Re: [*][PCM11] Team Pilot-Fassa Bortolo 2017 [Tour de France - Etape 15 & 16]

Nephilim66 Messages : 1665 Date d'inscription : 30/01/2013

gueguette a écrit:Le tigre pète un plomb

Ha bon... tu es sur ? je ne vois vraiment pas ce qui te fait dire cela

JeckTyranocif a écrit:C'est tellement bien écris
Je suis fan, voir même amoureux

louis49louis a écrit:C'est juste magique

betancur214 a écrit:Il n'a pas l'air content Bullo.
C'est toujours aussi plaisant de te lire.

Merci

ca m'a pris beaucoup beaucoup de temps et je n'étais pas sur que cela plaise à la lecture.

Je vais avoir un peu plus de temps... la suite très bientôt...

Nephilim66 Messages : 1665 Date d'inscription : 30/01/2013

2017

le programme des 3 prochaines étapes
Du sprint, du sprint et encore du sprint...

En coulisse...
- " Silvio n'avait qu'à rester à sa place. " dit Jérôme au bord de l'hystérie.
- " Que voulais-tou que Silvio fasse? Qu'il s'arrête? " dit Miguel.
- " Cette étape était pour moi." hurle-t-il.
- " Tou es le leader sur les classiques les plous prestigieuses de l'année, sur les Tours d'une semaine. Sur toutes les courses où tu as la moindre chance de gagner, toute l'équipe travaille pour toi... mais non? tu veux toujours gagner plous et plous. Est-ce que tu as pensé aux autres qui travaillent dans ton ombre?
- " Bien sur que j'y pense. Ils me servent bien, mais honnêtement la plupart du temps, je pourrais me débrouiller seul. "
- " Sois un peu sérieux, s'il te plait. Est-ce que tu crois qu'ils n'aimeraient pas de temps à autre décrocher une belle victoire? ou même avoir leur chance ? "
- " Ils n'ont qu'à mieux lire leur contrat, moi c'est marqué LEADER dessus."
- " oui, Jérôme... Leader bordel... pas DICTATEUR!", dit Miguel au bord de perdre ses nerfs, "Jérôme, je t'aime comme un fils, mais.. merde!! la situation n'est plus possible là... tu mets tout le monde mal à l'aise. Vincenzo se plaint tous les jours de"
- " Nibali" l'interrompt Jérôme, "Mais j'en ai rien à foutre de celui-là... encore moins que les autres..."
- " Lui, au moins se montre professionnel, ce qui n'est plus ton cas... Tu ne te comportes plus comme un pro mais comme oune enfant gâté. Silvio ne comprends ton comportement. Mince! Jérôme! Tu es un des ses meilleurs amis, son mentor, son idole."
- " Ha ha... Laisse-moi rire... Chuis le seul a voir clair dans le jeu de ce petit merdeux ou quoi? Tout ce qu'il veut, c'est gagner. En écrasant les autres s'il le faut. S'il y en a bien un qui a les dents longues, c'est lui! Il ferait mieux d'aller voir ailleurs."
- " Tu deviens parano Jérôme. "
- " TU m'emmerdes Miguel.... Vous m'emmerdez tous. "
- " Ecoute Jérôme, j'ai donné mes instructions, " continue Miguel en soupirant, "Plus personne ne travaillera pour toi pendant ce tour."
- " Je n'ai besoin de personne pour aller chercher la victoire ou le maillot vert. Laisse les larbins à Mr Nibali. On a fini ?"
- " Oui Jérôme, bonne journée."
- " Ha oui... une dernière chose." dit Jérôme en se retournant. "Dis bien à Silvio de ne plus essayer de venir me parler."

Etape 5

En ce début de tour, ce sont bien la pluie et le vent qui dominent, avec les conséquences douloureuses qui finissent tôt ou tard par arriver. Perturbé par une très grosse chute à 6 kilomètres, le final destiné aux sprinteurs va leur échapper au profit d'un baroudeur et attaquant dont l'expérience est largement connue et reconnue. A 4 kilomètres, le belge Thomas de Gendt(Plakosmith) fausse compagnie au pack pour résister et s'imposer en costaud juste devant les sprinteurs, privant Matthews(RAB), d'une nouvelle victoire.
Aucune grosse chute du tour n'était encore à déplorer sur ce tour. Celle d'aujourd'hui, à 6 km de l'arrivée dans la descente détrempée menant au sprint final, fût une véritable hécatombe. Violente, ce n'est pas moins de 43 coureurs qu'elle mit à terre provoquant 3 abandons dont Jérôme Coppel, le lieutenant de Kreuziger en montagne. Du côté des favoris, Pinot et Fuglsang perdent 4'23", tout comme quelques lieutenants précieux, à l'image de Poels (RAB) ou Kruijswijck(HTC).

Classement étape:

louis49louis Messages : 879 Date d'inscription : 29/05/2014 Age : 24

Chaud le Bullo !

Nephilim66 Messages : 1665 Date d'inscription : 30/01/2013

2017

Du sprint, du sprint et encore du sprint...
le programme des 3 prochaines étapes

Etape 6

En coulisse... dans le bus de la Team Pilot:

