[******] Vercorin Racing Club : The Legend of cyclism

Quentin prend donc la parole : « Je ne suis pas mécontent de cet entrainement. A vrai dire je m’attendais à pire même. Mes seuls points de mécontentements sont clairement adressés à Roger qui en a trop fait tout comme Gaël, Ted et Joaquim. Ensuite pour le reste il y a des erreurs de jeunesses et aussi un manque de cohésion et de tactique. Vous courez 125 km messieurs pas 20 ou 30. Je tiens d’ailleurs à féliciter le gruppetto qui a bien roulé sur la fin sachant s’économiser pour finir pas trop loin malgré un parcours tout à fait défavorable. Donc pour aujourd’hui je ne suis pas mécontent mais dans une semaine on va refaire cette sortie et là je veux voir autre chose que ce que j’ai vu aujourd’hui de la part de tous ! Je veux voir de la cohésion de groupe, de l’entraide, de la gestion et surtout un final avec encore pas mal d’énergie. Demain on repart sur les routes avec un parcours comprenant largement plus de plat. Il y aura 2 difficultés majeures. Vous irez après mon allocution vers votre moniteur moto. Ensuite aujourd’hui vous avez une heure maintenant imposée de massages et récupérations. Ensuite vous irez chez vous entraineurs respectifs qui sont pour le moment à côté de moi. Pour les sprinteurs, vous irez chez Mario Albassino, les flandriens chez Lukas Eisel, les grimpeurs chez Raoul Reyers, les puncheurs chez Francis Reyers, les baroudeurs chez Henry Reyers et les descendeurs chez Fabian Valanous. Par la suite cela sera temps libre jusqu’au souper à 20h et couvre-feu à 22h. Si vous avez des problèmes je suis là, niveau administratif, Quentin Du Miroir s’occupera de ça. »

Alors que Quentin venait à peine de terminer son discours, les gars se précipitaient à l’intérieur pour recevoir les soins. Mais pas Joanito qui allait trouver Quentin Reyers que lui voulait-il ? Le ton semblait plutôt bon et même à la rigolade tant mieux. Une heure plus tard, on vit Roger s’excuser auprès de Quentin pour son mauvais entrainement. Mais il ne semblait pas lui en vouloir pourquoi ? Lors de sa présentation à l’équipe il semblait tellement dur … Enfin qui soit tout se passa très bien ce soir et je dois même dire que celle de Joanito mieux que celle des autres, sa petite suissesse était venue lui faire coucou à vélo qui plus est. Le repas d’aujourd’hui était délicieux. Du riz avec des boulettes rien de mieux après autant d’effort pour moi ! Après je me suis mis au lit et je me suis endormi pensant à demain et à ce fameux parcours. D’ailleurs le voici avant que j’oublie. Maintenant une bonne nuit et puis une grosse journée encore en prévision ! Et mais en fait je viens seulement de me rendre compte je suis secrétaire là où je rêve ? Et merde encore du boulot ... 

Ah le matin ce moment de la journée où on a envie de paresser dans son lit, de dormir et de manger des bons croissants et quand on peut le faire c’est le pied je vous le jure ! Enfin bon j’ai fait ça et puis je me suis bien préparer pour rouler cette étape du jour. Je me suis dit qu’aujourd’hui j’essayerais de les suivre 60 km sur les 135 du jour cela serait super. Enfin je me prépare et je sors fièrement de l’hôtel en compagnie de Jacques Cuche. On parle un peu de notre amour pour le cyclisme avant d’arriver au point de rendez-vous. On y trouve Quentin Reyers en grande discussion avec Ted Fraisier que va-t-il encore se passer ? Enfin Quentin me voit et m’appelle. Je me dirige vers lui et arrivé à sa hauteur, il me dit : « Pas de vélo pour toi aujourd’hui. Va te changer et reviens on t’attendra ». Bon je vois que je n’ai pas trop le choix tant pis je retourne me changer.

Je reviens quelques minutes plus tard et je vois toute l’équipe autour de Ted Fraisier. Mais que se passe t’il bon sang !? Me voyant arriver, Ted tout sourire tel un enfant se dirige vers moi et me remet une enveloppe qu’est-ce ? Je me décide à l’ouvrir de suite et que vois-je ? Une convocation officielle aux championnats d’Australie élites sur route et ITT et une obligation de présence lors de ces mêmes courses mais dans la catégorie élites sans contrats. Je comprends mieux pourquoi Ted et l’équipe était toute contente. Mais que dois-je faire avec ça ? C’est alors que Quentin vient vers moi et m’explique que je dois tout planifier pour que ces championnats se passent bien pour Ted donc hôtels, … génial quoi je suis secrétaire maintenant … Après il m’explique que je dois passer à Sierre chercher une personne mais qui est-ce ? Enfin bon je me prépare et à rentrer dans la voiture mais je ne peux pas m’empêcher d’écouter ce que Quentin Reyers va dire.

