Continental Pro 2019 : Présentation des équipes

Arrivé en fin de saison dernière, le nouveau manager de Roompot - Charles, provelo, a eu le temps de s'acclimater et de faire connaissance avec les coureurs avant d'entrer dans la période des transferts. Logiquement, celle-ci a été assez mouvementée puisqu'il y avait des ajustements à effectuer pour rendre le groupe plus compétitif, après avoir été laissé à l'abandon plusieurs mois. Déjà, la formation néerlandaise a gagné en quantité, passant de tout juste 20 coureurs à 26, soit la limite maximale autorisée en Continental Pro. De quoi prendre le départ de plusieurs courses en simultané en alignant à chaque fois de bons éléments. Car la qualité était également l'une des priorités afin de repartir sur de bonnes bases. Un peu esseulés, les leaders néerlandais Pieter Weening et Koen De Kort vont maintenant avoir des responsabilités moindres, ou du mois partagées avec Jempy Drucker, Cesare Benedetti ou encore le jeune Jonas Rickaert, tous arrivés ces dernières semaines.

Roompot - Charles reste une équipe à taille humaine, de milieu de classement en Continental Pro a première vue. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle n'a pas d'ambitions, bien au contraire ! Ses têtes d'affiche auront à coeur de donner satisfaction au manager qui leur a renouvelé ou accordé sa confiance, tandis que de nombreux baroudeurs pourront se glisser dans les échappées et espérer lever les bras en trompant la vigilance des favoris. Yoann Bagot, libéré par Movistar, Pieter Koning et bien évidemment Pieter Weening et Cesare Benedetti, tous sont des habitués de ce genre d'épopée et mettront leur expérience à profit pour s'illustrer de janvier à octobre.

Lors des sprints massifs et en montagne, la formation néerlandaise devrait trouver régulièrement des ouvertures. Mais l'objectif premier sera évidemment de continuer à progresser sereinement, pour construire un effectif de qualité sur le long terme. Le Belge Jonas Rickaert et les locaux Joris Nieuwenhuis, Tim Ariesen et Luuc Bugter profiteront de cette saison pour grandir et s'affirmer sur le circuit Continental Pro, tout en prenant du plaisir et en en donnant à leur manager provelo qui suivra leurs progrès de très près !

Assurément, Pieter Weening n'a plus ses jambes de 20 ans. Mais cela ne lui enlève pas ses qualités, confirmées saison après saison sur le circuit Europe Tour notamment. Bon grimpeur, dur au mal, il se fait régulièrement violence pour aller chercher des résultats significatifs. Qu'attendre de lui en 2019 chez Roompot ? S'il semble délicat pour lui de jouer les classements généraux en Continental Pro, face à une concurrence mieux armée, le Néerlandais pourrait très bien lever les bras à une ou deux reprises, dans un registre qu'il maîtrise à merveille, les échappées ! S'il se retrouve rapidement distancé et n'est plus une menace pour les formations des favoris, nul doute sur le fait qu'il se lancera dans les grandes manoeuvres en attaquant dès le kilomètre zéro. Au moins pour montrer le maillot, et au mieux pour lever les bras sur la ligne d'arrivée !

Libéré par AG2R La Mondiale, Jempy Drucker s'est fait une joie de signer chez ses voisins néerlandais de Roompot - Charles. Le Luxembourgeois n'a pas forcément eu le rendement qu'espérait de lui son manager janus08, mais il reste capable de coups d'éclat, et il entend bien le montrer lors de cette saison 2019. Doté d'une belle pointe de vitesse, son principal atout, il répondra présent lors des arrivées massives. Plutôt adroit sur les pavés également, son profil multifonctions sera précieux, notamment sur les classiques. Et il se pourrait bien que Jempy Drucker soit ni plus ni moins que le meilleur pourvoyeur de points d'ici octobre pour sa nouvelle équipe !

En premier lieu, que penses-tu des différents mouvements qui ont eu lieu au sein de ton équipe durant la période des transferts ? Es-tu satisfait de ton nouvel effectif ? As-tu des regrets particuliers ?

Les transferts se sont très bien passés, mieux de mon point de vue que l'année dernière avec Grupo. Mais la page est tournée, et cette année, j'ai même pris du plaisir à négocier. L'arrivée de Jean Pierre Drucker va faire du bien, je compte sur lui pour aller chercher un maximum de points. C'est ma meilleure recrue de ce mercato.