Extrait de "Mémoires de Jérôme Bullo, le Tigre Suisse"
"L'ambiance dans l'équipe avait déjà pris un certain coup dans l'aile. Hormis Gomez, tout le monde m'évitait. Silvio avait bien tenté de venir me parler pour désamorcer les tensions, mais je n'étais pas en mesure d'écouter son blabla de bonimenteur. J'avais juste envie de lui péter sa belle gueule. Miguel était venu discuter, mais je lui avais bien fait comprendre que l'équipe qu'il avait aligné sur le tour de France, c'était de la merde et que je bosserai plus pour eux. La discussion s'était finalement envenimée. Ma colère ne retombait pas mais celle-ci était dirigée vers une but unique, gagner à la planche des belles filles.
Je passais la majeure partie de ces 3 étapes de plaine en compagnie de Gomez, à m'économiser sauf sur la première moitié de l'étape 6. ll y avait 2 SI ce jour-là et il fallait que je commence à engranger quelques points.
Cette sixième étape était encore destiné aux sprinteurs, revanchards d'ailleurs de s'être fait voler la victoire hier par De Gendt. Le moins que l'on puisse dire, c'est que celle-ci aura été parcourue à vitesse moyenne élevée, alternant entre accélération et moment plus calme. Je participais donc à la poursuite des échappées pour mes fins personnelles. Le début de l'étape comportait quelques raidards que je pensais pouvoir mettre à profit pour remporter au moins le 1er SI. M'échappant dans une bosse et après un raid solitaire d'une dizaine de kilomètres, je passais donc en tête au premier. Je retentais le coup au suivant, mais avec moins de succès, le terrain s'y prêtait moins et je n'engrangeais cette fois que 3 ou 4 points. Le reste de l'étape fut l'affaire des équipes de sprinteurs. Avec une bonne surprise pour nous..."

La pluie étant absente, pas de chute massive à déplorer, mais par contre le vent était de la partie dans le final provoquant une grosse cassure vers la 70ème position du peloton et piégeant de nombreux leaders. Velits, Taraamäe, Caillaud, Costa et Szczytniewsky en font les frais. Le temps perdu sera énorme, 4'18". Ce sera un coup dur pour deux des plus gros outsiders de Kreuziger, j'ai nommé Velits et Costa, qui viennent aujourd'hui de perdre presque tout espoir pour le général.
Du côté du sprint massif, l'ordre varie mais le trio de tête reste le même: Appollonio, Matthews et Reshetnikov s'imposent comme les 3 gros sprinteurs de ce tour. Aujourd'hui, c'est l'ancien pensionnaire de la Team Pilot, Batraz Reshetnikov, qui tire son épingle du jeu, décrochant à 27 ans, le premier grand succès de sa carrière, une véritable victoire d'école. Habilement, le train AG2R se décalera à 4 km pour se porter à hauteur de celui des Rabobank. Abrité du vent par le train orange et bleu, qui ne réussira pas à reprendre le dessus, Pichot et Bonnet lanceront ensuite parfaitement le grand russe qui conclura l'affaire en faisant parler sa puissance et s'imposera avec plusieurs mètres d'avance pour une victoire sans appel.

Le Tweet de Batraz Reshetnikov: "Je tiens à remercier toute l'équipe @AG2R, @Vincent_Lavenu pour avoir cru en moi et à tous mes coéquipiers pour le gros boulot qu'ils ont fait aujourd'hui. Je dédie aussi cette victoire sur ce #TDF2017 à mon ancienne formation @TeamPilot dans laquelle j'ai tout appris, et en particulier à @MPerduras_Manager. Si j'en suis ici aujourd'hui, c'est aussi grâce à eux."

Le plus du jour : Miguel Perduras
"Malgré la joie que nous avons éprouvé aujourd'hui avec la victoire de Batraz Reshetnikov, l'équipe a été très secouée aujourd'hui. Tout le monde a vu les images et nous avons eu très peur. Gaizko souffre d'un traumatisme cranien, probablement une fracture du crane. Ce soir, nous ne sommes pas encore rassurés sur son pronostic vital, tout dépendra des prochaines heures. Mes premières pensées vont à sa mère et à sa soeur, à qui j'espère pouvoir apporter dans les prochaines heures ou prochains jours de meilleures nouvelles.
Gaizko quitte le tour avant même les premières pentes. C'est un gros coup dur pour l'équipe car comme vous le saviez, Gaizko était la pièce maîtresse de notre dispositif en montagne. Sans son aide, cela ampute grandement nos chances de bien figurer au général. Pour le moral aussi, c'est compliqué car il va falloir se remobiliser après cet accident tragique. La raison de cette chute n'est pas encore totalement expliquée, mais il semble bien que la faute en incombe à Gaizko et à lui seul. Nous avions eu la chance d'être épargné hier dans la chute massive, mais cet accident nous rappelle à tous qu'il faut être vigilant à chaque minute, et cela encore plus sur le Tour."

louis49louis Messages : 879 Date d'inscription : 29/05/2014 Age : 24

Dommage pour Gaizko !

Nephilim66 Messages : 1665 Date d'inscription : 30/01/2013

2017

Du sprint, du sprint et encore du sprint...
le programme des 3 prochaines étapes

Etape 7

En coulisse... Sur la terrasse d'un café au petit matin "(conversation en espagnol):

Une étape beaucoup plus classique cette fois-ci. Les échappés seront repris à 30 kilomètres de l'arrivée. Au sprint massif, le trio de tête ne varie pas beaucoup. Encore une fois on retrouve Matthews, Appollonio et Reshetnikov. Cette fois, c'est au tour de l'italien de s'imposer devant l'australien et le russe. Malgré la pluie qui était encore de la partie, la journée se sera déroulé sans problèmes notables au sein du peloton, de quoi ramener un peu de sérénité dans le peloton suite après 2 jours traumatisants pour les esprits.
Sur cette première semaine où les sprinteurs furent plutôt à la fête, il leur faudra maintenant attendre une semaine [étape 13] pour en pouvoir en découdre de nouveau. Demain, ce sera un tout autre type de coureur qui sera attendu avec l'arrivée à la Planche des Belles Filles qui, à coup sur fera des dégâts au général et permettra d'identifier les hommes forts pour les jours de montagnes à venir.

