Re: OGE News - News from Down Under

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Orica veut animer le Giro
Roggy est un habitué du Giro

Ne rien changer, est-ce une bonne idée ? L'équipe australienne en a en tout cas l'impression en alignant des coureurs habitués du rendez-vous printanier du Giro. Sur son neuf de départ, six coureurs (!) étaient déjà là l'an dernier : Rogers, Goss, Meyer, Tuft, Hepburn et Lancaster. Un choix logique pour certains coureurs, moins pour d'autres. Alors que la Orica réalise un bon début de saison mais à des années-lumières de son année 2014 prolifique, le Giro doit être l'occasion de mettre en place une bonne dynamique pour la deuxième partie de la saison.

L'absence de Matthews, grand homme du Tour d'Italie réussi l'an dernier pour les australiens, se fera sûrement sentir puisque le sprinteur avait remporté une étape et réalisé de nombreux podiums (troisième meilleur sprinteur dans le classement aux points). Mais fatigué par son long début de saison il fait l'impasse et sera remplacé dans cette tâche par Matthew Goss. Le tasmanien, qui vit une saison blanche pour l'instant, serait bien inspiré d'en profiter pour s'imposer à nouveau.

Comme l'an dernier Rogerssera le leader de l'équipe mais cette année leader unique. 11ème du Tour 2013 et 14ème du Giro 2014, le champion d'Australie du Chrono a encore de très bonnes jambes et l'a montré en faisant quelques bonnes performances en début de saison. Rogers espère atteindre un nouveau top 15 "voir un top 10 selon la concurrence" mais devra se débrouiller seul. En effet, Kiserlovski 21ème à 50" du top 20 en 2013 et 29ème l'an dernier a décidé de courir le Tour de Californie et se réserverait pour la Vuelta en fin de saison. Sans vrai grimpeur à ses côtés Roggy possède une autre inconnue : sa récupération. A bientôt 36 ans l'aussie a passé depuis longtemps l'âge éligibilité au maillot blanc et pourrait ne plus être au niveau des meilleurs dans ce domaine.

On retrouve ensuite les habituels rouleurs Tuft, Hepburn, Lancaster et le polyvalent Meyer qui seront aidé par le grec Tamouridis sur les chronos. L'objectif est clair, prendre le rose sur le T.T.T du premier jour avec une équipe plutôt imposante. "L'an dernier nous avions échoué pour une seconde. Cette année nous avons plusieurs fois terminé deuxième pour quelques secondes. Il y a une vraie frustration. Nous allons tout faire pour enfin aller chercher ce bouquet collectif amplement mérité" déclarait ce matin le rouleur canadien. Cameron Meyer, équipier modèle depuis ses débuts dans notre formation, se mettra au service des leaders en tentant de poursuivre son incroyable épopée : il partira sur son huitième Grand-Tour consécutif. En chambre avec Tamouridis, il fera profiter le puissant grec de son expérience.

Les deux derniers coureurs de cette équipe sont les puncheurs Gerrans et Clarke. Le premier effectuera un retour sur le Giro qu'il n'a plus disputé depuis quelques années tandis que le deuxième avait vécu un Giro difficile en 2013. "Après un début de saison assez frustrant pour lui, Gerro avait encore de l'énergie et a décidé de s'aligner ici en espérant aller chercher une étape. Pour Clarkey c'est le contraire avec une implication maximale dans les succès de l'équipe et une victoire en baroudeur sur Tirenno. Il est super motivé et espère continuer sa belle saison en animant la course" explique le manager Diogo.

Une équipe qui, comme vous l'avez compris, sera surtout tourné sur l'animation et les victoires d'étapes. Des coureurs un peu inférieurs aux leaders mais qui auront de l'énergie et de la motivation à revendre. On espère, évidemment, quelques beaux succès.

Dim 17 Jan 2016 - 15:40

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Roggy l'infatigable écrit l'histoire
Roggy porté par la foule après son attaque

Au terme d'une étape complètement folle, décrite par certains suiveurs comme l'une des plus mythique de ces trois dernières années, notre leader au général a repris une place au général. Pris de haut au départ, et annoncé sur la fin, il est en passe de réaliser l'impensable : le premier Top 10 d'un Grand-Tour pour Orica depuis sa création.

