[**] Orica 2014 - Championnat d'Afrique du sud

Petite annonce, juste pour vous dire qu'avec la rentrée et tout je récite moins (mais j'espère avec toujours la même qualité, voir mieux ). Vu que ça reste un gros plaisir, je continuerai de toute façon mais ca risque d'être du 2-3 posts max par semaine

Merci a tous pour vos soutiens, on y croit pour Esteban et Adam . Et j'te comprends Nauti, Lagutine est ouzbeck
(et merci Pierre trop d'émotion )



Adam YATES / Simon YATES / Esteban CHAVES / Leigh HOWARD / Michael HEPBURN / Damien HOWSON

#3 Kampar - Kuala Lumpur | 168.7 kms

Après une étape censée être plate qui a donné lieu à une jolie cassure, première possibilité réussie pour nos deux leader de gagner du temps, on se dirige vers une arrivée au sprint dans les rues de la capitale Kuala Lumpur. Avec près de 6 millions d'habitants dans son agglomération c'est une gigantesque et prospère ville moderne, on risque bien de voir les équipes de sprinteurs cadenasser l'étape. Mais, malgré notre Leigh Howard, on voit surtout le talus de catégorie 4 à 17 kilomètres de l'arrivée. Pour, pourquoi pas, tenter un nouveau coup.

"A un jour de l'étape reine "quitte ou double" pour nos gars vu qu'après ils n'auront plus d'ascension, l'idée n'est pas de tout donner pour finalement perdre trois minutes lâché du peloton. Mais l'un ou l'autre de nos coureurs tentera de créer du mouvement, histoire de voir qui est près à suivre ou pas. [...] On garde les pieds sur terre, ça risque vraiment d'être compliqué, les sprinteurs en veulent" décortiquait Matthew White en début d'étape.

Une échappée prend le large comme souvent, et les équipes de sprinteur roulent derrière, comme toujours. Nous participons à la poursuite aux côtés des Garmin, Lampre et autres UHC afin d'arriver avec une bonne manœuvre au pied de ladite bosse mais surtout pour éviter l'échappée fleuve qui pourrait aller au bout et griller notre classement général.

Repris à l'approche des vingt derniers kilomètres, nous comptons comme prévu attaquer dans le grimpeur de catégorie 4. Pour tâter le peloton c'est notre "puncheur" Simon Yates qui prend les devants et malheureusement personne ne l'accompagne. Il tente l'aventure en solitaire mais ne fait pas le poids longtemps et est repris à l'approche des dix derniers kilomètres. L'équipe se content donc de suivre dans les rues de la mégalopole tout en replaçant Leigh aux avants-postes. Finalement c'est l'allemand Wegmann qui s'impose très facilement, nous accrochons une belle cinquième place. On a tenté, pas de déception, maintenant notre objectif c'est demain. Adam et Esteban ont l'occasion de prendre leur destin en main.

"La journée a tout de même été dure. Demain c'est la montagne, donc tout le monde était nerveux. L'accélération de Simon dans la petite montée du jour c'était la goutte d'eau qui fait déborder la mer, après tout le monde a roulé comme des dingues. Michael qui devait replacer Leigh a vraiment galéré. Enfin de toute façon nous notre objectif c'est demain. Vu que c'est la distance n'est que de 90 kilomètres je risque de devoir rouler dès le début de l'étape, alors je me suis un peu économisé sur la fin aujourd'hui. J'espère surtout qu'il pleuvra pas, parce que c'est bon là j'ai eu ma dose (rire)" a terminé Damien Howson, dernier du jour et lanterne rouge, le jeune rouleur a été un pion indispensable chaque jour pour rouler fort parfois pendant près de 100 kilomètres.



1. Fabian Wegmann | Garmin - Sharp | 3h57'27"
2. Miyataka Shimizu | Bridgestone - Anchor | s.t.
3. Stefan Schumacher | Christina Watches-Kuma | s.t.
4. Alessandro Bazzana | UnitedHealthcare | s.t.
5. Leigh Howard | Orica - GreenEDGE | s.t.

Adam YATES / Simon YATES / Esteban CHAVES / Leigh HOWARD / Michael HEPBURN / Damien HOWSON

#4 Subang - Genting Highlands | 89.6 kms



Enfin, nous y voilà. Après trois jours relativement tranquilles, si ce n'est la cassure de la deuxième étape, on arrive enfin à l'étape reine, la seule étape montagneuse des 10 jours de course. On se répète depuis le début mais tout va se jouer aujourd'hui. Certes après il restera le vent, la pluie, les chutes, les bordures, mais celui qui repartira en jaune du sommet de la Genting Highlands aura fait un grand pas vers la victoire finale.

