnages. Ils profitèrent ensuite de nouveau du soleil sans rien dire, alors que la plage se vidait doucement de ses occupants, allant rejoindre leur hôtel, ou le premier bar qu'ils trouveraient sur leur chemin.
Alors que les deux compères se régalaient, yeux fermés, des derniers rayons du jour, ils entendirent une voix dans leur dos, disant les mots suivants :

« - Mario Cipollini, c'est vous ? » dit la voix.

Se retournant brusquement, l'ancien coureur cycliste répondit « Euh, oui, que me voulez-vous ? ». L'homme qui l'avait appelé de son nom dénotait avec tout ce qui occupait la zone, à 500 mètres à la ronde. Il était habillé d'un costume bien trop chaud pour un touriste, et portait des lunettes de soleil et un chapeau cachant une partie de son visage. Il lui répondit « Je suis envoyé par un ami qui vous voudra du bien, à condition que vous me suiviez immédiatement ».
Giampaolo invectiva alors l'homme en noir : « Hé ho mec, tu vois pas qu'on est vacances là ?! Tu vas pas commencer à nous casser les noix avec tes propositions ! Ca nous intéresse pas d'acheter ta... » mais il fut tue sur le champ par Mario, qui montra du doigt ce qui dépassait de la poche de l'interlocuteur, qui suffisait pour qu'on lui parle sur un ton un peu moins assuré que Giampaolo.

« - Rien à voir avec de la drogue, mais il va mieux falloir arrêter de discuter, et me suivre maintenant. Je crois que vous avez compris que j'ai de quoi me montrer bien moins sympathique si vous voulez commencer à faire les malins... » reprit avec ton cette fois bien plus menaçant l'envoyé.

« - Arrête Giampaolo, on va devoir le suivre, je pense que c'est encore une merde qui me retombe sur le coin de la gueule. » dit Cipollini.

« - Exact, si je puis dire, dit le patibulaire encravaté, donc messieurs, si vous voulez bien me suivre... ». C'est ce que firent les deux Italiens, qui quittèrent donc la plage, vers la destination où les conduisaient l'homme qui venait de gâcher leur fin d'après-midi.

Voilà, petit projet de récit, qui j'espère vous plaira, et ira à son terme Smile


Dernière édition par Nautilus le Jeu 29 Juin 2017 - 17:30, édité 5 fois
Cheng Ji
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Ven 21 Avr 2017 - 8:47
Excellente introduction, bien écrite, de bonne longueur :bave: Impatient de voir ce qui va arriver. J'hésite un peu sur l'identité de Giampaolo... Mondini, Cheula, Caruso scratch Sûrement le premier, ça serait cohérent avec son âge sifflement l\\'air

Content que tu reprennes un récit +1
Joaquim59
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Ven 21 Avr 2017 - 10:51
Ce suspens :bave: j'adore les récits de ce style mêlant argent, cyclisme et armes +1
Récit donc très sympa que je vais suivre avec grand intérêt Very Happy
Nautilus
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Sam 22 Avr 2017 - 18:39
Merci pour l'accueil. @Cheng, "l'introduction" va un peu se prolonger avant que les premières courses Razz Et même là, le récit gardera un côté narratif !

C'est parti pour la suite !

PS : Petit avertissement, les faits exposés dans ce récit ne collent pas forcément toujours avec la vérité historique du contexte du récit, certaines choses peuvent être exagérée, etc. C'est une fiction quoi :hap:



Chapitre 2 :

