[***] Roger : Story of a Champion

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Roger : Story of a Champion

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Chapitre 1 : Un sale gosse

L’histoire de Roger commence le 8 août 1981. Il est bientôt midi quand Lynette met au monde son second enfant. Sud-africaine, elle a rencontré en 1970 Robert, à Johannesburg, dans une usine de l’entreprise pharmaceutique bâloise Ciba. Là-bas il y avait un club suisse de tennis, où ils y jouaient souvent. Trois ans plus tard, ils se marièrent. S’installant en Suisse, ils eurent ensuite leur premier enfant, Diana, en 1980. Vingt mois plus tard naissait un garçon.

« Comment l’appelez-vous, Madame ? demanda l’infirmière d’une voix douce.
- Rodgeur, répondit-elle, encore fatiguée. »

La famille Federer vit tranquillement, à Münchenstein, non loin de Bâle. A huit ans, Roger donne ses premiers coups de raquette. Mais Roger est aussi un bon footballeur. Il faut donc faire un choix. A 12 ans, il jette les crampons pour se spécialiser dans le sport à la petite balle jaune.

Le 8 août 1995, alors qu’Andre Agassi vient de remporter Cincinnati avant l’US Open, Roger fête ses 14 ans. Un homme, vieux d’environ cinquante ans est à sa table. Il ne le connaît pas et le trouve intriguant. Le repas fini, Robert dit à son fils : « Que dirais-tu d’une revanche contre ton père, Roger ?
- Volontiers, Papa ! »

Les deux hommes ainsi que le quinquagénaire montent dans la voiture et jouent une partie sur un court public à Bâle. Roger comprit. Le mystérieux homme est venu pour le repérer. Le jeune homme donne alors tout et fait ce qu’il sait faire de mieux, service, volée, pour l’impressionner.
Le lendemain, il reçoit une lettre du centre national suisse de tennis, qui le veut. Roger, lassé des cours, explose de joie et file à Ecublens, sur le bord du lac Léman. Pendant deux ans, il ne cesse de progresser, remportant sept tournois juniors.

Une légende est née ? Sûrement pas. Arrogant, voulant devenir numéro un mondial, face à ses camarades francophones visant plus modestement le top 100, il fait aussi l’imbécile sans arrêt. Son entraîneur à Ecublens, Christophe Freyss, ne croit absolument pas en lui. « Ce n’est pas un prodige du tennis. En voyant sa technique, son jeu de jambes et son attitude, on doute qu’il puisse devenir un grand champion. Il n’est pas stable, il est très colérique sur le terrain. »

Décembre 1998, une année particulière est sur le point de se conclure. Roger a joué ses premiers matchs professionnels. Il a remporté Wimbledon junior en simple et en double. Il joue en Floride, la finale de l’Orange Bowl, le championnat du monde junior. La veille du match, à l’entraînement, Federer fait le con et dit à Paul Dorochenko, son préparateur physique : « Paul, regarde comment je suis talentueux à la corde à sauter !
- Repose ça de suite, tu vas te péter la cheville tu vas voir tu vas vite te calmer avant la finale.
- Oh mais détends-toi ! »

Et Roger se foula la cheville. Cela ne l’empêchera pas pour autant de décrocher le titre en croquant Guillermo Coria. Mais avec un tel comportement, cela semble improbable que Roger connaisse le même destin que Sampras, Agassi, ou d’autres champions de son enfance…

Spoiler:

**Cheng Ji** Messages : 46018 Date d'inscription : 30/07/2014 Age : 29

C'est très intéressant et très bien écrit

Bon courage pour ce récit que je suivrai avec attention Wink

Roger

Super intéressant, continues !

**Eber** Messages : 22676 Date d'inscription : 03/11/2013 Age : 32

Forcément je suivrai ! Cool

LoveSport Messages : 8648 Date d'inscription : 30/04/2016 Age : 35

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Chapitre 2 : Un match

En 1999, Roger représente pour la première fois sa nation en Coupe Davis, à Neuchâtel, contribuant à la victoire face aux Italiens. En Grand Chelem, c’est trop juste pour le Bâlois : éliminé aux premiers tours de Roland Garros et Wimbledon, il n’atteint pas le tableau final de l’US Open.
En 2000, les Jeux Olympiques de Sydney sont sûrement l’acte fondateur de sa grande carrière. Atteignant les demi-finales et raflant la médaille en chocolat, il va également rencontrer une joueuse de tennis au village olympique suisse, une certaine Mirka Vavrinec. Ils s’embrasseront le dernier jour des olympiades, et cacheront leur relation au grand public jusqu’à l’été 2001.