Au traditionnel briefing de pré-étape, Matthew White nous confiait : "Adam et Esteban se sont préparés spécialement pour aujourd'hui. Depuis trois jours ils ont pris les risques nécessaires pour arriver ici en ayant les meilleures dispositions possibles et nous sommes les favoris. Nous aurons un statut à assumer, et nous le ferons. Oui on peut tout perdre mais on vient pour gagner, alors on prendra les risques nécessaires. Si on a un leader ? Non, on verra au pied qui se sent le mieux. C'est une petite étape, moins de 100 km, mais l'ascension du jour, qui se courre en deux parties, est très difficile. Surtout la fin, les trois derniers kilomètres proposent des passages à 10-15%. Il faudra donc garder assez sous la pédale pour être bien frais au moment ou tout se jouera. Car Adam et Esteban ne sont qu'à une vingtaine de secondes du maillot jaune. La moindre seconde grappillée sur la ligne sera essentielle."

Au départ de Subang, dans la banlieue de Kuala Lumpur, on sent une certaine tension dans le peloton. A cause de l'étape à venir, certes, mais aussi car on annonce de grosses pluies à venir qui pourraient venir déranger les cyclistes dans les derniers kilomètres. De quoi rendre la course encore plus explosive. Mais bon, à cette saison c'est monnaie courante et les coureurs savent à quoi s'attendre.

Le départ est donné en début d'après-midi et contrairement à ce qui aurait pu se passer les "grandes" équipes que nous devrions plutôt appeler équipes de leader laissent partir une échappée de quatre coureurs. Plus pour la forme qu'autre chose puisque l'écart est logiquement contrôlé par les Orica qui se sont regroupés à l'avant pour éviter tout ennui. Ce qui nous permet au passage de voir que Simon Yates a pu, suite à son offensive d'hier, prendre le maillot rouge de meilleur grimpeur. "Je suis là avant tout pour aider Esteban et mon frère mais un maillot distinctif c'est un podium, une exposition médiatique sympa et un beau maillot sur le dos donc oui ça fait toujours plaisir. Comme je l'ai dis aujourd'hui je vais surtout aider nos deux leaders mais pourquoi pas essayer de gagner ce classement. Même si ça risque d'être dur, il y a beaucoup de points à l'arrivée aujourd'hui et ce sont les derniers du Tour" déclarait ce matin même l'heureux porteur.

Au pied de la bosse l'échappée possède trois minutes d'avance et l'équipe australienne se met sérieusement à la planche. En plus d'Hepburn et Howard on peut voir le sprinteur Howard se mettre lui aussi au service de l'équipe, c'est dire à quel point ils croient en eux.

L'écart fondera alors comme neige au soleil et alors qu'il n'atteint plus qu'une minute les choses sérieuses commencent. A 20 kilomètre de l'arrivée on arrive dans les premiers vrais pourcentages compliqués du jour et le meilleur grimpeur Simon Yates prend les rênes du peloton. Le jeune britannique impose un gros rythme et les échappées sont reprises 2 bornes plus loin. C'est là que début la bataille avec les attaques de Berhane, Anacona, Lagutin ou encore Acevedo. "Si Acevedo nous faisait peur avant tour, il a tout perdu dans le coup de bordure. Il n'avait plus aucune chance d'aller bouleverser le général alors nous l'avons laissé partir pour l'étape, reprenant les autres en se concentrant sur le général".

Le colombien passe le premier col du jour avec une avance de 50 secondes, l'étape semble déjà acquise pour lui. Or, derrière, une attaque étonnante a lieu de la part de Rafael Valls, le maillot jaune. Une tactique assez surprenante qui ne servira à pas grand chose puisqu'il est repris peu après. C'est un groupe fort de 23 coureurs qui se présente alors dans les 10 derniers kilomètres des Genting Highlands à proprement dit. Simon annonce à ses leaders qu'il ne pourra pas rouler beaucoup plus longtemps et une petite discussion s'engage. "Esteban m'a dit qu'il avait vraiment de bonnes jambes, qu'il sentait bien la montée. Je lui ai donc dit que je me mettais à son service et que je lui ferai la montée. On s'est tapé dans la main et j'ai été prendre la place de mon frère après lui avoir serré lui aussi le poing. Il m'a dit «good luck bro'» et j'ai commencé à accélérer".