Le plus du jour : Le point sur le maillot vert
Sans réelle surprise, le classement est dominé par Matthews, avec respectivement 23 et 28 points d'avances sur Appollonio et Reshetnikov. Bien loin, classé en 15è position du classement, le suisse Jérôme Bullo, grand prétendant à la tunique verte à Paris, marque un débours de 123 points de retard sur le champion australien. Cela semble beaucoup... et peu à la fois.
La saison passée, le Suisse accusait en effet un débours de 137 points, sur le même adversaire, Matthews, avant de mettre la machine en marche à partir de la seconde semaine, prenant plus de la moitié des échappées et s'adjugeant 2 étapes et une troisième place, sans parler de nombreux sprint intermédiaires et autres top : "Inexistant en début de tour, la @Team Pilot-SwissLife a de nouveau été impressionnante depuis son entrée en action. Il y a 6 jours, le Suisse n'avait que 33 pts[Ndlr: au classement par point] : en 5 étapes, il en a engrangé 161 ainsi que 2 victoires d'étapes!"[Ndlr : extrait d'un Touit du Tour de France 2016] .
Cette année, la seconde moitié du tour ne sera pas beaucoup plus propices aux sprinteurs. Ils pourront compter sur 3 étapes vraiment plates, au mieux 4 ou 5 selon les circonstances de courses. Cela laisse une dizaine d'étapes au prodige Suisse pour s'exprimer. S'il ne gagnera probablement pas une étape de haute montagne, plusieurs SI sont placés après des cols trop difficiles pour les sprinteurs
Statistiquement, rien ne semble donc impossible pour le Suisse et comme un clin d'oeil, le Tigre avait commencé sa remontée infernale sur la 8ème étape qu'il avait gagnée après plus de 130km d'échappée. 8, c'est également le numéro de l'étape de demain, et on le sait, Jérôme Bullo rêverait de se voir gagner demain à la Planche des Belles Filles, une victoire qu'il jugeait dans une interview d' "aussi belle que de gagner sur une ardennaise".

Nef66

Ven 4 Sep 2015 - 16:05

Bientôt la suite des frasques de Bullo, mais l'écriture dans ce format est bien difficile... J'espère que votre patience sera récompensée par un texte qui vous plaira.

Ven 11 Sep 2015 - 16:03

2017

Etape 8

La Planche des Belles Filles

Extrait de "Mémoires de Jérôme Bullo, le Tigre Suisse"
Confortablement installé dans nos fauteuils, la vue déjà magnifique, était sublimé par le soleil couchant de ce début d'automne. Depuis le patio du chalet Suisse de Jérôme, nous dégustions un Whisky 12 ans d'âge, Millésime 2017 bien sûr, comme le Tour de France que nous passions en revu.
Vieillu en fût de Tabebuia, le Doyen et son père produisaient ce Single Malt dans leur modeste domaine vénézuélien, sa seconde passion après le cyclisme. Je m'égare un peu, certes, mais j'avais envie de situer l'ambiance dans laquelle nous travaillions maintenant depuis 4 semaines.
"Je t'en avais un peu voulu pour celui-ci" en le voyant s'afficher sur le Paperscreen qu'il tenait.
"Un peu ? " m'exclamais-je, en reprenant une gorgée de l'excellentissime breuvage, "Tu ne m'as plus adressé la parole de l'année!"
Nous relisions un article que j'avais écrit sur lui à l'occasion de l'étape 9 du Tour de France.

La rage de vaincre

« Roi des animaux » et signe zodiacal chinois, le Tigre est également très présent dans la mythologie hindoue dont il est une figure emblématique représentant la force et la férocité"

Blessé et humilié, le Tigre Suisse est en colère. Invisible, il n'apparaît plus aux côtés de ses coéquipiers. Etrange (absence d')image que de ne pas voir Jérôme Bullo sur les écrans. Tapi dans l'ombre du peloton, le Tigre attend son heure comme le prédateur qu'il est. Car c'est aussi la force de ce chasseur implacable, la patience... contenir sa fureur avant de la laisser éclater. Choisir le bon moment pour asséner le coup fatal. Mais cette fois, la proie sera peut-être trop grosse pour lui.

Il faut attendre les 40 derniers kilomètres avant de l'entrevoir sur les caméras aux alentours de la 30ème position. Malgré, les attaques qui se succèdent maintenant, Bullo ne bouge toujours pas. Mais, il se rapproche silencieusement de la tête du peloton. Plus que quelques hectomètres de pourcentages positifs avant les 4 kilomètres de descente menant au final. En prédateur intelligent, le Tigre connait aussi ses forces et faiblesses, il ne peut ni battre la gazelle au sprint, ni grimper aux arbres comme le chimpanzé. S'il veut attraper sa proie, il doit la surprendre. Un moment de flottement s'empare du peloton quand Ligero rentre dans les rangs. Il n'a plus le choix, il doit sortir les griffes.... Maintenant!... A 11 kilomètres de l'arrivée, le Tigre bondit.

Au pied de la descente, Jérôme possède 1'40 d'avance sur ses poursuivants, un matelas de secondes qui vont pouvoir lui permettre de faire l'ascension à son rythme. Quand on voit comment il gère ses efforts en fin de course, on se demande souvent pourquoi le Suisse n'est pas meilleur dans l'exercice chronométré. Mais le Tigre marche à l'instinct. Il a besoin de voir ses adversaires, de sentir l'adrénaline, le stress, la pression et de se nourrir de tout cela. La rage de vaincre. Seules les étapes en ligne lui permettent de se mettre dans cet état et de tenir ce rythme effréné. L'oreillette est déjà arrachée depuis longtemps, les bidons ont volés... Le Tigre grimpe seul... le coup de pédale est fluide, le regard déterminé mais bien sombre, c'est le félin des grands jours qui est de sortie. Malgré son humeur et son comportement particulièrement exécrables du moment, comment ne pas admirer ce champion lunatique et sanguin ?

