[****] Rabobank Cycling Team 2014 2/3

Go Matthews!

Après une première semaine nerveuse et parfois éprouvante, les grimpeurs vont enfin pouvoir se dévoiler avec l’arrivée de la haute montagne. Le Port de Pailhères est à gravir dans le final et constitue le premier col Hors Catégorie de ce Tour. Les coureurs devront ensuite négocier une descente vers Ax-les-Thermes, pour enchaîner directement par la montée d’Ax 3 Domaines. Lors du dernier passage du Tour en 2010, les échappés s’étaient disputés la victoire et Christophe Riblon s’était montré le plus costaud. Mais on se trouvait alors en fin de 2ème semaine. Cette année, on voit plutôt l’un des favoris du général aller chercher la victoire.

Pourtant, ils sont nombreux à croire en la réussite de l’échappée car, dans les premiers kms, beaucoup de grimpeurs tentent d’en faire partie. Parmi eux, on retrouve notamment Navarro, Kern, Westra, mais surtout Hesjedal. Le canadien est à moins d’une minute au général et n’obtient évidemment pas de bon de sortie. Le duo maillot à pois – maillot vert a aussi tenté d’y aller mais eux non plus n’ont pas eu de réussite. Dans les 20 kms précédant le premier sprint, Boom décide donc d’aligner le peloton. Tous les attaquants sont ramenés dans le rang, ce qui permet aux sprinters de se disputer le sprint. Enfin c’est ce que l’on croyait. La plupart rêvaient en milieu de peloton et ne l’ont donc pas disputé. La bonne affaire est pour Matthews, qui empoche 20 points de plus que la plupart de ses adversaires. Passé ce sprint, six coureurs s’en vont sans opposition à l’initiative de Casar, qui emmène avec lui Vogondy, Oostlander, Gavazzi, Nuyens, et le champion de Belgique Devenyns. Westra, qui a connu une désillusion hier, veut se racheter et rejoint ces hommes 20 kms plus loin.

Dans ce groupe de tête, Casar n’est qu’à 1’17’’ du maillot jaune. Les Movistar maintiennent donc l’écart sous les 5’20’’ tout au long de l’étape. Dans le faux plat menant au Port de Pailhères, certains se sentent inférieurs et tentent d’anticiper la grande bagarre. C’est le cas de Thomas Voeckler. Le coureur Europcar emmène avec lui le fidèle équipier de Froome, Richie Porte, ainsi que le 3ème du Tour de Suisse, Christophe Riblon. Valverde voit que le kényan blanc place ses pions, et décide de faire de même en envoyant Rui Costa avec eux. Dan Martin suit le mouvement pour former un groupe de 5 en contre. Au contraire, Schleck décide de rester au chaud et faire rouler ses équipiers. Monfort est donc remis à sa place, lui qui pouvait espérer un leadership partagé. Le rythme n’est toutefois pas très élevé, ce qui permet à Moreno d’effectuer le saut entre les deux groupes.

Alors que l’écart atteint la minute trente, Menchov est le premier favori à se dévoiler, à 8 kms du sommet. Evans et Rolland prennent alors le relais des RadioShack. Wiggins l’a affronté sur la Vuelta l’an passé et sait qu’il ne faut pas prendre de risque avec le russe, d’autant qu’il peut récupérer Moreno en cours d’ascension. Fränk Schleck effectue aussi sa part de boulot pour son frère. Tout le monde est alors repris 2 kms plus loin, y compris les attaquants matinaux. Mais Menchov ne baisse pas les bras et se dresse à nouveau sur ses pédales. Cette fois, Contador réagit immédiatement et contre même le russe. Le champion d’Espagne part peut-être d’un peu loin, mais on ne peut pas lui reprocher de ne pas essayer. Il peut aussi assommer le Tour dès la première arrivée au sommet.