Arrivé en 2013 comme leader unique en montagne, Rogers est un coureur expérimenté et régulier. 11ème du Tour en 2013 et 14ème du Giro l'an dernier, il a réalisé de plus d'excellentes performances sur d'autres tours d'une semaine du calendrier. Mais voilà, avec déjà 35 printemps au compteur peu le voyaient réussir à monter dans un top 10 voir dans le top 20 pour les plus pessimistes. Pourtant, bien aidé par son expérience qui lui a permis d'éviter de nombreuses chutes sur les deux premières semaines, le natif de Barham pointe désormais à la neuvième place du général à un peu plus d'un quart d'heure de Nibali, solide maillot rose.

Sixième du Giro en... 2009, Rogers est en passe d'écrire l'histoire de la première formation australienne de catégorie World-Tour. Hier, alors que l'étape proposait pas moins de trois cols, il a fait mieux que prévu en prenant la cinquième place d'une étape folle devant des Nibali, Pinot ou Uran et conforte ainsi un peu plus son top 10 à deux jours de la fin. Une étape ou dès le départ l'équipe a contrôlé les sorties par l'infatigable Tuft, le valeureux Cameron Meyer et bien-sûr l'inévitable Tamou qui ont pris d'énormes relais pour empêcher Poels, neuvième au départ, de prendre l'échappée. Puis dans les deux premiers cols c'est le champion d'Australie Gerro – en personne – qui se sacrifie derrière l'infatigable néerlandais de la Southeast pour assurer à Rogers toutes ses chances dans son but de gravir une place au général. Ambitieux, Roggy va ensuite mener le groupe des favoris et même l'attaquer, infatigable, avant de finir avec Kangert et Kreuziger pour la quatrième place derrière le vainqueur du jour, Tejay Van Garderen. Lui qu'on attendait plutôt attentiste après le chrono, un exercice qu'il affectionne, s'est montré au contraire entreprenant en montagne !

« Sans les boys je n'aurai pas pu faire tout ce que j'ai fais aujourd'hui, reconnaît Roggy. Ils ont vraiment abattu un travail formidable sur toute la première partie plate que je ne pourrai jamais assez remercier. Dans les deux premiers cols Gerro et Meyer ont sacrifié toutes leurs forces pour me permettre de rester devant et bien placé. C'est vraiment la force de cette équipe où tout le monde roule pour tout le monde et j'espère vraiment accrocher ce top 10 qui serait la victoire de toute l'équipe ». On avait vu, en début de tour, Roggy abattre un travail incroyable pour Gerrans sur les deux étapes où le champion national s'est imposé.

Désormais avec plus qu'une étape pour le général au programme – mais quelle étape ! - toute l'équipe est motivée et concentrée vers l'objectif final. Car rien n'est fait. « On l'a vu hier, n'importe qui peut avoir une défaillance ou un incident au pire moment. On n'est à l'abri de rien... le plus dur est fait mais on doit rester concentrer et avec l'état d'esprit qui nous a animé sur la dix-neuvième étape » a expliqué ce matin le DS Matthews White qui a également eu une pensée pour la Colombia qui vit un Giro difficile alors qu'au même moment Orica est en train d'accomplir son Grand-Tour de référence.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Cam the Man en or ! (Bilan CNs)

Moment excitant et essentiel de la saison, les championnats nationaux se sont déroulés sur toute cette semaine. Avec une saveur d'été et de Tour de France, Orica y a brillé. Voici un point sur les différents championnats dans lesquels l'équipe a participé.

CROATIE
Comme l'an dernier pas de souci pour notre grimpeur Kiserlovski. Facile, notre croate a remporté largement le contre-la-montre et a récidivé sur la course sur route comme l'an dernier face à des coureurs amateurs. "C'est bien de gagner, ça me lance dans une bonne dynamique pour la fin de saison"

GRECE
Notre recrute hivernale, Ioannis Tamouridis, a vécu le même scénario que son équipier croate. Seul coureur professionnel du petit peloton hellène, le grec a ajouté deux nouveaux titres nationaux à son palmarès déjà garni en la matière. Impérial sur le contre-la-montre, il a remporté de peu et au sprint l'épreuve sur route. Il portera fièrement son maillot sur les routes du Tour.

AFRIQUE DU SUD
Daryl n'a pas tremblé face à son seul et jeune adversaire, Louis Meintjes (Etixx). Après avoir écrasé le chrono, titre qu'il avait perdu l'an dernier, le sud-africain s'est fait plaisir en remportant un nouveau titre sur la course en ligne. Il va désormais mener une petite coupure avant de reprendre sur la Vuelta ou les classiques de fin de saison.