L'écart baisse doucement. A 2 kilomètres du sommet, le Suisse n'a perdu que 25" sur ses poursuivants. La bagarre est pourtant rude derrière, mais pas sûr que le Suisse se sente traqué pour autant. Pas une fois, il n'a regardé derrière. Son esprit est devant, il court après ses démons qui le hantent: la victoire, le maillot jaune, la gloire, sa défaite à Liège-Bastogne-Liège... Flairant l'odeur de la victoire, il accélère. Mon coeur également. J'aime écrire en direct. Dans quelques minutes, mon article sera posté sur internet, mais alors que j'écris ces mots, je n'en connais pas encore l'issue.

A la flamme rouge, l'avance est encore personnes attentionnées équente. C'est maintenant dans la tête que tout se joue. Et dans celle de tout ceux qui espèrent quelque chose aujourd'hui, un seul mot se grave en lettres de douleur : T E N I R. Comme les aigrettes d'une fleur de pissenlit soufflées par le vent, le peloton favori s'égrène lentement sous le rythme de l'ogre tchèque qui a maintenant chaussé ses bottes de 7 lieux et vole sur l'asphalte vosgien.
500m... Tenir... 300m... Résister... 200m... Ne pas craquer... Oh god! What a dramatic finish! comme disent les anglais sur une chaîne de sport bien connue. Les jambe de bois ont rattrapé l'homme de tête qui faiblit maintenant et se dandine sur son vélo tel un automate du siècle dernier. Il s'arrête un instant de pédaler, comme brisé avant de se dresser sur ses pédales et de poursuivre son effort jusqu'à la ligne... Bullo lève un poing rageur.

En gros plan, devant des millions de téléspectateurs, le visage du Tigre n'a cependant pas son expression habituelle. Le regard est sombre. De la fureur, plus que de la joie se lit sur son visage. Si j'osais un mot plus fort, je dirais de la haine. Mais que hait-il ainsi, que se passe-t-il dans la tête de ce champion?
Avant de s'écrouler, lorsqu'il pose le pied à terre, le petit puncheur est retenu par un colosse blond qui surgit: Carl Sigmundstad, que fait-il donc içi ?
Livide, Jérôme Bullo ne tient plus debout, il manque d'air, de force. Je ne l'ai jamais vu dans un état pareil.

Intelligemment, il a pris des risques au bon moment avant de laisser la bête en lui s'exprimer. Encore une fois, le Tigre a vaincu. Mais à quel prix ? Pense-t-il trouver la rédemption avec une victoire de prestige ? Je ne suis pas sur...
Chaque victoire semble conforter un peu plus en lui cette colère, cette rage, sans laquelle il ne pense pas pouvoir gagner... Chaque défaite, l'entraîne un peu plus vite dans sa descente solitaire aux enfers. Consume un peu plus ce qu'il lui reste d'humanité.
Le Tigre sait Gagner, cela ne fait aucun doute. Mais il ne sait plus Perdre....

Nef66, journaliste/blogger sportif

Dim 13 Sep 2015 - 22:56

Quelques posts que je n'ai pas commenté et c'est un scandale, désolé.
Merci de continuer a nous faire vivre cette splendide aventure, j'imagine à peine la patience et le travail qu'il te faut pour construire le recit de chaque étape. Quoi qu'il en soit du tres bon comme toujours (juste quelques fautes de frappe que je te pardonne volontiers)

Episode mitigé. Une victoire de bullo... Mais on arrive pas a la savourer. Personnellement en lisant je n'ai pas pris de plaisir a le voir gagné... Il est devenu dangereux, presque haissable :peur:

il va falloir apprendre a perdre car là on ne peut plus l'aimer. C'est limite le nouveau Froome niveau popularité :rire:

Bon courage pour la suite, autant au niveau de la course que du récit. Et hesite pas a faire des posts moins élaborés quand y a moins à dire, l'important est que tu prennes du plaisir comme toujours Smile

go les Pilot Smile

Lun 14 Sep 2015 - 11:45

LeSuisse a écrit:Quelques posts que je n'ai pas commenté et c'est un scandale, désolé.
Merci de continuer a nous faire vivre cette splendide aventure, j'imagine à peine la patience et le travail qu'il te faut pour construire le recit de chaque étape. Quoi qu'il en soit du tres bon comme toujours (juste quelques fautes de frappe que je te pardonne volontiers)

Episode mitigé. Une victoire de bullo... Mais on arrive pas a la savourer. Personnellement en lisant je n'ai pas pris de plaisir a le voir gagné... Il est devenu dangereux, presque haissable il va falloir apprendre a perdre car là on ne peut plus l'aimer. C'est limite le nouveau Froome niveau popularité

Bon courage pour la suite, autant au niveau de la course que du récit. Et hesite pas a faire des posts moins élaborés quand y a moins à dire, l'important est que tu prennes du plaisir comme toujours go les Pilot

Merci , mais tu es pardonné. je ne suis pas très actif non plus Razz

Ca me prend pas mal de temps (et j'en ai pas beaucoup d'où la lenteur du récit).
Tant mieux si tu ne la savoures (bien que sur PCM-istiquement ça soit une des plus belles que j'ai réussi!). Le but était de savourer le texte et non pas la victoire de Bullo ! Il faut bien des hauts et des bas dans la vie d'un champion!

Lun 14 Sep 2015 - 11:47

2017

Etape 8, 2ème partie

Extrait de "Mémoires de Jérôme Bullo, le Tigre Suisse"
"C'était une ascension un peu trop longue pour moi, mais je pensais quand même avoir mes chances. J'avais déjà prouvé à plusieurs occasions que j'étais capable d'avaler les cols les moins longs comme un bon grimpeur. Ma rage n'avait fait qu'alimenter ma détermination et quand je montais sur le vélo ce jour-là, une espèce de sérénité s'était emparée de moi. Sérénité, n'est peut-être pas le bon mot... Mais je n'en trouve pas de meilleur. Tu avais frappé juste avec tes mots. J'étais plutôt comme l'eau dormante, calme mais dangereuse... Gagner... avec une bonne vingtaine de secondes d'avance sur Kreuziger et enfin endosser LE maillot jaune. Je pouvais le faire, je le savais, j'en étais persuadé. De toute façon, pourquoi prendre le départ si l'on n'est pas persuadé de ce genre de chose. Certains disent que c'est une sorte de mégalomanie... moi je dis que c'est l'âme d'un vrai champion. Sinon, autant faire équipier.
Après quelques écarts pris en haut du mur de Boulogne-sur-Mer, la première grosse explication se profilait aujourd'hui à la Planche des Belles Filles. Avec une première partie d'étape plate et seulement deux ascensions de 3ème catégorie, le scénario du jour ne laissait pas beaucoup de place à la surprise. Certains observateurs critiquaient ce tracé un peu trop plat ne laissant aucune chance à une échappée fleuve. D'autres se réjouissaient du spectacle explosif que proposait les derniers kilomètres."