Je suis très satisfait de mon nouvel effectif, j'ai une équipe complète, capable de marquer des points sur de nombreux terrains, aussi bien avec Jean Pierre Drucker en sprint qu'avec Pieter Weening en montagne. J'ai aussi tenu à recruter des baroudeurs car c'est très important pour une si petite équipe continentale comme la mienne d'être offensif. Mon seul regret est de n'avoir pas pu recruter un spécialiste du contre-la-montre, mais cela n'est pas si gênant puisque cette discipline n'est pas si décisive à l'échelon continental.

Quels sont les objectifs pour la prochaine saison ? En termes de victoires, de points marqués, de succès de prestige, de classement final...

J'ai beaucoup d'objectifs que je détaillerai prochainement dans une future partie presse. Je ne vais citer que les principaux. En termes de victoires, l'objectif est de ramener minimum 5 succès d'ici la fin de la saison, dont au moins 1 au Pays-Bas. En termes de points marqués, j'espère au moins 300 points en Continental Pro et 100 sur les courses World Tour. Pour finir, au classement final, j'espère seulement terminer devant une équipe active, ne pas terminer dernier.

Selon toi, quelles sont les équipes qui sont désormais les mieux armées dans la lutte pour la première place en World Tour et pour l'accession à la première division et pourquoi ?

Selon moi, Groupama - FDJ, Sky, Manzana et Deceunink sont les 4 formations qui vont batailler pour la première place en World Tour, un peu comme l'année dernière, car ces équipes comptent dans leur rangs les meilleurs coureurs du monde. Pour la lutte à la montée, je vois bien Katusha très loin devant Dimension Data ou Trek, mais je pense que le niveau en continental sera moins élevé que l'année dernière. Katusha a fait un très bon mercato, Dimension Data peut encore compter sur Cavendish et Trek est clairement la meilleure équipe continentale si elle est active.

A l'inverse, quelles formations vont, selon toi, avoir des difficultés à se maintenir à l'échelon World Tour et pourquoi ?

Lotto Soudal risque selon moi d'avoir du mal à se maintenir et risque de faire l’ascenseur. Sinon, ça ne va pas être facile pour Montblanc et AG2R. Je pense que Montblanc a fait une erreur en laissant partir Tom Dumoulin. Mais quoi qu'il en soit, je souhaite une bonne saison à tous les managers de la ligue.

Si, la saison dernière, l'accession à l'échelon World Tour n'a jamais semblé à portée de main tant Sport Vlaanderen et Lotto Soudal avaient une longueur d'avance, l'ancienne Dimension Data n'a pas démérité et réalisé de très belles performances, notamment sur le circuit Continental Pro, mais aussi face aux meilleurs comme sur Milan - San Remo, en plaçant pas moins de 3 coureurs dans les 10 premiers. Principal leader de l'écurie africaine, Mark Cavendish avait tenu son rang et levé les bras à 13 reprises. Tous les voyants semblent donc au vert. Pourtant, et peut-être à raison, le manager Ranran aborde cette année 2019 avec beaucoup de doutes. De nouveaux sponsors sont arrivés, MTN Qhubeka et Barloworld, et il faudra leur donner satisfaction. La période des transferts n'a pas été simple en raison de l'attractivité plus que réduite des deux têtes d'affiche, Mark Cavendish, sur le déclin, et Louis Meintjes, aux capacités incertaines.

Pourtant, quelques recrues semblent particulièrement bien s'intégrer au collectif et pourraient surprendre avec de bons résultats dès 2019. En provenance de Katusha, les Italiens Davide Ballerini et Giovanni Visconti sont aux antipodes de leur carrière. Le premier commence tout juste à se révéler, avec un profil assez complet, capable de suivre le rythme sur les pavés et sur les terrains accidentés. Le second a 35 ans, mais encore de très beaux restes. Cette paire transalpine devrait parvenir à gratter quelques points ici et là, par exemple sur le Giro où MTN Qhubeka pourrait demander une invitation ou encore sur les semi-classiques italiennes de fin d'année. L'avenir se prépare également avec des jeunes en pleine progression, comme le Colombien Jhonatan Restrepo, le Russe Evgeny Shalunov et les Africains Stefan De Bod et Metkel Eyob. Ils pourront notamment bénéficier de l'expérience de Stephen Cummings, laissé libre par Total. Le Britannique, qui s'inscrit parfaitement dans le projet à court terme, sera un très bon baroudeur capable de coups en montagne dont il a le secret.