Le coup de pédale d'Adam Yates à un effet immédiat et à 6 kilomètres de la ligne ce qui reste du groupe de tête se fait lâcher par un duo britanno-colombien qui revient à vitesse grand V sur l'homme de tête, Acevedo. Le groupe de chasse à de la peine à s'organiser pour notre plus grand bonheur et l'écart grandit en notre faveur. Mais alors qu'on va arriver aux pourcentages les plus rudes de la journée l'orage se fait entendre et les nuages noirs emplissent le ciel...

D'un coup on passe du grand soleil à l'enfer indescriptible. Arredondo, qui était en point de mire, disparaît de l'horizon des deux jeunes coureurs aux maillots détrempés. Esteban commence à se sentir mal et devient nerveux. Sans oreillette, interdites sur le circuit continental, c'est le néant total : plus de point de repère, d'informations, d'écarts, rien... "On avait environ une minute sur Valls au dernier chrono mais il nous était impossible de savoir si ça avait évolué. Et là je n'ai plus senti mes jambes. Je savais pas si c'était le froid, la tension, la peur de rater ou même une fringale. Mais je savais que je ne pourrai pas aller chercher ce temps, cette victoire. J'ai beaucoup appris de ma chute l'année dernière, grandis aussi. Je savais que c'était à moi de prendre mes responsabilités, ils m'avaient donné le poste de leader après tout. Alors je suis monté à la hauteur d'Adam, je lui ai dit un truc .. je sais plus quoi et je lui ai rendu tapé la main. On voyait rien, j'avais de la pluie et de la sueur partout, c'était surréaliste. Après il a disparu dans le brouillard et j'ai su qu'il allait gagner. Et j'ai souris."

Le mauvais temps toujours présent, la montagne devient un véritable enfer puisque les trois derniers lacets du jour présentent du beau 11 à 15%. Le temps parait de plus en plus long car le maillot jaune a décidé d'attaquer et semble refaire son retard petit à petit. Or, devant Adam ne voit toujours pas Acevedo... Et si l'espagnol revenait... Cette pensée hante l'esprit du jeune anglais qui appuie comme un forcené sur ses pédales. "J'étais à la flamme rouge, la route semblait ne jamais finir. Et là je sens quelque chose, je me retourne, et je vois une fusée jaune revenir à toute vitesse. Je savais pas ou était Adam, ce qu'il faisait, mais je voyais ce gars qui comme nous jetait toutes ses forces sur deux bouts de métals, comme si sa vie en dépendait. Il avait autant de rêve, de pression, de peur de l'échec que nous. Il était nu comme nous sous ce temps. Enfait, il était comme nous. J'ai pensé à Adam et j'ai essayé de m'accrocher à sa roue le plus longtemps possible. Je sentais ma douleur..."

"Quand j'ai passé la ligne, j'ai regardé le chrono. Il indiquait 1'25". J'étais trop fatigué pour réfléchir, compter, attendre, alors je suis tombé dans les bras du soigneur et j'ai attendu. Il pleuvait mais je m'en foutais, je sentais plus mes jambes. Et puis j'ai entendu un cri et Esteban m'a sauté dans les bras. J'aurai juré voir une larme, ou c'était la pluie, enfin je voyais surtout son énorme sourire. On a senti toute la pression s'envoler et l'adrénaline se déchaîner. Mon frère est venu alors je l'ai embrassé et on est resté comme ça dans les bras comme des cons. Mais les cons les plus heureux du monde et je lui disais merci mais il me disait mais non merci à toi et on riait tous les deux. Je comprenais pas trop ce qui m'arrivait en fait. Et quand la belle malaisienne m'a enfilé le maillot or alors là j'ai vraiment pris conscience de ce qui m'arrivait et j'ai savouré l'instant."

Si le tour n'est pas fini, Adam Yates devrait en effet remporter le Tour du Langkawi 2014. Le jeune néo-pro possède une belle avance sur l'ancien maillot jaune Rafael Valls (LAM) et son équipier colombien Esteban Cháves. Et si Simon perd malheureusement son maillot rouge pour quelques points, il fait son entrée dans le top 20 du général après sa belle montée aujourd'hui. Bon, on reste prudent dans l'équipe, et on ne fêtera véritablement que dès la dernière ligne d'arrivée franchie, mais on sait que cette équipe de jeunes vient de franchir un palier dans sa progression et prouver qu'ils sont bel et bien le futur d'Orica. En faisant part d'une maturité et d'une solidarité exemplaire, ils ont permis à leur leader de gagner. Et c'est ça le beau cyclisme, celui que l'on aime.