Beaucoup pensent que le champion d’Espagne va vite se résigner, mais c’est mal connaître le Pistolero. À 3 kms du sommet, son avance atteint déjà la minute. Andy décide alors de prendre lui-même les choses en main et fait exploser le groupe ! Ce coup d’accélérateur est tout d’abord fatal à Monfort. Puis Intxausti, Brajkovic et le maillot blanc Quintana se rangent sur le côté. Une borne plus haut, c’est au tour du doublon de la Sky, Henao et surtout Chris Froome, de craquer ! Le kényan blanc est peut-être déjà en train de perdre le Tour de France. Il montre en tout cas qu’il est très dur d’enchaîner Giro et Grande Boucle. C’est également dur pour Mollema, qui doit laisser partir 17 coureurs à 1500 mètres du sommet. Au même moment, Pinot se sent des ailes et attaque Schleck. La grande bagarre est lancée ! Lorsqu’il bascule dans la descente, Contador possède 28 secondes de marge sur Menchov, 50 sur Pinot, et une dizaine de plus sur un groupe composé de Basso, Sánchez, Fuglsang, A.Schleck, De Gendt, Valverde, Van den Broeck, Jeannesson, Wiggins et Rolland. Mollema a pu accrocher un groupe de sept avec F.Schleck, Riblon, Velits, Kreuziger et Evans, qui ne roule pas. Ils possèdent 1’30’’ de débours sur Contador. Froome est lui beaucoup plus loin, isolé à 2’30’’.

Dans la descente, le groupe de contre s’organise et reprend Menchov et Pinot. Contador voit lui baisser sa marge à 40 secondes. En revanche, c’est la catastrophe pour Mollema, Velits et Kreuziger, qui sont rejetés à 2 minutes avant même les 9 derniers kms de montée. Le début d’ascension est monté à petit rythme par Menchov et Sánchez, ce qui permet à Contador de reprendre l’ascendant. Jeannesson et Fuglsang sont les premiers à craquer, à 6 kms du sommet. Puis Menchov décide qu’il est temps de brusquer les choses et pose une mine. Sánchez s’écarte, alors que Basso et Pinot sautent dans sa roue. Encore une fois, Schleck fait l’effort au train et tout le monde revient, sauf Rolland. Dans l’affaire, Contador a perdu une quinzaine de secondes.

Il reste 4000 mètres d’ascension quand Schleck passe lui aussi à l’offensive. La Liquigas profite de ses deux cartouches en envoyant Sánchez dans sa roue, pendant que Basso laisse Wiggins et surtout Van den Broeck faire l’effort. Pinot et Menchov payent leurs offensives du col précédent et renoncent à suivre ce groupe. Ils sont imités par De Gendt 200 mètres plus loin. Puis Basso doit à son tour s’écarter, avant que Van den Broeck ne fasse craquer le maillot jaune en personne ! Le belge est impressionnant et, pour l’instant, seul Wiggins peut accrocher sa roue. À 3 kms du sommet, Sánchez n’est plus qu’à 10 secondes, Schleck à 20 et Contador à 30 ! Le luxembourgeois raccroche finalement le sillage de l’homme de tête à 2300 mètres du sommet.

La tension est palpable entre les deux hommes. Personne ne veut faire l’effort de trop, et cela permet à Wiggins et Van den Broeck de revenir à 500 mètres de la flamme rouge. 300 mètres plus loin, Contador paye tous les efforts consentis depuis 30 kms et doit laisser partir le trio. Sous la flamme rouge, Schleck réaccélère le rythme. Le luxembourgeois est le plus fort et décroche ses adversaires de sa roue. Il remporte sa 4ème victoire sur le Tour, à laquelle il ajoute le maillot jaune de leader ! En deux cols, il y a déjà eu plus d’écarts que lors du dernier Tour de France. Valverde se contente de la 6ème place à 1’29’’ du vainqueur du jour. D’autres perdent déjà gros, comme Kreuziger et Mollema, rejetés à près de 4 minutes. Velits est encore un peu plus loin, tandis que Froome concède 5’45’’ ! Quintana perd aussi tous ses espoirs de maillot blanc en concédant 12 minutes sur Pinot.

Spoiler:

Mollema a du mal!

Andy  
Dur pour Mollema mais bon la forme sera la un peu plus tard enfin j'espère

Pierre80500 a écrit:Mollema a du mal!