[**] [PCM08] Pour une poignée d'euros (Chapitre 6) 217522133603733

Les trois hommes traversèrent alors les rues les plus proches de la plage. Elles étaient bondées, les piétons allant tout à leur aise dans ces passages qui leurs son uniquement réservés, où les voitures ne passaient que peu. L'homme en noir se tenait derrière les deux coureurs, et leur indiquait le chemin à suivre. Il n'avait pas beaucoup de mal à faire respecter ses ordres, étant donner sa présence menaçante dans leur dos. Elle ne leur laissait que peu d'envie de tenter le diable. De toute manière, Mario commençait se douter de ce qui l'attendait, et savait qu'il ne pouvait y échapper. Alors autant régler cela dès maintenant, cela serait fait.
Ils furent conduit dans une petite rue, où l'on trouvait moins de touristes, et plus de locaux. On y voyait surtout des maisons et quelques petits bars et restaurants, un peu moins pris d'assaut que ceux des grandes artères. L'homme en noir leur dit de s'arrêter, et dégaina son téléphone portable. Il parla en grec à la personne qui était à l'autre bout du fil, et après quelques secondes d'échanges, il changea de langage, et revint à l'italien, ce que purent comprendre Mario et Giampaolo.

« Oui c'est Niccolo, dis au patron que j'ai sous la main ses deux invités... Oui très bien, j'attends ici », et il termina son appel. Il indiqua aux deux de bien vouloir attendre (dans le sens de se tenir tranquille au ton de sa voix), qu'une voiture vienne les chercher. Ils s'assirent alors sur le rebord d'une fontaine, et patientèrent en regardant défiler les passants. Puis, après quelques minutes d'attente, une BMW noire aux vitres teintées arriva dans la rue, et s'arrêta à leur niveau. Les portières s'ouvrirent, et l'homme en noir les y poussèrent. Quand ils entrèrent dans la voiture, ils découvrirent trois autres hommes en son sein. Deux à l'avant, un sur la banquette arrière. La voiture reparti, sans faire monter à bord l'homme qui les avaient escortés.

« Bonjour, Mario » dit l'homme assis sur la banquette. Il était d'une corpulence assez importante, et avait des cheveux blancs, parlant avec un accent typiquement issu du sud de l'Italie. Il reprit la parole, alors que les deux autres occupants de la banquette étaient encore bouche-bée : « Ca faisait longtemps que l'on s'était pas vu... Si longtemps même, que je suis sûr que tu ne pensais pas que tu reverrais ma sale tronche, petit connard. Mais sache que moi, je ne t'avais pas oublié... ».

D'un naturel plutôt chaud, Mario ne se serait pas laissé insulté en temps normal, mais là il s'en était retenu. Pire, il était même terrifié par le fait de ne répondre ne serait-ce qu'une phrase face à ce vieil homme, qu'il aurait préféré ne jamais revoir. Il pensait effectivement s'être débarrassé de ses... soucis avec un tel personnage.

« Mais qu'est-ce que vous me voulez encore... » bégaya-t-il, presque blême malgré sa séance de bronzage du jour.

« - Oh pas grand chose, tout du moins pas plus que ce que je veux depuis un certain temps... Il serait temps que tu me rende le fric que tu me dois ! Ca fait trois ans ! Trois ans de trop, que je te laisse toute liberté de faire mumuse sur la plage, avec tes copains et tes copines ! Alors maintenant tu vas te montrer coopératif. Car j'ai de quoi te faire comprendre tu as tout intérêt à la faire... », se faisant, le vieux sorti une photo de la femme de Mario, mais aussi de son père et de sa mère. Tournant la tête, Mario ainsi que Giampaolo virent que le passager à l'avant avait en main un pistolet prêt à être braqué vers eux.

« - Ok, ok, tout ce que vous voulez, Luigi ! » dit l'ancien sprinteur, « Je vous doit combien déjà ? J'peux vous filer tout de suite mon compte en banque » haleta-t-il.

« - Je préfère ça, mais pas la peine de te presser, je peux bien attendre ton retour en Italie pour cela... En effet, que me rapporterais-tu, un cas comme toi coincé en Crète ! Rien ah ah ! », gloussa le mafieux.

Mario s'enfonça dans son siège. Il ne pourrait donc échapper à ses vieilles dettes qu'il avaient contractées aux lendemains de sa retraite sportive. Cependant, il ne comprenait pas la présence de son ami Caruso à ses côtés. « Et lui pourquoi il est avec nous ? » dit-il en montrant de l'épaule son voisin.