« Salut tout le monde, j’espère que la nuit fut fructueuse et que les jambes sont bonnes. J’ai apprécié l’attitude des coureurs qui se sont excusés hier c’est bon pour l’équipe et cela fait vraiment plaisir à voir. Donc comme promis aujourd’hui c’est plus léger au niveau des difficultés cependant les 2 présentes feront mal n’en doutez pas. Pour aujourd’hui j’aimerais qu’on fonctionne ainsi jusqu’au pied du col pour rejoindre Vercorin : Nemo et Jacques vous ferez les descentes, les grimpeurs la bosse du jour ainsi que Michal, mes 3 baroudeurs vous avez cartes libre à partir de la seconde difficulté mais l’idéal serait d’abattre du travail en tête de peloton et pour mes sprinteurs/flandriens vous allez devoir vous disputez des sprints et roulez. En effet à partir d’aujourd’hui, un classement général sera mis en place. Celui qui sera en tête portera symboliquement un maillot jaune. Pour les sprinteurs, il y aura le maillot vert des points du sprint et les pois pour les points du grimpeur. Maintenant que vous savez ceci on peut rouler. »

C’est ainsi que le petit peloton se met en marche. Je vois que les coureurs écoutent et leurs coachs et Quentin. Cela se voit déjà dans leur compétence de gestion de l’effort. On voit aussi que Ted a des jambes d’enfers surement dû à cette bonne nouvelle. On arrive à Sierre assez rapidement. Les coureurs continuent leur chemin tandis que moi je vais chercher cette personne à la gare routière. Tiens mais qui est-ce ?

Bon j’ai découvert qui était cette personne mais je ne peux rien dire, le but étant de faire une grosse surprise ce soir. On reprend donc la route, objectif rejoindre le petit peloton. On les récupère environs 30 km plus loin. On voit clairement que c’est organisé aujourd’hui et cela semble ravir Quentin Reyers. On arrive rapidement on premier point de sprint et celui-ci est lancé de très loin par Franscesco Pasta ! Cela semble d’ailleurs ne pas plaire du tout à notre invité. Quelques 100 m plus loin, on voit John Degenkolb déboiter le pauvre Franscesco. Mais le jeune allemand se verra vite corriger par Homer Dalor. Et donc on retrouve un trio en tête avec Homer Dalor, John et Franscesco. A peine le temps de se reposer que le deuxième sprint arrive quelques temps avant la côte. Ici chose à laquelle je ne m’attendais absolument pas, on voit Joaquim Snow et Ted Fraisier sortir ensemble dès le départ ! Cravitor Gravier prépare lui un petit train de sprint pour Franscesco bien calé dans sa roue. Mais l’italien n’a pas de chance aujourd’hui puisque les deux baroudeurs ont creuser l’écart. Cependant grâce à sa 3^ème place Franscesco revient à égalité de point avec John et Ted. La bosse se profile et Michal Kwiato tout content arrive en tête de peloton le polonais va rapidement imprimer un tempo fort faisant sauter John, Ted, Cravitor et Franscesco. Le reste tiens pour le moment même si on voit Nemo Nautilowski grimacer. Devant John Snow s’organise parfaitement avec Ted Fraisier si bien que les deux hommes accentuent leur avance. À quelques 300 m de la fin, les compères possèdent 2’ d’avance. Au final de ce grimpeur, Ted passera premier devant Joaquim et Michal Kwiato. La descente permet au peloton de revenir fortement sur la tête de l’entrainement grâce à un beau travail de Nemo et Jacques Cuche. Les sprinteurs rentreront quelques temps plus tard dans la plaine. Mais assez rapidement on arrive dans la grosse difficulté du jour avant bien sur la montée finale. Joaquim et Ted collaborent et tente de limiter la casse sur le peloton. Comment je sais ça ? J’ai entendu Henry Reyers leur demander de fonctionner ainsi. Cette difficulté semble intéresser Raoul Reyers avec son protégé Carlos pour le maillot de grimpeur puisqu’elle est classée comme hors catégorie. Quand le peloton démarre la montée quelques temps plus tard, Michal tente d’imposer son rythme mais le polonais explosera en premier avant même le gruppetto des sprinteurs rejoint par Nemo ! En effet dès que le Kwiato s’est mis en tête de groupe, Joanito a lancé à toute allure une attaque. Michal aura tenté de suivre et bien mal lui pris … C’est donc un peloton avec Roger, Quentin et Carlos qui chasse derrière Joaquim Snow et Ted. Le premier des deux hommes craquera complètement au début des gros pourcentage de cette difficulté. Et même chez les grimpeurs cela fait très mal.

