World Tour 2019 : Présentation des équipes

La période des transferts s'est terminée, après trois semaines de négociations qui ont bouleversé de nombreux effectifs. Comme l'an passé, retrouvez dans les prochains jours les présentations des équipes appartenant à la première division de la Ligue de simulation. De Manzana Postobon - Colombia, en tête des bilans en 2018, à Sport Vlaanderen et Lotto Soudal, fraîchement promues, découvrez les effectifs, les hommes à suivre, les recrues, de nombreuses statistiques et le ressenti du manager.

Après une saison en demi-teinte, conclue en quinzième position au classement World Tour, AG2R La Mondiale se devait d'effectuer quelques ajustements lors de la période des transferts. Et son manager, janus08, n'a pas fait les choses à moitié, ou plutôt si, puisque ce sont 15 arrivées qui sont à enregistrer, soit un renouvellement en profondeur de l'effectif. Néanmoins, les têtes d'affiche restent sensiblement les mêmes. Rui Costa et Bob Jungels ont donné satisfaction en 2018 et la confiance leur a été maintenue pour au moins une année supplémentaire. Le Portugais reste une valeur sûre lors des classiques accidentés et les épreuves d'une semaine. Le Luxembourgeois a lui diversifié largement sa palette puisqu'il a nettement progressé sur les pavés, pour devenir un coureur extrêmement complet.

Des recrues de renom se sont engagées durant l'intersaison, au premier rang desquelles Philippe Gilbert. Le coureur belge possède une expérience incomparable sur les classiques, qu'elles soient flandriennes ou ardennaises, et il sera ni plus ni moins que la tête de file durant les mois de février, mars et avril. Il sera épaulé par Daniel Oss et Adrien Petit, arrivé à la dernière minute. Ces deux gros moteurs viennent compléter un groupe extrêmement dense, puisque le jeune Florian Sénéchal en fait également partie, lui qui continue de grandir échelon par échelon.

Le reste du groupe se compose principalement de très jeunes coureurs, particulièrement prometteurs mais qui ont encore tout à prouver à très haut niveau. La logique de recrutement va en ce sens, avec les venues de Karel Vacek, Barnabas Peak, Michel Ries ou encore Luis Villalobos. Et cette stratégie pourrait bien s'avérer payante et garantir de beaux jours à la formation française, si toutes ces jeunes pousses venaient à suivre le chemin de Benoît Cosnefroy ou encore James Knox, déjà arrivés à maturité. En attendant leur éclosion, il faudra néanmoins compter sur les tauliers pour assurer le maintien le plus vite possible et aborder les courses les unes après les autres, l'esprit léger.

Bob Jungels est indéniablement le symbole de cette équipe AG2R La Mondiale. A 26 ans, le Luxembourgeois arrive dans ses meilleurs années, et il sait à peu près tout faire ! Excellent rouleur, champion du monde de la discipline en septembre dernier à la surprise générale, sa polyvalence est son atout numéro un. Solide grimpeur, à l'aise sur les terrains accidentés, il a également fait étalage de toute sa classe sur les pavés belges. Susceptible d'être leader sur tous les terrains, il devra néanmoins faire des choix et optimiser au mieux son programme de courses. Car ses nombreuses qualités peuvent être également vues comme un défaut handicapant, dans la mesure où il n'est le meilleur nul part. A lui, sur le terrain, de montrer qu'il n'y a pas besoin d'une hyper-spécialisation pour s'imposer comme l'un des coureurs qui compte à l'échelle mondiale, en levant les bras régulièrement.

A 36 ans, Philippe Gilbert est sans doute plus proche de la fin de sa carrière que du début. Et pourtant, cela n'a pas refroidit janus08, qui lui fait toute confiance pour l'année à venir. Arrivé en provenance de la nouvelle écurie Spotify, où il formait un binôme détonnant avec son compatriote Greg Van Avermaet, le natif de Verviers sera, à n'en pas douter, une source de points précieuse pour AG2R La Mondiale. De plus en plus focalisé sur les classiques pavées, il figure parmi les grands favoris à chaque fois qu'il prend le départ d'une course sur un terrain qu'il affectionne. Moins rapide au sprint que Peter Sagan, Alexander Kristoff ou même Oliver Naesen, il est souvent obligé de tenter de loin pour se défaire de la concurrence. Expérimenté, il s'offre un nouveau challenge et sera particulièrement bien entouré dans l'optique de lever les bras sur le Tour des Flandres ou Paris - Roubaix. En parallèle, Philippe Gilbert pourrait également revenir sur les classiques ardennaises, où il avait réalisé un triplé historique en 2011, pour, pourquoi pas, détrôner les têtes d'affiche que sont Julian Alaphilippe, Alejandro Valverde ou encore Michal Kwiatkowski.