Le première partie de la journée fût marquée par un coup d'épée dans l'eau. Dans le col de Grosse Pierre[km 112], Gomez scinde le peloton en deux, mais malgré la présence à l'arrière de quelques leaders comme Taaramae, Pinot et Gesink, personne ne veut relayer la Team Pilot. Celle-ci coupe donc son effort une fois le dur de la descente passée, soit 12 km plus loin. La jonction s'opère alors rapidement.

"Preuve de la tension présente, je vivotais seul d'un côté du peloton alors que Nibali et ses sbires se trouvaient de l'autre côté de la route. Si j'avais mis la main à la planche, on aurait probablement pu maintenir un écart, mais je me la jouais solo. Pankov était dans l'échappée, Ligero et Nibali s'économisaient pour le final et avec Gaizko à l'hôpital et Ramon qui protégeait l'italien, ça ne laissait que Haritz [Martin Gomez] et Calvez pour rouler. Une puissance de feu totalement incapable de contenir les équipes Fdj, Plakosmith et Rabo qui roulaient derrière.

Dix kilomètres seulement après le regroupement, l'équipe de Kreuziger hausse progressivement le rythme, de quoi faire grincer les dents de Miguel Perduras et des Pilots. A 50km de l'arrivée dans la courte côte non répertoriée d'Ecromagny, les courageux du jour sont déjà repris. Peut-être une petite erreur tactique: c'est un peu tôt car les attaques vont dès lors devenir incessantes et épuiser la ZBG. Chez Perduras, la consigne est claire: "Ils n'ont pas voulu nous aider, maintenant, on ne roule pas!"

Lars Boom(ZBG) doit donc déjà se mettre à la planche pour contenir les attaques dont celles notables de Bakelants(Plakosmith) puis Poels(RAB) que Pinot suit à chaque fois. Quand Boom se range à 15 kilomètres de l'arrivée, c'est au tour de Silvio Ligero de porter lui aussi son attaque dans la dernière pente avant les Belles-Filles. Une attaque pas très franche mais peut-être plutôt destinée à ne pas laisser retomber le rythme. Deux kilomètres plus loin, le vénézuélien est repris par Gilbert.

"Il y a une belle anecdote à raconter sur Silvio. A mi-pente, je le surveillais d'un oeil mauvais car il s'était porté à hauteur des hommes de tête. Il s'était retourné pour me jeter un regard, puis se dressa sur ses pédales. Le petit con! Mais il se rassit aussitôt et se retournant de nouveau, me jeta son éternel sourire d'ange lorsque je croisais son regard... Je fulminais... Je ne suis pas sûr mais je crus voir un clin d'oeil. Quelques secondes plus tard, il a attaqué.
Après une courte accélération, il continuait au train. J'avais réussi à garder mon calme jusque-là, pariant sur le boulot des leaders pour reprendre les assaillants, mais là, c'en était trop. Mon sang ne fit qu'un tour. Avec un rictus probablement mauvais collé au visage, je me portais en tête du peloton mais Gilbert avait déjà pris les choses en main à bon rythme. Silvio rentra donc dans le peloton deux minutes plus tard, prenant bien soin de passer du côté opposé au mien. Une vraie pourriture sous sa gueule d'ange. Je me demandais bien comment il pouvait berner tout le monde ! Cette accélération avait fini d'étirer le reste du peloton et le rythme baissa soudainement quand Silvio réintégra les rangs. Il restait 200-300 mètres avant le sommet, j'étais en quatrième ou cinquième position, c'était le moment ou jamais. Remonté à bloc, j'en claquais donc une."

Derrière, on assiste à une petite guerre des nerfs. Gesink retient Poels et fait signe à Kreuziger que c'est à la ZBG de prendre les choses en main, mais Gilbert ne roule plus. C'est finalement De Gendt de la Plakosmith, qui a plusieurs cartes à jouer avec Vanendert ou Taaramae, qui s'y colle. On connait la suite: avec une avance personnes attentionnées équente de 1'40" en abordant la Planche des Belles Filles et en puisant dans ses ressources les plus profondes, le Suisse persiste et signe un bel exploit de plus.

Dès les premières pentes, le maillot jaune attaque, faisant craquer bon nombre d'adversaires, à l'image de Fuglsang ou Nerz qui ont tenté de suivre. Repris par Poels et Taaramäe, le tchèque asphyxie alors au train, ses adversaires qui lâchent un par un. Sur une dernière accélération, il décroche un courageux Pinot dans les derniers 50m. Encore une fois, le français a fait sensation, mais une grande victoire lui échappe toujours et ce n'est pas avec ses 5 minutes de débours au général, qu'il peut encore cette année espérer monter sur le podium de son tour national.
Conscient de ses capacités actuelles, Nibali n'a même pas tenté de suivre le maillot jaune, mais a préféré suivre une autre attaque initiée par Peter Velits. Le slovaque est de suite contré par Rolland ,qui forme un groupe avec les 2 hommes fort de la Plakosmith, Taaramae et Vanendert. A contretemps et au prix d'un gros relais de Silvio Ligero, les 2 leaders de la Team Pilot rejoignent le trio. Dans les derniers hectomètres, Nibali craque cependant et doit concéder au trio quelques secondes de plus sur la ligne. L'écart aurait pu être un peu plus grand mais le retour de Poels qui a récupéré des efforts fournis pour Gesink et l'aide de Ligero aura permis au Requin de Messine de limiter la casse sur la ligne.