ROYAUME-UNI
Notre jeune néo-pro Alex Peters a profité des trois jours en Grande-Bretagne pour rendre visite à sa famille. Sur le chrono et la course-en-ligne notre jeunot était tout simplement trop juste face à des cadors du peloton mondial. Une bonne expérience malgré tout.

AUSTRALIE
A domicile, et sur notre gros objectif annuel, l'équipe n'a pas fait dans la dentelle. Sur le chrono c'est Cam-the-Man qui s'est imposé devant quatre (!) de ses équipiers ! L'infatigable Cameron remporte son deuxième titre de l'exercice et portera fièrement ce maillot sur tous les chronos des G.T. à venir ! Sur la course en ligne, ce sont nos deux leaders Matthews et Gerrans qui se sont joué la victoire au sprint après être sorti du peloton dans la dernière bosse. L'ancien s'est imposé, et conserve son maillot green & gold. Mais ce n'est que partie remise...

NOUVELLE-ZELANDE
Malgré un bel effectif présent chez les kiwis, impossible de faire trembler Sergent en contre-la-montre. Mais sur la course en ligne, notre recrue hivernale Bennett sortait en facteur au bon moment pour aller chercher son deuxième maillot de champion. Il le portera sur le prochain Tour.

ETATS-UNIS
Au pays des burgers, notre vétéran Chris a réalisé un chrono assez bon pour lui mais bien loin des meilleurs coureurs du pays. Sur la course en ligne, Chris se montre agressif et réalise la troisième place du groupe qui était sorti dans les dernières bosses. Deux échappées terminent devant, il finit donc dans un bon top 5 !

IRLANDE
4 secondes ! C'est ce qui aura manqué à notre jeune Ryan Mullen pour battre enfin Roche sur le chrono. Déjà son bourreau l'an dernier, le coureur de la Sky a réussi à faire tomber un excellent temps de notre jeune coureur qui espère revenir au mieux l'an prochain. Sur la course en ligne les favoris jouent tous les coups à fonds, trop dur pour le jeune Ryan.

CANADA
Sur le contre-la-montre, Tuft se fait justice lui-même en récupérant le titre qu'il avait légué à Hesjedal l'an dernier. Toujours au top, notre vétéran canadien continue d'accumuler les titres. Mais sur la course en ligne, où il était tenant du titre, c'est son néo-pro de 28 ans d'équipier Woods qui se montre. Peu en vue cette saison, le puncheur prend la deuxième place de la course derrière le tout aussi peu attendu Britton (BSE) qui s'est montré le plus malin dans le finish.

CONCLUSION
10 victoires, c'est quatre de plus que l'an dernier et huit de plus qu'en 2013 ! Une razzia qui porte à à dix-huit le nombre de victoires cette année. "Nous arrivons désormais à une période qui nous réussit toujours beaucoup avec les classiques de fin de saison et des tours comme la Vuelta, l'Eneco ou la Pologne. Nous allons terminer en beauté" estime Bling. Seul bémol pour l'instant, l'équipe n'a toujours pas remporté de victoire sur le circuit continental en raison d'une saison difficile de coureurs comme Goss ou Haussler. "Ils se montreront" estime le manager suisse. Bonne nouvelle !

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Que pasa Orica ?
Le manager, en tenue Orica, avait la tête ailleurs en compagnie de son fidèle lieutenant Goss

Le manager Diogo a beau avoir fait remporter de très belles victoires depuis trois saisons à son équipe australienne, le suisse reste sur un siège éjectable et il le sait. Car plus que sa très bonne ambiance, sa camaraderie, ses musiques et ses grandes victoires, Orica a aussi fait parler d'elle par ses scandales.

Un par année, on attendait le millésime 2015. Après le scandale des jours de course de Cameron Meyer en 2013, le déclassement de Haussler sur Paris-Tours après des inscriptions litigieuses en 2014, voilà que Orica GreenEDGE a omis de s'inscrire dans les délais au Tour de Pologne et à la Clasica San Sebastian en WT, au Tour de Grande Bretagne en Europe Tour. Une opération qui, en plus de coûter très cher sportivement sur des terrains favorables à ses leaders, expose l'équipe australienne à de nouvelles sanctions de la part de l'UCI. Au pire moment.