Même si la formation de Ranran sera sans doute moins en vue qu'en 2018, pas de panique. Mark Cavendish devrait toujours remplir sa fonction première, à savoir empiler les victoires, même si la concurrence de Pascal Ackermann sera rude. Daryl Impey reste un solide routier, doté d'une bonne pointe de vitesse et passant aisément les reliefs. Le Tour de Yorkshire et le Tour de Norvège pourraient être un terrain de jeu idéal pour le Sud-Africain. Son compatriote Louis Meintjes, qui peine à retrouver ses jambes et ses sensations, essaiera de lutter face à la jeune garde en haute montagne. Et cette position d'outsider pourrait justement très bien lui convenir. Enfin, avec deux talents prometteurs du continent en la personne de Ryan Gibbons et Merhawi Kudus, MTN Qhubeka sait qu'elle doit simplement se montrer patiente avec eux et leur laisser le temps d'arriver à maturité. Une année de transition qu'il faudra accepter et qui, sur le papier, ne devrait pas être si mauvaise que son manager le laisse présager.

Sans concurrence l'an passé en Continental Pro, si ce n'est avec Sam Bennett et Giacomo Nizzolo, Mark Cavendish ne voit évidemment pas d'un bon oeil la signature de Pascal Ackermann chez Katusha. L'Allemand lui est intrinsèquement supérieur, c'est un fait, d'autant que le sprinteur de l'Île de Man n'a plus 20 ans. Mais s'il n'arrivera sans doute pas à son ahurissant total de 13 bouquets collectés en 2018, le Britannique semble en mesure de se faire violence et d'empocher une fois encore des points importants qui soulageront grandement MTN Qhubeka. Avec de bons poisson-pilotes à sa disposition, comme Reinardt Janse van Rensburg et Ryan Gibbons, il sera toujours ou presque dans la position idéale pour monter sur le podium voire conclure. Au moins en seconde division, car en World Tour, c'est une autre histoire désormais.

Dire que son manager a beaucoup d'attente à propos de Davide Ballerini est peu dire. Peut-être trop. Arrivé à l'intersaison en provenance de Katusha, l'Italien a un profil atypique, qui reste encore à définir entièrement. En d'autres termes, c'est un coureur complet, avec une belle marge de progression, indéniablement. Bon puncheur, capable de régler un petit groupe au sprint, il semble également avoir une affection pour les secteurs non goudronnés, que ce soit les pavés belges et français ou les routes blanches de son pays natal. En 2019 chez MTN Qhubeka, il devrait être en mesure de collecter quelques points. Mais c'est surtout dans les prochaines années qu'il faudra suivre son évolution. Car s'il passe encore un cap, il pourrait offrir une bouffée d'oxygène à sa nouvelle formation, en manque de jeunes à fort potentiel recherchés sur le marché des transferts.

En premier lieu, que penses-tu des différents mouvements qui ont eu lieu au sein de ton équipe durant la période des transferts ? Es-tu satisfait de ton nouvel effectif ? As-tu des regrets particuliers ?

Déjà, on a vu l'arrivée d'un nouveau sponsor pour cette année de transition avec le retour de MTN Qhubeka et Barloworld en attendant l'arrivée normalement prévu de la Team NTT. On a essayé de faire des recrues potentiellement jeunes et prometteuses avec l'arrivée de Davide Ballerini, Jhonatan Restrepo, Stefan De Bod et Metkel Eyob. On a également pris le pari de prendre Evgueny Shalunov et Paul Ourselin, on verra si nos choix sont payants sur la durée. On a réussi à garder Ryan Gibbons et Merhawi Kudus qui ont été énormément sollicités.Avec cela, on a amené un peu d'expérience avec le retour de Stephen Cummings comme capitaine de route et la venue de Giovanni Visconti afin de remplacer Simon Gerrans qui a trouvé une place dans le staff.