En premier lieu, que penses-tu des différents mouvements qui ont eu lieu au sein de ton équipe durant la période des transferts ? Es-tu satisfait de ton nouvel effectif ? As-tu des regrets particuliers ?

Comme chaque année, AG2R La Mondiale a effectué de grands chamboulements dans son équipe. Je suis particulièrement satisfait des arrivées. Nous nous sommes affaiblis en montagne, sûrement, mais avec les arrivées de Philippe Gilbert, Daniel Oss, Adrien Petit, nous avons clairement renforcé notre équipe sur les secteurs pavés. Nous avons aussi réussi à attirer de nombreux jeunes à fort potentiels comme Barnabas Peak, Michel Ries, Karel Vacek et Luis Villalobos, en plus de ceux que nous possédions déjà. Nous sommes aussi satisfaits d'avoir pu faire venir Alexandre Geniez en fin de mercato qui était une de nos cibles. La seule déception, comme chaque saison depuis deux ans, est de ne pas avoir réussi à attirer Dylan Van Baarle et Silvan Dillier. Ce sont les deux regrets que j'ai pour notre équipe.

Quels sont les objectifs pour la prochaine saison ? En termes de victoires, de points marqués, de succès de prestige, de classement final...

Pour nous, l'objectif de la prochaine saison sera le maintien, peu importe la manière. Après, si je devais donné des objectifs chiffrés, on souhaite faire mieux que les 786 points de la saison 2018. En terme de victoires, on veut faire mieux que les 12 de 2018 également. Nous souhaitons bien figurer sur les classiques pavés et ardennaises. En espérant secrètement que Phil nous en claque une !

Selon toi, quelles sont les équipes qui sont désormais les mieux armées dans la lutte pour la première place en World Tour et pour l'accession à la première division et pourquoi ?

Comme chaque saison en World Tour, les équipes les mieux armées sont Groupama - FDJ, Deceuninck - Quick Step et la Team INEOS. L'équipe de Monsieur Anthomenchov aura aussi son mot à dire pour succéder à Manzana. Pour l'accession en World Tour, Katusha me semble la mieux armée avec Wout Poels et Pascal Ackermann. La deuxième place se jouera entre CCC, Trek et Euskadi. Mais je ne saurais vous donner un favoris.

A l'inverse, quelles formations vont, selon toi, avoir des difficultés à se maintenir à l'échelon World Tour et pourquoi ?

A l'inverse, les formations qui risquent d'être en difficulté cette saison sont Montblanc, Mitchelton, Sport Vlaanderen et AG2R. Ces quatre équipes me semblent un ton en-dessous des autres. Ce sont des formations qui ne reposent que sur un ou deux leaders, ce qui semble compliqué pour une saison entière.

C'est assurément l'un des plus gros départs de l'intersaison, et, à n'en pas douter, il ne sera pas sans conséquence. Montblanc Miele a ainsi fait le choix de se séparer de son principal pourvoyeur de points en 2018, à savoir le Néerlandais Tom Dumoulin. N'ayant pas froid aux yeux, le manager LoveSport a tenté là un pari audacieux pour permettre la venue d'une des principales têtes d'affiche du cyclisme allemand, le jeune puncheur Maximilian Schachmann. A tout juste 24 ans, le coureur fraîchement débarqué de Cofidis se retrouve avec une vraie pression sur les épaules, puisqu'il devra faire oublier le deuxième du Tour d'Italie et du Tour d'Espagne, seulement devancé par Chris Froome et Alejandro Valverde.

Heureusement, à ses côtés, il pourra compter sur des coéquipiers qui ont effectué une belle progression en un an. C'est notamment le cas du spécialiste des classiques flandriennes Nils Politt, également à l'aise contre-la-montre, du grimpeur particulièrement prometteur Emanuel Buchmann ou encore du sprinteur Max Walscheid. Si l'on ajoute le vétéran Tony Martin, toujours précieux en plaine, ou les plus discrets Nikias Arndt et Simon Geschke, Montblanc Miele arrive à maturité dans son projet allemand. Seul manquent les sprinteurs-phare du pays, à savoir John Degenkolb, Marcel Kittel et surtout Pascal Ackermann.

Petit à petit, la relève se prépare avec Max Kanter, Lennard Kämna ou Georg Zimmermann, mais elle n'est pas en mesure de contribuer au maintien de la formation de LoveSport en première division en 2019 a priori. Il faudra compter sur les noms cités précédemment. La marge de manoeuvre sera réduite pour le voisin d'outre-Rhin, car l'assurance tout risque Tom Dumoulin s'est envolée vers d'autres cieux. Aux jeunes de prendre la relève au pied levé et de briller sur leur terrain de prédilection !