Car Orica traverse une mauvaise passe. Le dernier Tour de France, événement phare de la saison cycliste, elle l'a traversé dans l'anonymat d'un top 5 de Haussler sur un sprint massif. Onzième du dernier classement World-Tour, l'équipe regarde bien plus vers le bas - et la relégation - que vers les lauriers de la tête de course. Malgré une bonne entame de saison, l'équipe ne score plus depuis quelques temps. Inquiétant ? On annonçait le retour revanchard des hommes en vert dès la Clasica. Perdu, le manager "a oublié". "Je sais que c'est dur à imaginer, mais nous avons vraiment été occupé. Autant de manière privé, j'étais malade et occupé par des travaux externes, que dans l'équipe. Mais ce n'est pas une excuse et je voulais m'excuser sincèrement envers les fans et le staff qui paie mes erreurs" a tenté Diogo. Peine perdue, une partie des supporters lui est tombé dessus violemment, lui reprochant une mauvaise gestion de l'équipe. "J'ai reçu beaucoup de soutiens, aussi de certains manager, d'autres m'ont moqués et insultés. Je préfère regarder le côté positif et avancer plutôt que de regretter et de partir sur des "si" à longueur de journée" tente de faire croire le manager. Mais dans ce cas, pourquoi semble-il si peu impliqué ?

Quoi qu'il en soit, et même si il espère "une forme de compréhension de la part de l'UCI dont la sanction pourrait briser la fin de saison de certains de nos leaders" - bah voyons -, la sanction pourrait venir de la direction de l'équipe et du sponsor qui ne goûte pas forcément à cette publicité négative. On parle d'un nouveau manager, même si le suisse parle lui "d'un possible assistant pour la suite de la saison et surtout 2016" avec à terme - pourquoi pas - un passement de pouvoir.

Car quoi qu'on en dise, Le Suisse a peut être fait son temps. Et ses transferts - loués et vénérés par la presse à sa botte - ont peut être ruinés l'équipe. Parlons d'un Richie Porte qui ne fait pas grand chose, toujours maté par les meilleurs, ou des toujours-bien-aimés Matt Goss et Heinrich Haussler qui - à l'image du manager - ont montrés de belles choses mais ne font plus peur à personne depuis un moment maintenant. Il est peut-être temps que quelqu'un d'autre prenne en main le navire Orica - à l'image du travail remarquable d'un Boyon ou d'un Nautilowski chez respectivement Colombia et CCC - pour que celui-ci ne coule pas directement. Noyant au passage une belle cargaison de kangourous, et un sacré grec.

LeSuisse, fait nous mentir !

Diogo démission!

Le manager de la BMC apporte publiquement dans une interview son soutien à son collègue Diogo , un "homme très professionnel, doté d'une vision du cyclisme rare, qui mérite plus d'intérêt, plus d'écoute, et peut-être de "meilleurs coureurs" pour que le public comprenne à quel point il est doué. Et je pense qu'on se focalise sur ce qu'il aurait du faire et n'a pas fait, plutôt que de parler de ce qu'il n'aurait pas du faire et qu'il a réussit à faire."

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Monsieur Richie Porte
Richie tout sourire au départ de la 21ème étape

C'est après une période difficile pour l'équipe, qui l'a vu rater deux courses importantes de son équipe, que l'histoire a une nouvelle fois été écrite cette année. Richie Porte, le grimpeur tasmanien de 29 ans, a enlevé le premier top 5 sur un Grand-Tour de l'histoire d'Orica à l'occasion d'une Vuelta excitante où la formation australienne a arraché deux bouquets.

« Le changement c'est maintenant ! » disait un politicien français. C'est ce qui est arrivé chez Orica, où le manager suisse Diogo a sû remobiliser ses troupes. Après une victoire de Rohan Dennis sur le contre-la-montre individuel de l'Eneco Tour qui a relancé toute la formation, les Oricaboys s'élançaient avec beaucoup d'attente sur la Vuelta, dernier Grand-Tour de l'année, où Porte avait finalement décidé de s'élancer malgré des craintes quant à son niveau sur trois semaines.