Les regrets sont la non vente de Mark Cavendish et Louis Meintjes afin de nous renforcer. Le premier étant sur le déclin mais pouvant être utile a été carrément snobé par les équipes malgré son palmarès et Louis était obligé de rester par demande du sponsor et de la haute direction. Ce qui nous a forcément bloqué par la suite alors qu'on avait visé des coureurs tels que Dan Martin, Alexander Kristoff et Roman Kreuziger ainsi que Tao Geoghegan Hart et Hugh Carthy en jeunes à potentiel pour permettre d'avoir l'objectif de rester sur le podium la saison prochaine. Chose qui n'a pas eu lieu et nous aurons donc une vraie année de transition. Il y a aussi le marché qui est resté fermé par certains managers d'équipes sur la non possibilité de négocier ou sur la surévaluation de leurs coureurs. On dirait pour certains qu'il n'y a que des Chris Froome dans leur équipe. On respecte leurs choix mais c'est dommage de rester fermé.

Quels sont les objectifs pour la prochaine saison ? En termes de victoires, de points marqués, de succès de prestige, de classement final...

Les objectifs seront moindres en vue du rajeunissement de l'effectif et de la faiblesse de nos leaders. On essaiera de jouer les troubles-fêtes sur le World Tour si on en a l'occasion et d'avoir au moins 5 victoires. Milan - San Remo et le Giro d'Italia risquent d'être nos courses sur lequel on devrait s'orienter ainsi que Tirreno - Adriatico. En termes de classement, le Top 5 sera compliqué avec le renforcement des équipes du World Tour sur les courses destinées à la seconde division ainsi que le bon recrutement des équipes du circuit Continental. Une année de transition à venir qui sera longue...

Selon toi, quelles sont les équipes qui sont désormais les mieux armées dans la lutte pour la première place en World Tour et pour l'accession à la première division et pourquoi ?

En World Tour, la lutte sera intense pour le podium car entre Groupama - FDJ, Deceuninck - Quick Step, Astana, Sberbank, Sky et Manzana, ça risque d'être chaud bouillant avec un avantage pour moi à Groupama avec une énorme polyvalence. Pour la montée, il y aura une lutte à 5 avec Movistar, CCC Team, Katusha, Trek et également la Fundacion Euskadi..

A l'inverse, quelles formations vont, selon toi, avoir des difficultés à se maintenir à l'échelon World Tour et pourquoi ?

Grupo Éxito étant sans manager à l'heure actuelle, ça me paraît compliqué pour le maintien. Je souhaite bonne chance à Sport Vlaanderen et Spotify qui me semblent être en difficulté pour la deuxième place menant vers le Continental Pro, avec seulement Oliver Naesen et Greg Van Avermaet en leader.

Bonne saison à tous !

La sentence, irrévocable, a été difficile à encaisser pour la Fundacion Euskadi à l'issue de la saison 2018. Terminant avec le même nombre de points que Fortuneo, l'équipe basque a été envoyée en Continental Pro à la différence de victoires. L'année a été éprouvante, et pourtant, il va falloir s'en remettre et repartir de l'avant. Pour remonter aussitôt ? A première vue en tout cas, la formation managée par iveliosdu12 a les armes pour y parvenir. Enfin, surtout une arme, Mikel Landa. Excellent grimpeur, l'Espagnol est l'atout maître encore une fois, et la plupart des points rapportés devraient passer par lui. Que ce soit sur les épreuves d'une ou de trois semaines, la Fundacion Euskadi n'a pas d'inquiétude à avoir, même face à une concurrence plus forte en World Tour.

La période des transferts, où il a fallu dégraisser, a vu l'arrivée de deux coureurs particulièrement intéressants, s'inscrivant logiquement dans le projet hispanophone, Pello Bilbao et Omar Fraile. Solide grimpeur également, le premier nommé sera le second leader du groupe et son calendrier devrait plus ou moins permettre de combler les absences de Mikel Landa. Fera-t-il aussi bien, voire mieux que Marc Soler, libéré en direction de Kinder+Sport ? Affaire à suivre, mais c'est en tout cas un vrai risque qu'a pris iveliosdu12... Omar Fraile, lui, est plus dans un registre de franc-tireur, important pour une équipe de seconde division. Habitué aux longs barouds, à l'aise sur les terrains difficiles, il essaiera de mener à bien ses entreprises pour collecter quelques bouquets.