Mais bon Ted se donne à fond devant et parvient à maintenir l’illusion de garder Joanito à distance. Même si le bolivien semble piocher, il se rapproche petit à petit. Dans le peloton des grimpeurs, Quentin Reyers fait rouler Roger en tête et mets Carlos dans sa roue. Rapidement le trio revient sur Joaquim et aperçoit Joanito qui vient de faire la jonction avec Ted. Ted en profite pour se caler dans la roue du sud-américain. Mais même si le sommet se rapproche, l’écart entre les deux groupes ne sera pas suffisant pour que Ted puisse tranquillement assurer le maillot. Roger fait un travail remarquable qui permet donc à Carlos et Quentin de rentrer. Le suisse se relève complètement après une tape amicale de son coach fou. Ils sont donc 4 pour se jouer le maillot de meilleur grimpeur. On aperçoit le sommet et dès lors cela attaque de tous les côtés. Ted est celui qui met le plus de punch mais au final il sera rapidement repris par Joanito avant que Quentin Reyers n’imprime un train d’enfer qui verra Carlos s’imposer dans un sprint factice. Le colombien prends le maillot à pois grâce à cette place. Quentin est 2, Joanito 3 et Ted 4 tandis que c’est Roger qui prends la 5^ème place. 

Dans la descente, les 4 hommes se relèvent pour attendre tout le monde. Dès la rentrée de Gaël, Ted réattaque avec celui-là. Mais cette fois-ci alors qu’il reste un sprint pour que Franscesco ait le maillot vert, l’italien parvient à faire rouler Jacques Cuche, Nemo Nautilowski et Cravitor Gravier. Les 3 hommes viendront aux bouts des deux baroudeurs. Le sprint intermédiaire se prépare et se règle facilement. Franscesco écrase au sprint John et Homer Dalor qui était bien émoussé. L’Italien prend donc le vert.

 Le reste de l’entraiment jusqu’au pied de la montée pour rejoindre Vercorin est très calme et chacun se contente de faire sa part du boulot. Moi je prends de l’avance avec la voiture et je vais à un certain point de la montée avec mon invité qui était tout content de voir Franscesco remporter ce sprint. Je vois via la petite télé les coureurs commencés la montée finale. Dès les premiers pourcentages, Homer Dalor n’en peut plus il est quasiment à l’arrêt ! J’envoie donc avec l’accord de Quentin la voiture ballet le chercher cela pourrait être pire que mieux s’il continuait. Dans la montée, c’est très logiquement que Cravitor et John lâche rapidement. Bizarrement Franscesco semble tenir le coup. Jacques Cuche est le premier à tenter quelque chose à 10 km de Vercorin. Il est directement suivi par Ted Fraisier. L’australien se permettra même de se débarrasser du suisse 500 m plus loin. Dans le peloton, Joaquim et Gaël sautent suite à cette accélération. Kwiato est quant à lui dans le dur tout comme Franscesco mais ils tiennent ! Les coureurs arrivent près de nous. Tandis que j’aborde une pancarte « Allez les gars », je change vite quand je vois Ted seul en tête et je l’encourage à continuer comme cela. Jacques passe peut après mais semble plutôt suivre les conseils de Raoul Reyers que de Fabian Valanous ce qui exaspère ce dernier. Le peloton enfin le reste du peloton arrive Joanito en tête et Franscesco dans le ventre mou. Joanito voit à côté de moi sa petite fille accompagnée encore une fois par sa petite suissesse. Le bolivien tout content va placer un démarrage fatal à Michal Kwiato et Franscesco Pasta. Les deux hommes lâchent prises tandis que seul Carlos tente de suivre le bolivien. Quand Franscesco passe, on attend sa maman criée en italien « Vas-y mon grand tu fais une superbe montée maman est fière de toi ! ».