« -Il a aussi des dettes auprès de moi, mais ce n'est pas ce qui nous intéresse ici. Non, si je l'ai pris avec nous, c'est parce qu'il est lui aussi sous la menace de ton non-paiement, histoire de mettre la pression... » reprit le mafieux. « Bon maintenant que nous nous sommes mis au clair, je te propose que nous nous revoyons à Naples dans une semaine, et on discutera des modalités du remboursement de ta dette. Au plaisir de vous revoir les garçons ! », se disant, la voiture s'arrêta, et les deux vacanciers furent jetés manu militari à côté d'une station service, bien loin du centre-ville où ils comptaient passer la fin de leur soirée.

« - Putain ! Dans quelle merde on est encore ! » cria Giampaolo.

« - Ta gueule, répondit Mario, je compte bien profiter de cette dernière soirée de vacances, avant de retourner en Italie. Alors on se bouge, direction le premier bar sur la route ! ».

Se faisant les deux comparses prirent le chemin inverse qu'ils venait d'accomplir, soucieux de faire pour quelques heures, comme si de rien n'était.
Nautilus
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Ven 12 Mai 2017 - 23:29
Oyé oyé braves gens, après un petit intermède dû au manque de temps de votre serviteur, on reprend le récit avec un rythme qui sera plus régulier dorénavant ! Ah, et au passage, merci pour vos votes pour le récit du mois Razz

Chapitre 3 :

[**] [PCM08] Pour une poignée d'euros (Chapitre 6) 4809541200pxStazioneMetroMergellinaNapoli

Une semaine s'était écoulée depuis la rencontre qu'avait fait Caruso et Cipollini. La soirée passée à sa suite avait été très mouvementée, et le lendemain, ils avaient dû composer avec leur gueule de bois lors du retour par avion en Italie. Ils s'étaient séparés à l'aéroport pour retourner chacun chez eux, et préparer leur venue à Naples pour le week-end. Durant ce laps de temps, Mario avait dû faire un tour à sa banque voir l'état de ses comptes. Pas sûr qu'avec ce qu'il avait, et pourtant, il était loin d'être pauvre, il serait capable de rembourser ce qu'il devait au mafieux. La somme qu'il devait était conséquente, et une partie de son emprunt avait été dépensé. Il se demandait comment il avait pu être irresponsable à ce point pour demander de l'argent à un tel bonhomme. Mais bon, maintenant il n'avait d'autre choix que d'affronter la réalité.
Le jour de se rendre à Naples était arrivé. Il devait retrouver Caruso là-bas, qui avait été lui aussi été convié au petit rendez-vous sur place. Il prit avec lui tous les papiers bancaires et autres pour régler son problème pécunier.
Cipollini se présenta donc à Naples, après avoir conduit plusieurs en voiture. La grande ville du sud de l'Italie, connue pour son histoire et sa vie particulière, était un lieu plutôt cliché pour rencontrer un homme de la mafia, mais quelques fois, la réalité ressemblait effectivement aux films et histoires de bandits. Il retrouva Caruso au niveau de la gare, et le fit monter dans sa voiture.
« -Salut Mario », dit-il bien peu enjoué.
« -Salut Giampaolo », dit laconiquement le conducteur.
Sans dire un mot de plus, Mario reprit la route, et conduisit son véhicule et son passager au travers des rues, quelques fois tortueuses de la ville de Naples. Mais le rendez-vous ne devait pas avoir lieu en plein centre-ville, mais à l'extérieur de la ville, dans une zone industrielle. Ayant traversés la ville, guidés par leur GPS dernière cri, ils se retrouvèrent en banlieue, et ils arrivèrent en face d'une hangar abandonné, et à côté d'une grande friche ouverte aux quatre vents.
Ils attendirent alors là, restant dans la voiture, malgré la chaleur qui sévissait dans le sud italien en ce plein été. Après quelques minutes d'attente, une file de trois voitures noires arriva au loin, qui s'arrêtèrent juste en face de la voiture de Mario. Les occupants des différents véhicules sortirent alors au même moment.
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Jeu 8 Juin 2017 - 17:41
Spoiler:


Chapitre 4 :


« Salut les gamins, dit l'oppulant mafieux qui venait de sortir de sa voiture, alors la forme ? En tout cas j'espère que vous avez de jolis petits deniers sur vous. », dit-il. Manifestement satisfait de sa petite introduction, il se rapprocha des deux cyclistes, entouré de deux gardes aux allures patibulaires, et sûrement armés, à ses côtés. Mario prit alors la parole : « Oui j'ai tout ce qui vous faut pour régler au plus vite notre petit problème ; carte de crédit, RIB, chéquier... », mais le vieux le coupa aussi sec :
« - Pas la peine de sortir ton attirail tout de suite mon gars, pas comme ça en plein air ! Ici, on est là que pour le premier contact, le rendez-vous. Tu crois pas qu'on pourrait se demander si y'aurait pas des gars à toi planqués sur le hangar d'en face, avec des fusils de snipers, prêts à me zigouiller sur place ?! ».
« - Excusez-moi, on est pas non plus dans un film de gangsters, et ça se saurait si j'étais le leader d'une bande du même genre que la vôtre... », reprit Mario.
« - Hep hep hep, on me l'a fait pas à moi, j'me fie pas à la tronche de mon interlocuteur... J'ai déjà vu plus innocent me caler un calibre contre la tronche. Allez hop, on remonte en voiture pour aller dans un coin qui nous sera plus favorable. Vous nous suivez avec votre bagnole entre les deux nôtres. Et que ça saute ! », invectiva le mafieux.
Le duo ne pouvant faire autrement qu'obéir à ce nouveau changement de lieu, s'exécuta. Ils reprirent la route, bien escortés par le convoi de BMW noires, et furent amenés dans un quartier périphérique de la ville de Naples. La voiture de tête s'arrêta en face d'un bar d'apparence plutôt miteuse, mais où l'on pouvait y constater une certaine affluence. Si le plan devait se placer comme dans les histoires de gangster, c'est justement ce type de lieu qui assurerait l'intimité de la rencontre bien peu volontaire du jour. On fit mine à Cipollini et Caruso de descendre, et avec les autres, ils pénétrèrent dans le bar. L'intérieur ne contrastait pas vraiment avec l'extérieur. Des hommes buvaient des verres avachis sur leurs tables, alors que la fin d'après-midi ne faisant que poindre. Ce qui sembla être le patron demanda quelques mots au mafieux, inaudibles à l'oreille de Mario. Avec un hochement de tête compréhensif, le patron leur indiqua une porte au fond d'un couloir, vers laquelle se dirigea la petite troupe. Elle monta un escalier, qui la conduisit à l'étage, qui n'avait rien à voir avec ce qu'il venait de voir. Tout était plus éclatant, plus richement décoré. Mais pas le temps de s'attarder sur ces détails qu'on installa sur un divan les redevables du jour. Le mafieux reprit alors la parole :
« - Cesse de bavardages, venons-en maintenant aux faits ; le fric que tu me dois Cipollini ! Deux millions d'Euros ! Ça fait une somme tu sais. Oh mais je crois que tu t'en es bien rendu compte au moment où tu me les a demandés... Après pour savoir quoi faire avec ? Je m'en fiche complètement, mais c'est l'heure d'éponger tes dettes. Alors j'attends, comment tu veux t'y prendre ? » déclama l'homme en noir.
Mario s'était préparé à ce moment, mais il ne put s'empêcher de devenir blême. Il avait les moyens de rembourser cet homme, mais cela le plumerait assurément, et pour un bon moment.
« - Euh, comme je l'ai dit tout à l'heure, je peux vous donner tout ce qui sur mon compte en banque, mais comme ça va pas suffire, j'ai plein d'autres objets que je peux vous léguer quelques objets de valeurs que j'ai chez moi. » bégaya Mario.
Pendant ce temps, Giampaolo regardait la scène avec de grands yeux. Il se demandait ce qu'il foutait bien ici, alors qu'il n'était pas (encore) la cible de la foudre de ce parrain napolitain.
« - Ouais ok, on va voir ça. Du coup tu nous file le fric par petites coupures, que tu remettra plus tard. Et il faudra qu'on vienne estimer ce que tu as chez toi. Je pense que tu auras bientôt la visite d'un antiquaire de mes amis, que tu accueilleras à bras ouverts mon ami » ricana le padre. « Bon je crois que c'est tout, on te donnera des nouvelles de l'évolution de ton, « compte » auprès de nous... Ah et avant de partir, je tiens à te signaler que si tu touches ne serait-ce qu'un mot de ce qui se passe ici... Mais je suppose que tu vois la suite logique des choses. ». Sur ce il demanda d'un geste de la main de faire sortir les deux comparses, qui en moins de temps qu'il fallait pour le dire, se retrouvèrent dans la rue.
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Lun 26 Juin 2017 - 17:01
Chapitre 5 :