"Quelques minutes plus tard, la joie que je partageais avec Carl, qui m'avait fait la surprise de sa visite, retomba soudainement lorsque l'on annonça officiellement que le maillot jaune restait sur les épaules de Kreuziger pour une petite seconde. Arrivé 23" plus tard, c'était tout juste suffisant pour conserver sa tunique. C'était fini... Je ne porterais pas le maillot Jaune cette année. La suite est facile à deviner, je repartis broyer du noir dans le bus et il fallut me traîner sur les podiums. "

Classement étape:

Classement Général:

Dim 27 Sep 2015 - 10:18

Ah c'est mieux comme ça, on apprécie déjà plus le génie tactique de Pilot et Bullo Smile

grosse grosse victoire (Bullo gagne sur une arrivée de grimpeurs quand même Surprised

) avec des détails sympas (le coup de Silvio :rire:

) ! Dommage pour le jaune qui file pour pas grand chose et sera presque impossible â prendre maintenant j'imagine Sad

Nibali et Ligero au top pour le général aussi Cool

Jeu 1 Oct 2015 - 9:41

Spoiler:

2017

Etape 9

Aujourd'hui, le profil était usant, avec pas moins de 6 GPMs répertoriés, mais l'arrivée n'est pas au sommet. Les 15 derniers kilomètres étaient effet composés de 5 kilomètres de descente, puis 10km de plat. De quoi favoriser une course de mouvement et d'attaque. Deux scénarios se profilaient donc: une échappée qui irait au bout, ou bien une bataille entre équipe de leaders pour pourquoi pas en faire craquer quelques uns, puis un sprint en peloton réduit qui serait probablement remporté par un puncheur doté d'une belle pointe de vitesse.

Tel un mix de Carl Cox, Paul van Dick ou David Guetta, la journée sera un mariage parfait de ces 2 scenarii. Après avoir laissé une échappée assez conséquente prendre le large, la Team Pilot craquera la première devant ce rythme atone. Le terrain de jeu est trop beau pour ne pas tenter quelque chose et malgré deux de ses membres à l'avant, celle-ci donnera plusieurs coups d'accélérateur furieux dans le 3ème et 4ème GPMs. Szczytniewsky est le piégé du jour, c'est la bonne nouvelle pour Ligero , prétendant au maillot blanc. Cette fois, plusieurs équipes décident de mettre la main à la pâte. L'échappée semble dès lors condamnée.
Tentant de mettre à profit le profil de fin, le Requin de Messine tentera d'attaquer dans la pénultième descente mais sera repris dans la montée suivante. Dans la dernière côte, c'est au tour de Ligero de tenter le coup et c'est finalement un trio de costaud (Ligero, Rolland, Poels) qui se détachera pour prendre jusqu'à 1'50" d'avance une fois la dernière descente avalée.
Il reste alors 10 kilomètres de plat, mais encore une fois, de gros rouleurs sont derrière: Tony Martin & Cancellara pour la Mapei et Lars Boom mène le peloton à un train d'enfer. Le premier travail pour Sagan, clairement le plus rapide des 33 hommes présents, alors que le second défend la tunique de Kreuziger . En effet, Ligero n'est qu'à quelques secondes. A 4 kilomètres les 3 fuyards doivent s'avouer vaincu. L'arrivée va se jouer au sprint et quelques bonnes pointes de vitesse sont encore présentes: Sagan bien sur, mais aussi Roux, Gilbert ou Bullo. Le Slovaque a d'ailleurs le train le plus impressionnant avec Cancellara, Martin et le Suisse a d'ailleurs pris la roue du slovaque. C'est bien joué de sa part, mais chez la Mapei, on est soudé et Sagan va tout simplement lâcher sa locomotive allemande pour décoller Bullo, jugé bien trop dangereux.
Au final, c'est Costa qui s'impose un peu par surprise en débordant Gilbert dans les derniers mètres. Le portugais, montré comme peut-être l'adversaire le plus dangereux pour Kreuziger semble monter en forme à l'approche de la montagne. Bakelants en finisseur habile en petit comité complète le podium devant Bullo qui a payé ses efforts pour se replacer.

Le tweet du jour, Jérôme Bullo a écrit:"Y'a vraiment des gens qui n'ont rien dans le froc dans ce peloton! Plus le temps passe et plus la bassesse de certains coureurs me mette en rage. Décrocher par peur de se faire battre au sprint #PetitJoueur #Lacheur #Noproud @Sagan"

Le plus du jour : Le point sur le maillot à pois rouge
Dans l'échappée, Gomez était parti pour faire la chasse, accompagné de Pankov. Fatigue du Giro, manque de rythme ou bien seulement jour sans ? On sait que ces profils de moyenne montagne ne sont pas les préférés du petit andin, mais son incapacité à suivre dans l'échappée est inquiétante pour le grimpeur vénézuélien qui brigue ouvertement le maillot à pois... La réponse dans quelques jours avec la 1ère étape de haute montagne.
Le maillot à pois échoit donc à Pankov, le champion d'Ukraine, ravi de l'honneur de garder au chaud le maillot distinctif en attendant que son coéquipier ne reparte à sa conquête.