 A entendre ces mots de la Mama, je reste sans voix mais Franscesco lui semble reprendre de l’énergie et arrive à lâcher Michal Kwiato cette montée est complètement folle ! Alors qu’il reste encore 5 kilomètres avant l’arrivée, Quentin Reyers décide de sortir de sa tanière. Il laisse sur place Carlos et Roger qui s’entraident pour finir au mieux ! Quentin reprend rapidement Joanito qui s’accroche tandis que Ted craque sur le final et se voit intégrer en moins de 2 km le groupe de Jacques Cuche-Michal Kwiato. En effet le suisse avait aussi craqué un peu plus tôt. Joanito tient quelques temps dans la roue de Quentin puis explose aussi alors qu’il restait encore 2 petits kilomètres. Au final Quentin ne souffrant d’aucune grande contestation s’impose avec 3’ d’avance sur Roger Federaire qui a su gérer sa montée avec Carlos. Par amitié naissante, le colombien laissera même le suisse prendre la deuxième place. Joanito aura réussi à s’accrocher à ce groupe mais finira légèrement décrocher laissant échappée 3 secondes. Derrière Franscesco a continué sur son rythme et réalise l’exploit du jour en finissant 5^ème à 5’06 avec Michal Kwiato et Jacques Cuche juste derrière. Le grupetto passe avec 8’09 de retard ce qui n’est vraiment pas mal aujourd’hui. Légèrement dans le dur dans le final, Nemo aura été victime d’une fringale et terminera dernier de ce groupe. Homer Dalor quant à lui sera mis dans le classement avec 15’ de retard.

Les coureurs à peine remis de leur montée, Quentin Reyers leur annonce qu’après les soins, l’invitée du jour, la Mama proposera un souper italien et tout le village est invité pour cet évènement. Je trouve cela géniale cette idée mais pourtant un mauvais pressentiment m’habite …

Classement :

1. Quentin Reyers

2. Roger Federaire +3'

3.  Carlos Santos s.t

4. Joanito Delgadillo +3'03"

5. Franscesco Pasta +5'06"
6. Michal Kwiato s.t.
7. Jacques Cuche s.t.

8.  Ted Fraisier s.t.
9. Cravitor Gravier +8'09
10. John Degenklob s.t. 
11. Gaël Depigeon s.t.
12. Joaquim Snow s.t. 
13. Nemo Nautilowski s.t.

14. Homer Dalor + 15'

Sprint :

1. Fransesco Pasta 5pts

2.John Degenklob 4 pts

3.Joaquim Snow 3 pts

4.Ted Fraisier 2 pts
5.Homer Dalor 0 pts (pénalité)

Montagne :

1. Carlos Santos 5 pts

1. Ted Fraisier 5 pts

3. Quentin Reyers 4 pts
4. Joanito Delgadillo 3 pts

5. Joaquim Snow 2 pts

6. Michal Kwiato 1 pts

6. Roger Federaire 1pts

Après une bonne heure de repos, les coureurs se dirigent vers la salle où le repas est prévu. Certains accueillent les invités et villageois pour un apéro, d’autres papotent avec des personnes connues de Vercorin et encore d’autres discutent entre eux. Cependant au fur et à mesure des entrées, mon sentiment se concrétise, la petite Suissesse arrive et fait la bise et parle chaleureusement avec Quentin Reyers … Je ne sais pas pourquoi je sentais ceci arriver mais en tout cas c’est pas bon. Enfin soit après une dizaine de minutes, elle est partie rejoindre la table de Joanito, Carlos et Nemo qui bavardaient ensemble. Alors qu’une grosse partie de la salle se vide, la Mama termine ses bons petits plats. Mais avant de les goûter, Fransesco doit les goûter mais doit aussi présenter toute l’équipe au village. Cela étant fait, on peut enfin manger ! Cravitor englouti sa première portion de lasagne comme les suivantes en fait. Mais enfin bref, le dîner se passe plutôt bien. Mais il n’est pas fini et pour cause à la fin du repas Quentin Reyers nous présente sa sœur qui est nul autre que … la petite suissesse de Joanito. Directement le pauvre bolivien attire tous les regards de ses coéquipiers … ensuite Quentin nous parle de l’entrainement de demain qui est non obligatoire mais conseillé. 

180 kilomètres à faire ! C’est de la folie pure pour moi mais bon. Ted lui est obligé de suivre l’entrainement mais il sera spécialisé pour qu’il se prépare au mieux aux championnats. De plus il quittera le groupe dans 2 jours pour se préparer avec un entraineur australien. Aie aie je sens que cela va encore se corser dans les semaines à venir. Après le tiramisu de Mama, je suis retourné dans ma chambre d’hôtel. Là je me suis affalé sur mon lit j’ai vérifié que mon planning avait été respecter et je me suis endormi. Demain j’irais skier pendant que certains rouleront. J’éteins la lumière et je m’en dors pensant déjà à demain …