Ouaip  Mais bon il est pas le seul il y a déjà de gros écarts....genre Froome  --'

 Andy et Goss qui gagnent, Froome qui perd 6 minutes, ton récit fais dans le réalisme dis-moi ?  (future phrase culte)

Que c'est passionnant ! Déjà des grosses défaillance, et Contador est partit un peu tôt mais semble fort quand même. Andy Schleck impressionnant ...

Et enfin dur pour Mollema

Quelle étape !! Bien écrit et belle bagarre.
Dommage que Mollema n'ai pas un peu mieux résisté.

Pierre80500 a écrit:Mollema a du mal!

Merci Pierre   

KimIceman a écrit:Andy  
Dur pour Mollema mais bon la forme sera la un peu plus tard enfin j'espère

Le plus fort hier   
J'espère surtout que je n'aurai pas des -4 à chaque étape de montagne    (et Intxausti -3)

LeSuisse a écrit:

Pierre80500 a écrit:Mollema a du mal!

Ouaip  Mais bon il est pas le seul il y a déjà de gros écarts....genre Froome  --'

 Andy et Goss qui gagnent, Froome qui perd 6 minutes, ton récit fais dans le réalisme dis-moi ?  (future phrase culte)

Je savais bien que tu étais un imposteur ! Un vrai fan ne confond pas Goss et Gerrans   

ContaShack a écrit:Que c'est passionnant ! Déjà des grosses défaillance, et Contador est partit un peu tôt mais semble fort quand même. Andy Schleck impressionnant ...

Et enfin dur pour Mollema

Si Conta avait attendu, il aurait peut-être disputé le sprint à Andy pour la victoire, même si en effet il semble très fort.
Merci de remuer le couteau dans la plaie   

Nephilim66 a écrit:Quelle étape !! Bien écrit et belle bagarre.
Dommage que Mollema n'ai pas un peu mieux résisté.

Il a mieux résisté que Froome   

Spoiler:

Forcément avec un -4 ca aide pas.
Oui ca compte, il a mieux résisté et ca fait déjà un adversaire de moins pour le général mais

Spoiler:

Question pour Bauke:
"Dure journée pour la Rabo. Après cette première étape de montagne, les objectifs sont-il toujours les mêmes, le TOP 5? ou vises-tu maintenant autre chose?"


Evans... équipier de Wiggins   

Nephilim66 a écrit:il semble que Froome ne sera pas (plus) l'homme à abattre pour cette 100è édition, il n'était d'ailleurs pas dans ta liste de favoris  

Tiens oui, je l'avais oublié   
Je pense que je l'aurai mis à 3 ou 4 étoiles.

Nephilim66 a écrit:"Dure journée pour la Rabo. Après cette première étape de montagne, les objectifs sont-il toujours les mêmes, le TOP 5? ou vises-tu maintenant autre chose?"

Bauke Mollema a écrit:C'est clair que j'ai pris un coup au moral aujourd'hui. Les RadioShack ont fait très mal dans le Port de Pailhères, il n'y a qu'à voir la défaillance de Froome pour s'en convaincre, et pour ma part je n'étais pas dans un grand jour. Avec Velits et Kreuziger, nous avons attaqué la descente à fond pour revenir avant Ax. Nous avons été près de raccrocher les roues, mais finalement nous avons repris un éclat et l'avons payé dans la dernière montée.
Pour le général, le podium semble désormais hors de portée. Nous allons voir avec Beñat (Intxausti) si un coup est possible demain pour essayer de revenir dans la course. Quoi qu'il en soit, je ferai le bilan après le contre-la-montre dans quelques jours. Je verrai ensuite si je me focalise toujours sur un top 5 au général ou si je vises les étapes.

LeSuisse a écrit:Pierre80500 a écrit: Mollema a du mal!Ouaip  Mais bon il est pas le seul il y a déjà de gros écarts....genre Froome  --'

 Andy et Goss qui gagnent, Froome qui perd 6 minutes, ton récit fais dans le réalisme dis-moi ?  (future phrase culte)Je savais bien que tu étais un imposteur ! Un vrai fan ne confond pas Goss et Gerrans   


Tu me prends pour un con, avoue, ou tu t'es senti malin ?