Le reste de l'effectif peine malheureusement à couvrir efficacement les autres secteurs. Rudy Barbier et Juan José Lobato semblent vraiment tendres, même à l'échelon Continental Pro, même s'ils pourraient bien collecter quelques places d'honneur de temps à autre. Les pavés, n'en parlons pas, du moins pas encore. Vainqueur du Het Nieuwsblad en 2018 à la surprise générale, Ivan Garcia Cortina a de vraies qualités, mais doit encore progresser. Surtout qu'il n'aura plus Adrien Petit pour lui servir de guide, le Nordiste ayant été libéré en toute fin de mercato, au même titre qu'Alexandre Geniez. Une décision somme toute surprenante d'ailleurs. Heureusement, derrière, les jeunes poussent et devraient permettre à la Fundacion Euskadi de sortir régulièrement quelques pépites. Oscar Rodriguez, Alex Aranburu, Cristian Rodriguez et Fernando Barcelo sont de bons Espagnols, mais ils ont encore tout à prouver. Idem pour Pierre Barbier qui pourrait bien être le futur sprinteur de l'équipe, mais qui va clairement devoir prendre du galon.

Tour de Catalogne, Vuelta a España, possiblement Tour de Burgos également, Mikel Landa a moyen de réaliser d'excellents résultats à domicile, pour permettre à la Fundacion Euskadi de briller ses ses terres. Et, plus globalement, c'est par le Basque que les meilleurs résultats devraient arriver, sauf année blanche évidemment. Extrêmement régulier, parmi les meilleurs lorsque la route s'élève et prend de l'altitude, il a le potentiel pour se hisser sur le podium de courses World Tour. Alors, naturellement, en Continental Pro, la tâche sera plus aisée même s'il faudra composer avec Romain Bardet, Domenico Pozzovivo, Rafal Majka ou encore Tadej Pogacar pour n'en citer que quelques uns. En octobre prochain, le bilan de Mikel Landa sera étroitement lié à celui de son groupe. Avec, pourquoi pas, un retour direct vers la première division ?

Libéré par AG2R La Mondiale, Pello Bilbao rentre au pays pour relancer sa carrière. Son année 2018 a été assez moyenne et il sait qu'il devra faire mieux dans les prochains mois pour offrir un réel apport à la Fundacion Euskadi et justifier la confiance placée en lui par iveliosdu12. Dans un profil similaire à Marc Soler, qu'il remplace poste pour poste, il a l'inconvénient d'approcher de la trentaine, là où le natif de Vilanova i la Geltrú, en Catalogne, n'a que 25 ans. De là à dire que le temps presse, il n'y a qu'un pas. En tout cas, Pello Bilbao fera ce qu'il sait faire de mieux, dans un profil assez unilatéral de grimpeur plutôt à l'aise contre-la-montre. Il jouera les étapes se terminant au sommet et pourra, pourquoi pas, tenter quelques coups de loin s'il a perdu du temps au classement général. Sûrement un degré en-dessous de Mikel Landa, il sera néanmoins précieux pour apporter le complément de points nécessaire à la bonne marche du collectif !

En premier lieu, que penses-tu des différents mouvements qui ont eu lieu au sein de ton équipe durant la période des transferts ? Es-tu satisfait de ton nouvel effectif ? As-tu des regrets particuliers ?

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a eu du changement dans l'équipe ! Dans les saisons précédentes, c'était souvent les coureurs protégés, voir des équipiers qui partaient, cette saison c'était plutôt des leaders. Même si le départ d'Alexandre Geniez, premier coureur acheté quand j'ai repris en main l'équipe il y a 3 ans et demi, à la toute fin du mercato et, surtout, de Marc Soler m'attriste, je pense que l'équipe en avait besoin, et va aussi donner un coup de fouet aux deux coureurs en question.

L'objectif de ce mercato était clairement de redynamiser et de rajeunir l'équipe, tout en nous renforçant avec la venue de sprinteurs. Si le dernier objectif n'a pas été totalement atteint, malgré la venue de la fratrie Barbier dont Pierre qui va, je l'espère, devenir un futur Démare, les deux autres oui. La redynamisation de l'équipe se fait par la venue d'Omar Fraile et surtout de Pello Bilbao : le premier pour aller remporter des étapes dans les échappées et pourquoi pas les maillots de meilleurs grimpeurs ou pour avoir sa chance en tant que leader,  le second pour reprendre le rôle qu'avait l'année dernière Marc Soler, et pourquoi pas, pour faire mieux.