Stage Classification
1. Janier Acevedo | Garmin-Sharp | 2h40'52"
2. Adam Yates | Orica - GreenEDGE | +1'25"
3. Rafael Valls | Lampre - Merida | +1'55"
4. Esteban Cháves | Orica - GreenEDGE | +2'08"
5. Lucas Euser | UnitedHealthcare | +3'18"
6. Winner Anacona | Lampre - Merida | s.t.
7. Davide Malacarne | Team Europcar | s.t.
8. Bjorn Thurau | Team Europcar | s.t.
9. Fabrice Jeandesboz | Team Europcar | s.t.
10. Kristijan Durasek | Lampre - Merida | s.t.
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12. Simon Yates | Orica - GreenEDGE | +3'36"

General Classification
1. Adam Yates | Orica - GreenEDGE | 12h48'26"
2. Rafael Valls | Lampre - Merida | +22"
3. Esteban Cháves | Orica - GreenEDGE | +48"
4. Lucas Euser | UnitedHealthcare | +1'53"
5. Winner Anacona | Lampre - Merida | +1'55"
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16. Simon Yates | Orica - GreenEDGE | +7'06"

reponses aux lecteurs <3:

Ivan SANTAROMITA / Daryl IMPEY / Simon CLARKE / Pieter WEENING / ...

Camaiore - Camaiore



Alors qu'une partie de l'équipe courre en Malaisie quelques uns de nos meilleurs puncheurs ont pris part au GP de Camaiore, en Italie, petite classique proposant du pourcentage vallonné intéressant en vue des objectifs qui approchent à grande vitesse pour certains de nos coureurs et notamment Paris-Nice, Tirreno-Adriatico et bien sûr Milan-SanRemo qui sont autant de course convenant aux qualités de ceux-ci. Emmené par le champion d'Italie Santaromita nous espérons bien sûr un bon résultat avec des Clarke, Weening ou encore Impey qui peuvent faire la différence sur ce circuit sélectif. On notera pour la petite anecdote qu'il y à deux ans, en 2012, s'imposait ici un petit colombien du nom d'Esteban Cháves... vous connaissez la suite de l'histoire !

"C'est surtout une course de reprise, afin de se remettre dans le rythme pour nos quatre leaders du jour. Certes, un bon classement n'est pas de refus mais disons qu'on ne va pas se focaliser dessus si les gars repartent sans rien. Il faut se tester, tester les jambes, la tête, faire les derniers réglages pour être sûr d'être au top de sa forme lors des trois courses W.T. qui approchent et seront des courses sur lesquelles nous voulons briller. Avec certes ce bémol, l'attente qui dure toujours pour savoir quand sera le retour de Gerro, blessé depuis la fin de la saison dernière. On espère qu'il reviendra bientôt parmi nous mais il ne faut surtout pas hâter les choses quand il est question de blessure." expliquait ce matin Neil Stephens, directeur sportif du jour.

La course en elle-même a suivi un scénario intéressant, bien que classique, avec un peloton groupé au pied de la dernière bosse du jour. Le récent vainqueur du Tour Down Under Simon Clarke décide alors d'attaquer et emmène dans sa roue trois autres coureurs : Moser (CAN), Taborre (NSI) et Frank (IAM). Le quatuor s'entend très bien et bascule dans la descente avec une bonne avance, suffisante pour se jouer la victoire au sprint. A ce jeu-là c'est l'un des plus grands espoirs italiens Moreno Moser qui fait parler sa pointe de vitesse pour venir chercher, à domicile, une belle ligne de plus à son palmarès déjà bien rempli pour son âge, succédant au palmarès à son équipier Sagan. Taborre, vainqueur en 2011, souffle la deuxième place pour une roue à Clarkey qui aura tout de même fait une belle course, prometteuse pour son retour à la compétition.

1. Moreno Moser | Cannondale Pro Cycling | 4h29'53"
2. Fabio Taborre | Neri Sottoli | s.t.
3. Simon Clarke | Orica - GreenEDGE | s.t.
4. Matthias Frank | IAM Pro Cycling | s.t.
5. Fredrik Kessiakoff | Astana Pro Team | s.t.