2001, la passation de pouvoir entre Sampras et Roger à Wimbledon ? A 19 ans, le Suisse se présente pour la première fois sur le Centre Court de Londres, une enceinte mythique pour un match mythique. Il rencontre pour la première fois Pete Sampras. L'Américain, bien que sur la pente descendante de sa carrière, est chez lui à Londres, invaincu depuis 1996 avec 4 titres et 31 matchs sans défaite consécutifs.
Tête de série numéro 1, Sampras bat sans soucis ses adversaires de premiers tours, malgré un match accroché en 5 sets face au local Barry Cowan lors du second tour. Roger, de son côté, tête de série numéro 15, a battu deux Belges dont Xavier Malisse en 5 sets lors du second tour, puis le Suédois Björkman en trois manches serrées, avant de retrouver Pistole Pete.

Le match débute et le duel est serré.
Le premier set s'achève sans aucun break, et Roger, qui pratique encore le service-volée, remporte alors le tie-break 9-7. Dans la deuxième manche, le Bâlois est trop irréaliste, échouant à breaker Sampras malgré quatre occasions. L'Américain en profite pour prendre le service de son adversaire dans les derniers moments, à 6-5, grâce à une volée haute largement dehors de Federer. 7-5, un set partout.
Parallèlement, lors du troisième set, Federer profite d'une volée haute dehors de Sampras pour le breaker et conclure ensuite le set au service, l'achevant sur un ace. 6-4, deux sets à un pour Federer.

La quatrième manche voit Roger se tendre et s'incliner largement au jeu décisif 7-2. C'est alors le sixième match à Wimbledon en 5 sets pour l'Américain, il a gagné les cinq premiers.
Mais Federer va mettre fin à sa série. Fort mentalement, il sauve deux balles de break à 5-4, et bénéficie ensuite de deux balles de match à 6-5, sur le service de Sampras. Une seule allait suffire, grâce à un sublime retours le long de la ligne.

Roger s'écroule, le public s'emballe, il a détrôné le roi de Wimbledon. L'unique confrontation entre les deux joueurs est donc le symbole de la passation de pouvoir du jardin londonien et plus encore, la transmission du tennis offensif du maître Pete à son élève Roger. En quarts, fatigué de son combat en 5 sets, il cède face à Tin Henman. Mais à bientôt 20 ans, ce qu’a fait Roger est exceptionnel. Finissant à la treizième place mondiale, il ne participera pas au Masters, mais prend rendez-vous pour l’année prochaine...

**Cheng Ji** Messages : 46018 Date d'inscription : 30/07/2014 Age : 29

Pete Sampras vs Roger Federer Cool

Très agréable à lire

Petit "bémol", je trouve dommage de ne pas voir nettement la différence entre les faits réels et ceux que tu es susceptible d'ajouter. Pour quelqu'un comme moi qui ne connaît pas sur le bout des doigts l'histoire de Roger, j'ai peur de retenir des choses erronées Smile

Mais je ne sais pas s'il y a un moyen de rectifier ça.

En tout cas, continue, le concept est vraiment sympa bounce

Je l'avais lu dans le train pour passer le temps du trajet et c'était vraiment génial :bave:

Je rejoins Cheng sur les anecdotes ajoutée mais au sinon continue comme ça Cool

LoveSport Messages : 8648 Date d'inscription : 30/04/2016 Age : 35

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Chapitre 3 : Un drame

Roger commence l’année de la meilleure des manières en remportant le tournoi de Sydney. De bon augure avant l’Open d’Australie, où il s’arrêtera en huitièmes. Puis il s’incline en finale à Miami avant de remporter son premier Masters 1000 (à l’époque Masters Series) à Hambourg. Mais après un début de saison éclatant, Roger est éliminé d’entrée à Roland Garros puis à Wimbledon.