Le rajeunissement de l'équipe, lui, se fait particulièrement sur la venue de deux futures pépites basques : tout d'abord celle de Fernando Barceló, futur très bon puncheur qui pourra aussi plus tard être un renfort de choix pour ses leaders en montagne. Mais la véritable pépite de ce recrutement est clairement Oscar Rodriguez. Je vois clairement en lui le successeur des Landa, Sanchez, Zubeldia, Mayo, Beloki. Franchement je pense qu'il a un très bon avenir. Ce rajeunissement a eu également comme effet de voir l'équipe écarter David Arroyo - qui était dans l'équipe depuis très longtemps et qui est en bout de course, mais aussi de devoir se séparer de Mikel Nieve sans trop de regrets, bien qu'il ait fait jusqu'à présent toute sa carrière au Pays Basque, puisqu'il a été très décevant ces deux dernières saisons.

Pour conclure, fier du recrutement de l'équipe même s'il manque encore un bon sprinteur - mais qui va peut-être se révéler cette année, qui sait, et malgré le coût de l'absence de Marc Soler.

Quels sont les objectifs pour la prochaine saison ? En termes de victoires, de points marqués, de succès de prestige, de classement final...

Je sais que ça va en surprendre certains, mais l'objectif de la saison n'est pas de remonter tout de suite en World Tour, le souvenir de la descente à la différence de victoires avec Fortuneo étant toujours là. Mais si on y arrive, on ne va pas s'en priver ! Les objectifs de la saison sont toutefois assez ambitieux : un Top 5 sur la Vuelta pour Mikel Landa, un classement annexe sur un des Grands Tours auquel on sera invité - on essaiera d'en faire 2 sur 3, sans doute le Giro qui accompagnera la Vuelta, gagner au moins une course par étape et une classique et avoir au moins autant de victoires que l'an dernier.

Selon toi, quelles sont les équipes qui sont désormais les mieux armées dans la lutte pour la première place en World Tour et pour l'accession à la première division et pourquoi ?

Cette année en World Tour, le niveau est, je trouve, plus homogène que l'an passé. On a une petite dizaine d'équipe qui peuvent espérer faire un Top 5 voire un podium. Malgré tout, je pense que l'on va avoir une lutte pour la première place très ardue entre Deceuninck - Quick Step et Groupama - FDJ, sans doute arbitrée par Manzana Postobon. Mais après, je pense que l'on va avoir quelques surprises dans la saison avec pourquoi pas Lotto Soudal, Kinder+Sport ou Arkea Samsic qui vont peut-être bouleverser les positions. Au niveau Continental Pro, je ne vois pas comment Katusha pourrait ne pas rejoindre l'élite vu l'effectif qu'ils ont. Pour la seconde place, ça sera par contre très disputé entre CCC et Trek et peut-être nous aussi, qui sait.

A l'inverse, quelles formations vont, selon toi, avoir des difficultés à se maintenir à l'échelon World Tour et pourquoi ?

En faisant partir Tom Dumoulin, j'ai bien peur que l'équipe Montblanc se soit un peu tirée une balle dans le pied pour le maintien. Mais bon, ce n'est qu'une balle dans le pied, elle peut toujours y arriver à cloche-pied. Après eux, ça sera assez compliqué pour AG2R La Mondiale, Grupo Éxito, si elle ne trouve pas de manager, et aussi Spotify. Mais bon, on est pas à l'abri non plus d'une surprise...

Après une année quasi blanche, la période des transferts a été propice au mouvement chez Drapac Professional Cycling ! Avec 9 arrivées pour compenser autant de départs, c'est un tiers de l'effectif qui a été renouvelé. Et, globalement, l'équipe australienne s'en trouve renforcée et aura de belles armes à sa disposition pour briller en Continental Pro. Évidemment, l'indéboulonnable Michael Woods sera celui qui offrira le plus de garanties, sur les profils vallonnés et même dans les cols. Mais le Canadien n'est pas le seul à disposer de qualités intéressantes, loin de là ! La signature du Britannique Daniel McLay, en provenance de Mitchelton, est un vrai plus puisqu'il pourra épauler et compléter idéalement son compatriote Adam Blythe. Rapides dans la dernière ligne droite, les deux hommes pourraient bien écrire quelques lignes de plus au palmarès de Drapac. D'autant que Shane Archbold, qui a quitté Rally pour changer d'air, et Brenton Jones serviront de lanceurs de luxe.