Bien entouré par une équipe très solide, avec notamment un excellent Kiserlovski, le tasmanien a fait mieux que le top 10 attendu prévu en prenant la cinquième place derrière un quatuor de très haut niveau (Froome, Contador, Quintana et Landa) au fort parfum hispanique. Passé très près d'une victoire prestigieuse sur la première semaine, porteur éphémère du maillot rouge de leader, Porte a réalisé une course exceptionnelle et validé défintivement le prix de son transfert. « Richie a été exceptionnel, encore meilleur que ce que l'on pouvait attendre de lui. Mais c'est toute l'équipe qui a été grandiose, l'appuyant avec brio chaque jour que ce soit sur le plat, sur les cols où à l'hôtel » a déclaré dans la joie Diogo, manager à nouveau rendu crédible à son poste par les résultats excellents de l'équipe.

On se le rappelle, le top 10 de Rogers sur le Giro au début de l'année était en effet le premier top 10 de l'histoire de l'équipe australienne sur un Grand-Tour. Porte n'en entendait pas de cette oreille et a décidé de repousser encore un peu la marque. « Je suis très heureux de cela, c'est vrai que c'est quelque chose d'être le premier australien à réaliser un top 5 de Grand-Tour pour une équipe australienne. L'ambiance était parfaite, les gars au top, la course magnifique. J'ai pris mon pied et je suis très fier de ce que nous avons accompli » raconte à l'arrivée Richie, qui ne devrait plus que disputer la Lombardie et les championnats du monde cette saison. « Un autre objectif, avec l'envie d'aller chercher le titre sur le TTT cette année ».

Sur l'équipe exceptionnelle, les éloges ne tarissent pas... Car en plus du top 5 de Porte, Orica ramène deux bouquets d'Espagne. Une magnifique victoire en solitaire de Rohan Dennis, qui s'est trouvé des vocations de baroudeur, et une deuxième signée Simon Clarke sur la dernière étape où il mate tous les sprinteurs dans les rues de la capitale, Madrid. Deux splendides victoires, en costaud, qui rendent cette Vuelta encore plus belle. On y ajoutera l'exploit de Cameron Meyer, présent pour son dixième Grand-Tour de suite, et bien-sûr la victoire de Chris Horner, le vétéran, sur le Tour de Grand-Bretagne durant la dernière semaine de la Vuelta ainsi que le top 10 de Daryl Impey sur cette même course.

C'est donc le coeur léger que Orica se rendait au Canada pour deux courses adorées de Simon Gerrans, toujours présent que ce soit à Québec et Montréal. Au final, les spectateurs ont eu droit à un duel qui restera comme l'un des grands mano à mano du 21ème siècle entre deux très grands monsieurs du punch : Simon Gerrans et Phillipe Gilbert. Avec, malheureusement pour l'équipe, un doublé de l'ancien champion du monde (BMC) devant notre australien, dépité, qui vise désormais les championnats du monde.

Gageons qu'on devrait encore à l'avant ces sacrés australiens.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Thank you Chris, welcome Daniel !
McLay remportant une étape du Tour de l'Avenir

Très calme sur le mercato pour l'instant, la formation australienne Orica – GreenEDGE a annoncé ses trois premiers départs et surtout sa première arrivée. Loin de l'agitation d'un marché des transferts qui vit à 100 à l'heure, Orica a annoncé l'arrivée du jeune espoir britannique Daniel McLay en tant que néo-pro alors que le vétéran Chris Horner, 44 ans, rejoint une formation de son pays en conti pro, UHC. Dans le même temps, Flakemore et Lancaster partent à la retraite. Le message est simple : l'effectif d'Orica devrait rester stable cette année à moins d'une énorme surprise.

Tout d'abord le départ de Christopher Horner, 44 ans, et coureur emblématique du circuit mondial. Le grand chauve, natif du Japon, est un très bon grimpeur qui sera le grand leader de la formation Unitedhealthcare, au pays. Chez Orica, son rôle d'équipier de luxe lui a permis d'épauler Porte, Gerrans ou encore Rogers sur les routes du World-Tour - il a été héroique dans le top 10 de Papy Roggy au Giro. Durant sa seule saison au service d'Orica, Horner a tout de même levé une fois les bras à titre personnel au cours d'une étape splendide du Tour of Britain. « Ce fut une très belle expérience, mais je me fais vieux. Si je veux jouer vraiment ma chance, le circuit continental et l'équipe UHC sont une opportunité qu'on ne m'offrira pas ailleurs ». Remerciant ses équipiers, le vétéran terminera très probablement sa carrière chez UHC après deux ans dans la formation Trek et une troisième place à Tirrenno-Adriatico en 2014 comme meilleur résultat.