Un récit ou Goss fait environ 25 victoires par saison ne peut pas être réaliste. (Alors qu'IRL Gerrans gagne beaucoup donc remettons les choses à sa juste place). So, bim on your face, Abe, salut.

J'ai cru que tu faisais référence aux deux étapes consécutives   
Attends 25, il n'en est même pas à la moitié. et je n'ai pas encore fait les contrôles anti-dopages  

La deuxième étape pyrénéenne se présente aux coureurs. 166 kms, le Col du Portet d’Aspet, le col de Menté, le Col de Peyresourde, le Col du Val Louron-Azet, et pour finir la Hourquette d’Ancizan sont au programme. Un repas copieux, donc, mais qui se termine par 30 kms de descente. Les favoris pourraient bien se neutraliser aujourd’hui, à moins que certains qui ont perdu du temps hier veuillent se racheter et refaire une partie de leur retard.  

Le début d’étape est couru tambours battants. Beaucoup de coureurs veulent passer la journée devant, mais les RadioShack ne laissent partir presque personne. Dans les derniers kms du Portet d’Aspet, Geniez, Intxausti, Gautier et N.Sørensen finissent par s’isoler, en costauds. Les attaques ne cessent pas pour autant, mais seuls Riblon puis Gerrans parviendront à leurs fins. Le 3ème du dernier Tour de Suisse n’est qu’à 5 minutes au général et condamne peut-être ses camarades. En tout cas, il revient sur le quatuor de tête dans le dernier km du Col de Menté et dispute le sprint à ses compagnons jusque-là bien organisés. Il est d’ailleurs le plus costaud et remporte les 10 points devant Intxausti. Le groupe se reforme dans la descente, et Gerrans reviendra juste avant le sprint intermédiaire pour porter à 6 le nombre de membres de l’échappée. À ce stade, le peloton est encore groupé et les sprinters peuvent donc s’expliquer. Matthews confirme qu’il est le spécialiste des sprints intermédiaires en remportant celui-ci devant Greipel, Cavendish et Démare. Ils peuvent maintenant se reposer en attendant des terrains plus favorables.

L’écart des fuyards augmente régulièrement pour atteindre les 10 minutes au sommet de Peyresourde. Dans la lutte pour le maillot à pois, Riblon devance une nouvelle fois Intxausti, alors que leurs compagnons ne semblent pas intéressés. Cette avance de 10 minutes est en tout cas le maximum autorisé par les équipiers du maillot jaune. En voyant leur avantage diminuer, Gautier et Riblon décident de relancer le rythme de l’échappée. Ils accélèrent à 2 kms du sommet du Val Louron-Azet et se lancent à corps perdu dans la descente. Geniez est le premier à raccrocher leurs roues, puis Intxausti revient enfin après 7 kms de poursuite. Ce quatuor aborde la Hourquette d’Ancizan avec 8 minutes d’avance sur un peloton où il ne s’est rien passé, mais réduit à une cinquantaine de coureurs.

Pour avoir une chance de gagner, il ne faut pas tergiverser. Riblon l’a bien compris et tente d’asphyxier ses adversaires. Il pourrait même faire coup double en allant chercher le maillot jaune. À 2 kms du sommet, Intxausti doit renoncer, imité quelques hectomètres plus loin par Geniez. Riblon et Gautier collaborent bien dans la descente. Même si Geniez n’abandonne pas et navigue pendant de nombreux kms à 30 secondes du duo, c’est un sprint à deux qui va décider du sort de l’étape. Intelligemment, Gautier s’est placé dans la roue de Riblon, qui doit continuer de rouler s’il veut s’emparer du maillot jaune. Mais le leader d’Ag2r préfère viser la victoire d’étape et retarde au maximum le moment fatidique de lancer le sprint. C’est finalement chose faite sous la flamme rouge. Gautier donne tout, mais il est incapable de reprendre le moindre mètre à Riblon, qui remporte donc une 2ème victoire sur les routes du Tour ! Le peloton de 36 coureurs franchit la ligne moins de 4 minutes plus tard, suffisant pour que Schleck garde son maillot. À défaut de jaune, Riblon pourra se couvrir de pois après la journée de repos.

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