Un mois plus tard, Roger prend part au tournoi de Toronto, s’inclinant dès le premier tour face à Guillermo Cañas, le futur vainqueur surprise. Son fidèle coach qui l’accompagne depuis son enfance, Peter Carter, est parti en safari avec sa femme en Afrique du Sud. Un endroit que connaît bien Roger.

Rentrant à l’hôtel, Roger veut faire part de son élimination à son entraîneur. Il tombe sur Silvia, son épouse :
« Salut Silvia, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle ! »
- Roger, j’en ai une très mauvaise, répondit-elle lentement, d’une voix profondément triste.
- Qu’est-ce qu’il y a ? Vas-y, parle !
- Peter est mort. »

Le ton de sa voix était si morne que Roger savait qu’il ne s’agissait pas d’une blague. Il raccrocha, pour éviter que Silvia entende ses larmes. Il ne voulait pas connaître les raisons. Peter, cet homme qui avait cru en lui depuis qu’il était enfant, s’en était allé. Pourquoi lui ? Roger n’avait jamais été aussi triste.

La mauvaise nouvelle qu'il voulait annoncer était sa défaite ; la bonne, son match de double le lendemain, avec un Sud-Africain, Wayne Ferreira. Ils s’inclineront face à la paire Eagle/Stolle. Le Suisse, les yeux rouges tout au long du match, aura porté un brassard noir, en hommage à Peter.

Roger est inconsolable, et déclare : « C’est dans ce genre de moments que vous comprenez que le tennis est sans importance ». A Cincinnati, il s’inclinera de nouveau au premier tour. Mais qu’importe. Le Bâlois annule sa participation à Washington et rentre chez lui, pour les funérailles de Peter Carter. Le 14 août 2002, à l’Eglise Saint-Léonard de Bâle, environ 200 personnes y assistent. C’est un jour chaud, mais le soleil ne peut sécher les larmes. « Aucune défaite d’un match de tennis peut être comparée à un tel moment ».

Les adieux faits, Roger reprit le tennis. Atteignant les huitièmes de finale de l’US Open, il put croire de nouveau à une qualification au Masters, qu’il avait loupé de peu l’an dernier. Grâce à son été pourri et ses éliminations prématurées, il était frais physiquement. Après Flushing Meadows, il eut à éviter la relégation de la Suisse en Coupe Davis, dont le capitaine était un certain Peter. Se rendant à Casablanca, Roger devait faire face à Hicham Arazi, celui qui l’avait battu à Roland Garros. Mais Roger remporta ses deux matchs brillamment en simple 6-3, 6-2, 6-1 et le double, permettant à sa nation de se maintenir dans l’élite.

Après avoir dédié cette victoire à Carter, la tristesse de Roger descendit peu à peu. Quart-de-finaliste à Moscou, vainqueur à Vienne, Federer se qualifia pour le Masters de Shanghai. S’inclinant en demi-finales face à la légende australienne Lleyton Hewitt en trois sets serrés, Roger conclut une saison remplie de hauts et de bas d’une très belle manière. L’an prochain, Roger deviendra-t-il Roger ?

Spoiler:

**Cheng Ji** Messages : 46018 Date d'inscription : 30/07/2014 Age : 29

En effet, vraiment un moment difficile à vivre pour un sportif Sad

Une fin de saison extrêmement solide de Roger qui a su rebondir parfaitement après ce tragique événement bounce

C'est parfait comme cela maintenant pour la distinction entre faits réels et romancés

Période difficile pour Roger Sad

C'est dans ces moments-là que peuvent naître des champions et la façon dont il a rebondi bounce

**Eber** Messages : 22676 Date d'inscription : 03/11/2013 Age : 32

Je suis ton récit, même si je ne commente pas tout le temps Wink

Continue comme ça !

LoveSport Messages : 8648 Date d'inscription : 30/04/2016 Age : 35

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Chapitre 4 : Un champion

Roger s’arrête de nouveau en huitièmes à l’Open d’Australie. Malgré ses trois titres à Marseille, Dubaï et Munich, le Bâlois n’arrive toujours pas à confirmer en Grand Chelem, se faisant éliminer dès le premier tour de Roland Garros contre Luis Horna.