Mar 6 Oct 2015 - 22:36

2017

Journée de repos

Extrait de "Mémoires de Jérôme Bullo, le Tigre Suisse"
L'attaque en règle du Tigre Suisse sur Peter Sagan avait fini d'enflammer les réseaux sociaux. La touitosphère était partagée. La page Facebook de la Team Pilot était submergée aussi bien d'insultes que d'encouragements. Bref, le WEB se déchirait sur le cas "Mad Bullo". Certains médias soulignaient sa force de caractère alors que d'autres commençaient à sérieusement descendre la star Suisse de son piédestal.
Irascible, Bullo avait débouté toutes les demandes d'interview avant de touiter en fin de matinée: "RDV pour déclaration à 13h30 devant l'hôtel #interview"
A 13h34, le Tigre Suisse sortit enfin, tenant en main quelques manchettes de journaux passablement froissés. Il toisa son audience avec suffisance pendant de nombreuses secondes. Les micros se tendaient vers lui. Les questions fusaient. Bullo leva la main d'un geste impérieux pour réclamer le silence. La foule se tût en un instant, suspendue à ses lèvres.
"Regardez-vous", cracha-t-il avec dédain en secouant la tête. "Il me suffit d'un geste de la main pour vous faire taire. Pas étonnant que vous ne sachiez écrire que des torchons". Joignant le geste à la parole, il leur balança la liasse de papier à la figure. "qui sont d'ailleurs tellement mauvais que je ne me suis même pas abaissé à torcher mon humble postérieur avec! Une chance pour vous.
Les bases du journalisme, c'est l'analyse... alors renseignez-vous un peu, demandez-vous pourquoi l'équipe est dans cette situation pourrie et revenez avec quelque chose de meilleur. Bonne journée..."
Après un instant de silence, les questions fusèrent mais Jérôme Bullo tourna les talons en marmonnant un dernier "Bande de moutons"...

Il en aurait fallu beaucoup moins pour faire péter une situation déjà bien explosive. Les médias finirent de se lâcher et on lisait des :
"Bullo est devenu un esprit anti-sportif"
"Un être abject, il n'y a pas d'autre mot, qui tel un patrice du temps des romains pense avoir droit de vie et de mort sur ses pairs "
"Les dérives de la gloire... Bullo, le Tigre fou!"
"Crash dans le cyclisme, le Pilot Bullo saborde l'avion Perduras"
"C'est un enfant gâté, colérique et incontrôlable qui salit l'image du cyclisme."
"Führer Bullo"
Le temps d'une journée, les mots Jérôme Bullo , Tigre Suisse et Tour de France se retrouvèrent dans le TOP5 des recherches de Yahoo, Google et consort.

Bref, le linge sale de la team Pilot ne se lavait plus en famille mais en public. Chacun y allait de son petit commentaire et de sa fine analyse. Des Irmas&co qui expliquaient la situation par une incompatibilité de signe astrologique entre le Tigre Suisse et le Requin de Messine, aux psychologues qui pointait les dérives du sport ultra médiatique qui enfantait des stars capricieuses, en passant par Mme & Mr Tout le Monde, on se retrouvait avec une panoplie de commentaires dignes des meilleurs (ou plus pathétiques selon le point de vue) scandales de télé-réalités.
La poudrière avait pris feu et bien malin celui qui pourrait prédire quand l'incendie se terminerait et quels en seraient les dégâts à court et long terme.
Perduras, totalement débordé par la situation, ne voulait plus faire de commentaires, mais des rumeurs laissaient entendre que le Suisse pourrait être déclaré non partant après la journée de repos, peut-être la meilleure des façons de calmer le jeu.
Nef66

Mar 13 Oct 2015 - 16:44

2017

Etape 10

Extrait de "Mémoires de Jérôme Bullo, le Tigre Suisse"

"Mon ascension fulgurante dans la hiérarchie mondiale et mes 3 années de gloire et de victoires ne m'avaient pas permis de mûrir mentalement. Si j'étais physiquement au top et que j'arrivais dans mes meilleures années, ce n'était pas le cas dans le ciboulot. Le succès m'était monté clairement monté à la tête. Le cyclisme, un sport d'équipe? Quelle vaste blague... J'étais tel un parrain, je choisissais mes bras droits, mes paroles avaient valeur d'ordre, ma colère était ire divine...
J'avais toujours eu plus ou moins, ou en tout cas grandement mon mot à dire, sur le choix de mes équipiers pour les courses dont j'étais le leader. Mais là, je me prenais pour le chef à la place du staff. Les mots d'Haritz, le personnage du tigre t'est monté à la tête commençaient à résonner étrangement en moi, comme une petite voix. M'étais-je vraiment créer un personnage? Mais pour l'instant ça ne restait la plupart du temps qu'un murmure inaudible étouffé par ma fureur."

"Quand j'avais décidé de monter une équipe, je n'aurais jamais pensé devoir gérer des problèmes d'ego de cette envergure. Déclarer Bullo non-partant? Une décision Ô combien difficile à prendre. J'étais trop craintif, j'avais trop peur des répercussions d'une décision de cette ampleur. Cela voudrait dire perdre Jérôme Bullo, mon coureur phare, ma pépite. Après tout, c'est moi qui l'avait découvert et tiré du milieu amateur pour en faire une star. Je me voyais mal le perdre. Carl, Gomez et Minsalve entouraient Jérôme du mieux qu'ils le pouvaient. On pouvait encore attendre quelques jours pour voir comment se décanterait la situation. Je voyais de toute façon difficilement comment celle-ci pourrait encore empirer. Avec un contre-la-montre demain, puis quelques étapes de montagne où Jérôme ne pourrait jouer les premiers rôles, j'espérais que cela ferait peut-être un peu retomber la sauce." Miguel Perduras

Contre-la-montre vallonnée de 38 kilomètres, voilà une étape qui pourrait faire de gros dégâts parmi les favoris à la victoire finale, ou faut-il parler de prétendants au podium final, tant la suprématie du maillot jaune est, semble-t-elle, sans partage.
L'étape n'en restait pas moins prometteuse sur le papier, avec un profil intéressant permettant aux purs rouleurs de s'illustrer mais tout de même assez accidenté pour voir des coureurs complets leur challenger les premières places.
Bien sûr, les grandissimes favoris du jour restaient les hommes de la Mapei avec pas moins de 3 hommes capable de l'emporter: Tony Martin, Fabian Cancellara et Boassen Hagen. Et bien sur, le maillot jaune Roman Kreuziger(ZBG) dont tout le monde attendait la performance avec impatience.