[**] [PCM08] Pour une poignée d'euros (Chapitre 6) 499953automne

Octobre 2007

De l'eau avait coulé sous les ponts depuis que Mario s'était rendu à Naples. L'ensemble de son compte en banque, et une bonne partie de ses biens mobiliers étaient partis remboursés sa dette napolitaine. Certains de ses souvenirs et gains en nature de lorsqu'il était coureurs, y étaient même passés. Mais au moins, pensait Mario, sa vie ne serait plus troublée par les souvenirs de ses quelques années flambeuses...
Mario, malgré sa retraite sportive entamée depuis quelques années déjà, continuait à s'entretenir, et notamment à faire quelques longues sorties à vélo le dimanche. Alors qu'il était sur la route, lors d'une matinée fraîche mais ensoleillée d'un automne naissant, son téléphone portable se mit à sonner dans la poche arrière de son maillot. C'était rare qu'on l'appelle à cette heure-ci, malgré sa petite renommée, et le fait qu'il s'était mis en tête de diriger une marque de cycles à son nom. Encore en pleine vitesse, il décrocha le téléphone, tout en se rangeant sur le bas côté de la route pour s'arrêter. La voix qu'il entendit au bout du fil, faillie le faire perdre le contrôle de sa machine :
« - Hé salut gamin. Tu sais, quand on t'avais dit qu'il fallait être réglo avec nous, c'était pas pour déconner... On vient de faire le compte total de ce que tu m'a filé, et il manque 100 000 euros... Je sais que c'est pas grand chose, mais voilà, ça compte, et il va falloir me les rendre... Alors écoute, je sais que tu es un peu fauché là, un peu dans la merde. Mais je te laisse un an de plus pour me rembourser. Ça te va ? Tu sais, j'ai pas envie d'être trop méchant avec toi, surtout que les banques vont pas avoir envie de filer du fric comme ça, vu comme t'es mal barré. Puis bon, me débarrasser trop vite d'un ex-sportif connu comme toi, ça ferait mauvaise presse tu vois. Alors je te propose une chose : T'es pas trop mauvais sur un vélo non ? Ça te dirais pas de remettre un dossard, de retrouver une équipe, et de faire la chasse-patate ou je sais pas quoi, comme vous dites dans votre milieu ? Vu que t'es connu, ton retour va faire du bruit, à coup sûr ! Bon, tu vas avoir 40 ans, mais c'est faisable tu sais, on arrête pas de nous rabâcher au journal TV qu'on vie plus longtemps, et qu'il faut alors allonger l'âge de départ à la retraite et tout ce genre de conneries. Alors pourquoi pas toi aussi ? Allez, je suis sûr que ça va te plaire, et puis comme ça tu me filera ce que je te demande grâce à tes futures réussites, et j'aurai deux-trois services à te demander, une fois que tu seras à nouveau sur une bicyclette. Allez je te laisse, je pense que tu as pain sur la planche devant toi, à bientôt mon gars !... Ah et attends, faudra que ton copain Caruso t'accompagne aussi. », et le mafieux décrocha, laissant Mario bouche-bée.
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Lun 26 Juin 2017 - 21:33
La suite des aventures de Mario Cool Franchement , c'est vraiment agréable à lire, bien écrit :bave:
Ils auraient pu lui en faire cadeau des 100 000 € à ce pauvre Cipo :hap: Hâte de voir ce que va donner l'équipe avec les deux Italiens bounce
Si équipe il y a car il peut évidemment y avoir d'autres péripéties, je ne suis pas dans la tête du réciteur professeur
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Mar 27 Juin 2017 - 1:18
affraid
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Jeu 29 Juin 2017 - 17:28
Merci de votre soutien Smile @Cheng : Merci pour les compliments sur le style d'écriture Embarassed Ca fait plaisir ! Pour ce qui est de la suite, je ne dis mot :hap:

Chapitre 6 :

Décembre 2007

Mario et Giampaolo revenaient au coucher du soleil de leur entraînement de longue haleine. Si pour le second, il n'y avait rien de bien extraordinaire de faire du foncier à cette période de l'année, pour le premier, cela était plus une épreuve, après deux ans d'inactivité à très haut niveau, et malgré un certain entretien physique. Mais qu'importe ! Des bénéfices se ressentaient pour le sprinteur, qui voyait ses anciennes sensations revenir, malgré son âge avancé.
Une fois descendus du vélo, ils entrèrent sur la propriété de Mario, un des derniers biens fonciers qu'il possédait encore, dont la mafia lui avait fait grâce, afin que ce dernier se sente à son aise pour « redevenir un grand champion ». Après une douche et un casse-croûte d'après sortie, Mario regarda sur son téléphone s'il avait reçu des messages vocaux. Aucun aujourd'hui, ni même depuis une semaine. Malgré sa renommée, il avait du mal à approcher sérieusement des équipes, ne serait-ce qu'Italiennes, qui prenait avec scepticisme son retour sur le circuit international. A ce jour, ses négociations les plus avancées étaient avec l'équipe CSF, pas de quoi bien rêver pour quelqu'un de son calibre... Il avait beau avoir des réseaux et des connaissances, cela ne suffisait pas toujours pour autant.
Il alla faire la même vérification sur la boîte mail. Là non plus, rien d'intéressant, si ce n'est une proposition de la CCC-Polsat, mais qui lui offrait un poste de leader absolu à 2000 Zloty par mois... pas de quoi rembourser la somme qu'il manquait à donner au mafieux. Le temps commençait à presser pour lui et Giampaolo, en effet, s'ils ne trouvaient pas un contrat avant le mois de janvier, les chances de retrouver un contrat stable s'amenuiseraient grandement.
En tout cas, à part s'il trouvait un gros contrat dans une équipe World Tour, son salaire mensuel ne suffirait pas pour rembourser sa dette, et il devrait aligner les primes par des victoires d'étapes ou d'autres récompense, pour compléter sa quête.
Mario alluma alors la télévision, tombant sur un JT de la Rai, faisant une énième une sur le premier ministre italien Silvio Berlusconi. Lui au moins, n'avait pas l'air d'avoir des soucis d'argent, se dit Mario.
Cheng Ji
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Jeu 29 Juin 2017 - 18:30
Silvio Berlusconi :hap: silent
Par contre, choqué et déçu que Mario ne prenne pas avec plus de sérieux l'offre de l'exceptionnelle formation CCC Shocked
Décembre 2007, ce qui veut donc dire un retour dans les pelotons en 2008. Comment refuser de rouler avec les célèbres Grzegorz ZOLEDZIOWSKI, Pawel SZANIAWSKI et autre Tomasz KIENDYS (oui, j'ai copié-collé les noms depuis PCS, d'où les majuscules, trop compliqué à écrire. Pire que Steven Kruijswijk Rolling Eyes) ?
Va-t-il franchir le pas avec son collègue Giampaolo ? :peur:
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