Derrière, c'est l'avenir de l'équipe qui se prépare petit à petit. Évidemment, pour la plupart, ils seront trop tendres pour engranger des points en 2019, mais ils pourront toujours tenter des coups en échappée. Et avec de la réussite... Chris Hamilton, fortement convoité, Ian Garrison, James Fouché ou encore Connor Swift offrent de belles promesses, même si l'on peut regretter le départ du jeune prodige Robert Stannard vers la grande soeur Mitchelton-Scott. Naturellement, à moins d'un miracle, Drapac ne visera pas la montée en World Tour cette année. Mais, en participant régulièrement aux différentes courses en Continental Pro et en tentant quelques coups face aux meilleurs formations du monde, il y a moyen de bien figurer et de faire de cet opus un beau moment.

Bien qu'évoluant au sein d'une équipe de seconde division, Michael Woods reste l'un des meilleurs puncheurs du monde. Peut-être un peu juste pour tenir la roue des phénomènes Julian Alaphilippe et Alejandro Valverde, il peut néanmoins réaliser de très bons résultats en World Tour. Drapac serait ainsi bien inspirée de demander une invitation sur les classiques ardennaises ou encore sur le Tour du Pays Basque, qui correspondent parfaitement à son profil. Éventuellement, on pourrait le retrouver sur un Grand Tour et sur d'autres courses d'une journée, mais c'est surtout en Continental Pro où il va faire très mal. Sans réel rival si ce n'est Romain Bardet et Mikel Landa, il pourrait bien dynamiter les semi-classiques italiennes et se frotter aux meilleurs sur la Mont Ventoux Dénivelés Challenge. Avec un coureur de son rang, Drapac peut voir venir, les points devraient arriver par dizaines et Michael Woods va permettre à l'équipe de jouer un rôle qu'elle n'a pu avoir l'an passé.

Légèrement meilleur qu'Adam Blythe et plus jeune, Daniel McLay est un bon coup pour Drapac. Ce solide sprinteur a eu l'occasion de briller l'an dernier dans les rangs de Mitchelton-Scott, avec plusieurs podiums à la clé. Aux côtés de Caleb Ewan et Marcel Kittel, il a beaucoup appris dans un rôle de poisson-pilote qu'il ne devrait plus jouer en 2019. Leaders dans les emballages massifs, son collège britannique et lui devraient se partager le calendrier Continental Pro. Et c'est possiblement de ce binôme que pourrait venir la première victoire de Drapac cette saison. Avec un léger avantage à Daniel McLay donc !

En premier lieu, que penses-tu des différents mouvements qui ont eu lieu au sein de ton équipe durant la période des transferts ? Es-tu satisfait de ton nouvel effectif ? As-tu des regrets particuliers ?

Je n’ai pas pu commencer la periode des transferts mais j'ai pu la finir. Je suis plutôt content et je me dis que c'est seulement ma première année donc forcément je ne sais pas encore tout. Sinon oui, je suis satisfait de mon effectif, je peux jouer sur tous les terrains ! Je n'ai pas vraiment de regret non...

Quels sont les objectifs pour la prochaine saison ? En termes de victoires, de points marqués, de succès de prestige, de classement final...

J'aimerais bien gagner quelques étapes voire des classements généraux avec Michael Woods mais je compte également sur Daniel McLay pour remporter des sprints. Je ne monterai pas en World Tour mais j'aimerais pourquoi pas faire un Top 5 en Continental Pro.

Selon toi, quelles sont les équipes qui sont désormais les mieux armées dans la lutte pour la première place en World Tour et pour l'accession à la première division et pourquoi ?

Pour la première place en World Tour, je vois bien trois formations sortir du lot, avec Deceuninck - Quick Step, le Team Sky et également Cofidis. En parallèle, pour jouer les premiers rôles en Continental Pro, je pense que la Fundacion Euskadi et Trek - Segafredo sont les plus à même de s'illustrer et de monter.

A l'inverse, quelles formations vont, selon toi, avoir des difficultés à se maintenir à l'échelon World Tour et pourquoi ?

Sérieusement, désolé mais je n'ai strictement aucune idée. J'ai regardé les effectifs, mais non, je n'arrive pas à choisir... Bonne chance à tous !