En retour, c'est un tout jeune coureur qui arrive dans l'équipe. 23 ans « et un très gros moteur » avertit d'emblée Alexandre Diogo, le manager suisse des Oricaboys. Grand – très grand – espoir du sprint britannique, certains le disent capable de succéder à Cavendish. Né à Wellington, Nouvelle-Zélande, McLay sort de 12 podiums en deux saisons chez les espoirs avec cinq victoires dont une sur le Tour de l'Avenir devant Gaviria - aujourd'hui chez Colombia - et Cort Nielsen – chez Etixx – deux coureurs du World-Tour. « Mon passage au niveau World-Tour c'est beaucoup de pression mais aussi une opportunité que je ne voulais pas rater. Orica est une grande équipe, la troisième qui a le plus gagné cette saison. Il y a de très bons sprinteurs, comme Matthews, Haussler, Goss ou Howard. J'ai beaucoup à apprendre d'eux, et j'ai hâte de me mesurer aux meilleurs ».

Selon White, Directeur-sportif, McLay aura un double rôle, entre très luxueux poisson-pilote de Bling sur les sprints du World-Tour et leader de l'équipe sur les courses du niveau continental, notamment le Tour de Grande-Bretagne. « McLay a beaucoup à apprendre, et va suivre le chemin parcouru par nos jeunes. L'équipe a vraiment une ambition formatrice avec énormément de coureurs de moins de 25 ans dans le roster. Ils ont la mission de supporter nos leaders mais nous voulons qu'ils puissent montrer ce qu'ils valent. La concurrence va les pousser vers le haut et Dan en aura avec Archi' (Archbold) et Pat' (Bevin) qui boxent dans la même catégorie ! ».

Enfin, l'équipe a vu le départ de deux autres coureurs : le jeune espoir du contre-la-montre Campbell Flakemore et le vétéran Brett Lancaster. Le premier, néo-pro la saison dernière, a annoncé qu'il n'était plus motivé par le cyclisme de haut-niveau et se retire donc de l'équipe. Le second, présent depuis la formation de l'équipe, prend une retraite bien méritée à 36 ans. Le rouleur-sprinteur, passé par Garmin et Milram, termine sur une excellente note avec un podium sur le Tour du Qatar et un énorme travail pour Matthews dans les sprints. Il sera l'an prochain un nouveau directeur-sportif de l'équipe australienne. « Je me réjouis déjà de passer du vélo à la voiture » plaisante-il. Ce sont donc deux nouvelles places qui sont disponibles dans l'équipe, probablement destinées à deux néo-professionnels. « Certaines équipes bougent beaucoup ou ont déjà beaucoup, nous n'en sentons pas la nécessité. Mais bien-sûr nous avons quelques cibles sur le mercato, avec lesquelles nous sommes en discussion. Il ne faut pas attendre Orica pour aller exploser le marché des transferts cela dit » avertit Diogo qui débutera sa quatrième saison, déjà, à la tête de l'équipe World-Tour.

Mer 7 Sep 2016 - 19:00

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Le manager d'Orica vers la sortie ?

Les performances de l'équipe australienne Orica-GreenEDGE ont été largement critiquées en ce début de saison, alors que la team World-Tour enchaîne les mauvaises performances. Sauvée de peu du ridicule en Australie (Tour Down Under) où une victoire opportuniste de Nathan Haas sur la dernière étape a éclipsé une course au général ratée, Orica n'a pas pu faire semblant sur les courses de début de saison en Australie. Ses coureurs ont été systématiquement battu largement par leurs rivaux, parfois au point d'en être complètement ridicule. Alors que les étapes de Tirrenno-Adriatico et de Paris-Nice se poursuivent au rythme des échecs d'Orica-GreenEDGE, une rumeur gonfle de plus en plus : Diogo, le manager historique de la formation, va-t-il être poussé vers la sortie ?

Quatre ans, c'est long. D'autant plus comme manager sportif. Idéal pour porter un projet à long-terme, mais difficile tant les épreuves s'accumulent d'autant plus que le projet est porté sur le futur. Quatre ans rempli de quelques succès, mais surtout de scandales. Le suisse a fait plusieurs fois les gros titres de la presse à scandale, souvent lié à des questions d'infraction au règlement (principalement avec Cameron Meyer) mais aussi pour le non-respect de règles d'inscriptions. Ce qui a eu le don, par le passé, d'énerver le sponsor et la direction d'équipe. Mais, heureusement pour Diogo, les résultats sauvaient son bilan. Aujourd'hui, cette pâle formation ne sauve plus rien et encore moins sa propre face.