C'est donc le Norvégien, parti vers la cinquantième position qui établira le premier temps de référence en descendant en dessous des 53'. 10 passages plus tard, c'est l'effervescence dans la Team Pilot, quand Quaade passe au second Inter avec seulement 3" de retard sur le novégien, puis l'exultation quand le danois en finit en 15" de mieux. Quelques passages plus tard, le russe Oumar Susskyi(Loikoil) améliore cependant la marque de 13". Et pourtant, Quaade pouvait être content.
C'est enfin à un des 2 maîtres incontestés de la discipline de s'élancer: Le couperet tombe et le russe Susskyi est repoussé de 22" ! Spartacus vient d'abaisser la marque sous les 52 minutes, un chrono indélogeable ?

Les adversaires s'empilent donc, loin derrière les hommes cités ci-dessus, ci bien qu'il faut attendre le passage du TOP 30 pour retrouver un soupçon d'intérêt à l'étape du jour.
Tejay van Garderen(HTC) est le premier à signer un excellent chrono à +42". Beaucoup ne feront pas mieux puisque Costa débourse 58" sur le Suisse, Talansky(HTC) 1'06" ou Fuglsang 1'11, un excellent résultat cela dit pour le danois d'Euskaltel. Depuis la saison 2015, les HTC sont très fort sur les chronos et à l'image de ses deux coéquipiers, Peter Velits semble bien parti.
Au second inter, il est le premier à faire jeu égal avec les membres du podium provisoire avec seulement 4" de retard sur Cancellara. Le slovaque, impérial depuis le début d'année sur tous ses chronos vient de frapper un gros coup mais sur la portion toute plate composant les derniers kilomètres, il ne peut rivaliser avec le métronome suisse. Pour une seconde, il déloge cependant le russe pour prendre la seconde place provisoire.
Les 20 derniers passages vont d'ailleurs révéler leur lot de surprises, montrant que ce chrono était compliqué à gérer. C'est ainsi que 2 hommes que l'on attendait pas [bien que réputés pour être des rouleurs corrects] vont aller s’immiscer dans le TOP10 provisoire avec Antony Roux +28", soit 7" de mieux que Quaade , et Lars Boom +37" .
A la Rabobank, c'est la catastrophe avec Gesink qui signera le plus mauvais temps parmi les favoris à la victoire finale. Il en termine avec +2'47" de débours, soit 53" moins bien que son lieutenant Poels. C'est à peine mieux que Pierre Rolland(+3'03"). En parlant des français, signalons Pinot qui lui non plus n'a pas réalisé d'exploit, au contraire, en finissant à +5'14" de Cancellara.

Au contraire de Martin que l'on a vu très en jambes depuis le début de ce tour, Spartacus semblait un poil moins en forme que son coéquipier. Au second inter, cette tendance se confirme puisque Tony devance de 9" son coéquipier parti quelques plus tôt. Et pourtant à l'arrivée, l'allemand ne réussira pas à passer en dessous de la barrière des 52' et en finit 13" derrière, prenant la seconde place à Peter Velits et éjectant le russe Susskyi du podium.
Il reste maintenant le TOP5. Gilbert n'a pas vraiment la pression sur ce chrono, ce qui n'est pas le cas des 2 hommes qui sont partis après lui: Nibali, puis Ligero. Viendra ensuite Bullo, puis le maillot jaune Kreuziger, très attendu.
+1'22" pour le Requin de Messine et + 1'11" pour Silvio Ligero, c'est excellent comparer à de nombreux autres leaders.
Au 2è inter, le maillot jaune passe avec seulement quelques secondes d'avance sur les 2 hommes de la Team Pilot. Le tchèque ne semble pas dans le rythme aujourd'hui. A l'arrivée, c'est même la stupeur et la douche froide pour le maillot jaune avec une décevante 26ème place à +1'33" de Cancellara. Si son temps reste plus ou moins dans les chronos des autres prétendants, c'est tout de même un raté pour l'ogre tchèque d'habitude si fervent et dominateur sur cet exercice, mais surtout, c'est 1'12" moins bien que Peter Velits. Relativisons cependant. Une fois l'effet de surprise passée, le maillot jaune d'hier reste le maillot jaune d'aujourd'hui avec déjà une confortable avance sur tous ses adversaires directs.
Quant à Jérôme Bullo, toutes les caméras étaient tournés vers le maillot jaune, ce qui permis au second du général en début d'étape, en terminant à plus de 3 minutes de son compatriote Suisse, de sortir discrètement du TOP10 par la petite porte.

Classements:

Le plus du jour : Peter Velits
Auteur d'un chrono canon, mais qui ne lui permet cependant pas de faire son retour dans le TOP10, le slovaque se déclarait "Content mais frustré". Trois petits mots résumant parfaitement son état d'esprit.
"Ma victoire sur Kreuziger est historique.", et c'est peu de le dire car il faut remonter à une époque où Roman Kreuziger ne gagnait pas de GTs pour accuser telle contre-performance .
"J'ai fait beaucoup de bons chronos depuis le début de l'année et mon résultat d'aujourd'hui est dans la lignée de mes performances actuelles. Les jambes sont excellentes, mais ma première semaine est mauvaise avec plusieurs minutes perdues bêtement. Du coup, je bat largement Roman mais j'accuse déjà tellement de retard que cela se remarque à peine sur l'addition. J'ai fait un excellent chrono qui aurait pu me donner les clefs pour gagner le tour mais cela ne sert à rien. A vrai dire je suis presque plus déçu qu'avant la journée de repos"

[*][PCM11] Team Pilot-Fassa Bortolo 2017 [Tour de France - Etape 15 & 16]