Nils Politt, c'est ce jeune coureur sur qui il fallait parier, envers et contre tous. Quelques années après son arrivée au sein de la formation allemande, son manager LoveSport tient là une belle revanche puisque son poulain a réalisé une ascension fulgurante en 2018. Ses qualités en plaine se révèlent précieuses sur les classiques pavées, où il est en train de devenir, malgré sa relative inexpérience, l'un des cadors. Puissant, doté d'une petite pointe de vitesse lui permettant de régler un groupe de costauds après plusieurs heures d'effort, il gravit les échelons à une vitesse impensable. De là à en faire l'un des favoris sur Paris - Roubaix et les classiques belges qui précèdent ? Le jeune homme ne cache pas ses ambitions, mais reste mesuré, conscient qu'il doit encore travailler. Dans tous les cas, mi-avril, un premier bilan pourra être fait pour lui et son équipe. S'il a réussi à tenir son rang, Montblanc Miele sera en bonne voie pour s'assurer le maintien. Sinon, à ses coéquipiers de compenser par la suite !

Il s'agissait d'une des deux cibles principales de LoveSport lors du dernier mercato. Et, s'il a fallu casser la tirelire pour le faire signer, Maximilian Schachmann a bel et bien rejoint ses compatriotes chez Montblanc Miele. Après une année de transition chez Cofidis, ce puncheur pétri de talent arrive à maturité et n'attend qu'une chose, lever les bras sous ses nouvelles couleurs ! Bon grimpeur, bon rouleur, à l'aise dès qu'il faut passer le cap symbolique des 200 kilomètres d'effort, il reste avant tout un redoutable puncheur. Peut-être pas encore au niveau de Julian Alaphilippe, Jakob Fuglsang ou encore l'expérimenté Alejandro Valverde, il est pourtant sur leurs talons et voudra mettre à profit 2019 pour faire étalage de sa classe. Comme Nils Politt et Emanuel Buchmann, il devra se surpasser pour offrir de gros points à sa nouvelle formation. Avec ce dernier, mais également Simon Geschke, il essaiera de tirer son épingle du jeu sur le triptyque ardennais, avec, pourquoi pas, un podium en ligne de mire.

En premier lieu, que penses-tu des différents mouvements qui ont eu lieu au sein de ton équipe durant la période des transferts ? Es-tu satisfait de ton nouvel effectif ? As-tu des regrets particuliers ?

Le principal départ est évidemment celui de Tom, je suis en réalité heureux de le voir partir et être en aise de donner un nouvel élan au projet allemand avec l'arrivée de Maximilian, l'avenir du cyclisme allemand sans aucun doute. Avec aussi deux futures pépites recrutées je l'espère, c'est donc un mercato satisfaisant selon moi, toujours en cohérence avec l'ADN de l'équipe.

Quels sont les objectifs pour la prochaine saison ? En termes de victoires, de points marqués, de succès de prestige, de classement final...

On va changer de terrain de prédilection cette année avec le départ de Tom puisque les classiques seront nos principaux objectifs avec deux cartes sérieuses : Nils et Maximilian. Un podium sur un Monument est au moins jouable donc et puis remporter une classique prestigieuse est aussi un objectif alléchant ! Pour les courses par étapes, Maximilian et Emanuel sont capables de bien figurer sur une semaine, pour les Grands Tours j'ai fait le choix de nous focaliser sur un seul pour mettre toutes les chances de notre côté, sachant que bien sûr, il faudra un peu de réussite sur toutes les courses ! Selon cette réussite et les résultats acquis en début de saison, on avisera à propos des objectifs en terme de nombre de victoires et rang au classement. J'espère m'assurer du maintien rapidement pour voir ensuite ce qui est envisageable.

Selon toi, quelles sont les équipes qui sont désormais les mieux armées dans la lutte pour la première place en World Tour et pour l'accession à la première division et pourquoi ?

Les rapports de force n'ont pas beaucoup changé selon moi en World Tour : Manzana, Groupama et Deceuninck seront encore au rendez-vous pour disputer la première place avec des leaders toujours en place. Attention à Arkéa aussi même si je n'en dirai pas trop car je l'avais surcoté l'an dernier et ça ne leur avait pas porté chance. Côté continental, je vois bien Katusha reprendre l'ascenseur, sinon Trek sera candidat à la deuxième place avec Euskadi à mon avis. Les trois ont des coureurs de qualité capables de rafler la mise sur les courses continentales.

A l'inverse, quelles formations vont, selon toi, avoir des difficultés à se maintenir à l'échelon World Tour et pourquoi ?

Je ne voudrais pas citer la mienne mais si l'on n'est pas au rendez-vous sur les différentes classiques printanières, la suite de la saison sera périlleuse... Sinon, des équipes sans réel leader de Grand Tour d'envergure (comme la mienne...) telles que Mitchelton, AG2R ou Spotify auront intérêt à compter sur leurs sprinteurs ou leurs coureurs de classiques pour rester en vie...

Grand merci au staff de la ligue pour toute cette organisation superbe !