Ainsi la rumeur monte. Diogo serait poussé vers la sortie, et son règne à la tête d'Orica ne serait plus qu'une questions de jours voir de semaine. Lui-même en est conscient. En début d'année, dans une interview donnée au quotidien suisse 24 heures, il avouait que « la difficulté du projet australien autour d'Orica est que ce projet peut donner de très mauvaises années comme de très bonnes. Si on pense à court-terme, on aura forcément de très mauvais moments à vivre ». Visionnaire. Mais le suisse sait que ses problèmes ne viennent pas que du projet qu'il tâche d'accomplir. Le système de draft, notamment, pénalise de plus en plus son équipe. « J'ai été l'un des premiers à proposer ce projet et à le soutenir. Je le suis toujours, je le trouve parfait pour la compétitivité de la ligue. [...] Pour les équipe de milieu de tableau, comme Orica, c'est pourtant à double-tranchant. Les petites équipes peuvent très vite se renforcer, les très bonnes équipes peuvent perdre un peu en qualité dans les transferts qui suivent pour s'attacher les services de quelques jeunes sans risquer la relégation. Pour nous, une équipe comme Orica, c'est quitte ou double. On a un ou deux coups dans le revolver. Mais on ne peut pas se permettre de lâcher un leader pour un jeune. Finalement, on stagne beaucoup quand le niveau se rapproche. A terme, une équipe comme la mienne à ses chances de tomber en continental. C'est un système très équitable, presque égalitaire. Ca a ses vices, comme tout système » confiait-il.

Ses choix sportifs sont aussi discutés. Notamment son attachement envers l'australien Matt Goss, ex prodige du sprint, dont les résultats sont dépressifs au possible. Dernièrement, il s'est illustré sur Paris-Nice en se faisant aligner dans une échappée par des jeunes coureurs qu'il aurait dû normalement battre aisément. « Je n'aime pas parler des cas particuliers. Orica c'est une famille, c'est des individualités qui bossent pour le collectif. Si je trouve que Gossy à sa place dans le projet, c'est qu'il l'a. Il n'y a pas que le sport qui rentre en jeu » avait répondu, un peu énervé, Diogo à un journaliste espagnol en début de saison. Les relations avec la presse, là aussi, sont de plus en plus difficile parfois alors qu'on sent le manager suisse fatigué et sans vraie issue de secours. « J'ai confiance en mon équipe pour relever les défis qui l'attendent » a-t-il posté sur twitter au début de Tirrenno. Quelques heures plus tard, la formation finissait très loin dans un clm qu'elle aurait dû dominer...

Même s'il reste confiant, difficile à dire si Orica ne cherche pas un nouveau manager pour prendre la tête d'une équipe et surtout d'une idée qui s'essouffle. Car, à terme, une « australian team » semble un peu irréaliste dans un cyclisme globalisé. S'il reste confiant, on sait qu'il aurait lui-même commencé à réfléchir à une après-Orica au cas où il était mis dehors puisqu'il a été vu du côté de Manchester parlant avec un certain Amets Txurruka (un projet d'équipe continentale selon nos sources). Une chose est sûre, si l'équipe venait à descendre cette année (scénario qui devient malheureusement possible), le manager romand devrait prendre la porte. Dans le Sydney Herald, il a néanmoins indiqué sur une touche confiante : « On parle beaucoup de mes moments de doute, à blanc. Mais en quatre ans j'ai fait des choses que beaucoup d'équipes m'envient. La saison dernière, j'ai été critiqué comme jamais en début d'année. J'ai terminé en réussissant le premier top 10 puis le premier top 5 en Grand-Tour de l'équipe – avec deux coureurs différents. On a gagné énormément de victoires, sur tous les terrains. L'équipe a fait découvrir les visages de coureurs habituellement cantonnés au rôle ingrat d'équipier, comme Tamouridis où bien sûr Cameron Meyer. Orica c'est plus que de simples résultats en début d'année, et c'est ainsi que s'exprime mon management. Je sais que mes détracteurs sont toujours plus nombreux : je les attends sur la route ».

Mer 14 Sep 2016 - 15:20

ça sent la fin pour Dioginho Sad