Heureusement la saison sur gazon arrive. Il remporte un premier titre à Halle. Quelques jours plus tard, Wimbledon débute. Deux ans après avoir sorti Pete Sampras, Roger ne veut pas reconnaître une élimination précoce comme l'an dernier. Alors que le tenant du titre Lleyton Hewitt est battu d'entrée, Federer, tête de série numéro 4, se défait sans mal du Sud-Coréen Lee Hyung-taik et de l'Autrichien Stefan Koubek, avant de battre l'Américain Mardy Fish en quatre sets.

Arrivent alors les huitièmes de finale, face à un autre jeune talent : Feliciano López. Tout en maîtrise, le Suisse s'impose 7-6/6-4/6-4. Depuis le début du tournoi, Roger emprunte son chemin discrètement, pour éviter de recevoir une quelconque pression, alors que tous les médias sont rués sur Mark Philippoussis.

L'Australien, auteur d'une carrière gâchée par ses blessures récurrentes au genou, a réussi à renaître en éliminant Andre Agassi dans un combat de 5 sets. Il dispute en quarts un autre match marathon face à Alexander Popp, un joueur allemand spécialiste du gazon. Ce dernier cède au natif de Melbourne dans le dernier set, 8-6. De son côté, Roger bat sans soucis le Néerlandais Sjeng Schalken, 6-3/6-4/6-4.

Nous voilà dans le dernier carré. Depuis le début du tournoi, Federer témoigne d'une assurance incroyable, et s'apprête à rencontrer Andy Roddick. Les deux hommes vont s'affronter pour la quatrième fois, mais la première fois sur herbe. L'Américain, également âgé de 21 ans impressionne par son service et c'est un duel serré qui s'annonce. Mais le Bâlois, trop à l'aise à Wimbledon, domine Andy 7-6/6-3/6-3.

Le voilà donc en finale d'un Grand Chelem, grande première pour Federer, qui peut également devenir le premier Suisse vainqueur d'un Majeur. La pression est immense pour le jeune joueur qui n'avait jamais dépassé les quarts en Grand Chelem jusqu'à présent.

Face à lui se dresse Mark Philippoussis, qui a poursuivi sa route en battant Sébastien Grosjean sur le même score que la demi-finale de Roger. L'Australien a déjà connu une finale de Grand Chelem, c'était en 1998, à l'US Open, battu par son compatriote Patrick Rafter en quatre sets. Il n'aura probablement plus de chances de se hisser de nouveau en finale de Grand Chelem, car à 27 ans ses blessures l'ont rendu plus fragile physiquement.

Le premier set débute, Roger se cache derrière sa très bonne première balle (89% de points gagnés), et remporte le tie-break de justesse 7-5. Philippoussis, mentalement touché par la perte du premier set laisse ensuite filer Roger, cédant son service à deux reprises.

Roger mène 4-0, et se rapproche du gain de la deuxième manche. Philippousssis conserve ses prochaines mises en jeu grâce à un excellent service, mais ne peut rien faire sur celui de Federer, vainqueur du deuxième set 6-2. Au cours de ce deuxième set, le Suisse a de mieux en mieux retourné, et son revers rend impuissantes les balles de Philippoussis.

Cependant, dans la troisième manche l'Australien retrouve son service, et ce set ressemble au premier : chacun domine son jeu de service, personne n'a l'occasion de breaker, cela ira inévitablement au tie-break. Et dès le début du jeu décisif, Roger prend le large, profitant des fautes de Philippoussis et mène alors 6-1. Ce dernier fait preuve de courage pour sauver deux balles de match, avant de céder à la troisième : la balle du service de Federer est trop puissante pour l'Australien qui la renvoie dans le filet.

Roger s'écroule, et verse ensuite de chaudes larmes lorsqu'il reçoit le trophée : "C'est un rêve absolu pour moi. Gamin, j'ai toujours blagué sur le fait que j'allais gagner ici et je l'ai fait." La légende Federer est née.

Spoiler:

Intéressant de lire ce chapitre qui donne une autre vue du champion :bave:

C'est bien récité et cette victoire à Wimbledon :bave:

**Eber** Messages : 22676 Date d'inscription : 03/11/2013 Age : 32

2003 année plus que connue ! Cool

**Cheng Ji** Messages : 46018 Date d'inscription : 30/07/2014 Age : 29

Très agréable à lire !

López, Agassi, Fish, Grosjean, Roddick... ces noms qui rappellent des souvenirs :bave:

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