[****] Rabobank Cycling Team 2014 2/3

Étape 1 :

Habituellement, le Tour de Pékin n’attire pas les foules. Pourtant cette année Gilbert, Cancellara, Breschel, Van Avermaet, F.Schleck, Haussler, ou encore Ballan, sont présents en Chine. La première étape présente un profil tout ce qu’il y a de plus classique. Un parcours plat de 115 kms qui donne pourtant des idées à beaucoup. Les attaques se succèdent mais aucun groupe ne parvient à prendre plus de deux minutes de marge. L’étape est donc parcourue à près de 50 km/h sous l’impulsion des Garmin et des BMC, qui reprennent tout le monde à 30 kms du but. L’allure ne faiblit pas dans le final, c’est donc bien un sprint qui va décider du sort de l’étape. Les BMC et les Garmin sont à la lutte mais les équipiers de Blythe prennent finalement le dessus sur leurs homologues. L’anglais se lance à 2 kms et se fait évidemment déborder dans les 500 derniers mètres. Haussler prend alors l’avantage pour l’emporter avec une petite marge devant Steegmans et Breschel. Dans le final, une cassure s’est formée, faisant perdre 1’26’’ à Vassano, pour une fois dans le mauvais coup, Ballan, Uran, Nuyens, Cobo et Valls notamment.

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Étape 2 :

Comme la veille, l’échappée du jour est très prisée. Résultat, elle n’est toujours pas formée après 70 kms. La faute revient en partie aux Garmin, qui ont permis à Haussler de remporter les deux sprints intermédiaires, mais qui en plus ne veulent pas que Kelderman soit à l’avant. Le jeune néerlandais insiste tout de même dans la deuxième côte de 3ème catégorie du jour, si bien que le rythme imprimé par le peloton fait déjà craquer plus de la moitié des coureurs, notamment des sprinters mais aussi Kwiatkowski, qui était placé au général. Dans le col de première catégorie qui suit, Kelderman poursuit son effort malgré que 4 formations lui roulent dessus. Cancellara en personne en personne passe des relais et réduit le peloton à 40 unités au sommet. Dans la descente, Kelderman ne résiste pas longtemps. Le peloton pourrait alors se reposer pour la première fois depuis le départ, mais Clement et Henao passent de suite à l’offensive. Le champion de Colombie se relève vite mais presque tous les leaders veulent rejoindre Clement, comme Gilbert et Van Avermaet par exemple. Ce sont donc de nouvelles course poursuites qui s’engagent, parfois menées par les leaders eux-mêmes qui n’ont presque plus d’équipiers. Pourtant le néerlandais résiste toujours et ne se fait rejoindre dans la dernière bosse que par Kruijswijk, qui a à son tour accéléré. Le néerlandais est repris dans la descente par Nieve, Moreno et Samoilau. Il reste alors 20 kms à couvrir et les leaders continuent de s’attaquer à leur poursuite. Les efforts conjugués de Gilbert, Kreuziger, Cancellara et Van Avermaet ramènent finalement tout le monde dans le rang sous l’arche des 5 kms. Tout le monde sauf Kruijswijk, qui ré-accélère immédiatement. Le geste est beau, mais réduit à néant à 2 kms du but. Après 130 kms courus à fond, les coureurs manquent de lucidité et le sprint est très désorganisé. Presque tous les leaders ont, soit attaqué, soit roulé derrière les multiples échappées. Breschel est un des rares à être resté dans les roues tout du long grâce aux offensives de son équipe. Sa fraicheur fait donc la différence et lui permet de déborder les RadioShack dans les 600 derniers mètres. Dans son sillage, on retrouve le surprenant Kruijswijk, qui a pu lancer son sprint plus tard que les autres. Le néerlandais lève les bras en même temps que son leader, alors qu’il n’est que 3ème. Sans les mains, il parvient tout de même à humilier Fränk Schleck en lui grillant la politesse dans les 100 derniers mètres. L’étape a fait beaucoup plus de dégâts que prévu : seuls 26 coureurs finissent dans le même temps. Les derniers sprinters restants ont craqué dans le final, y compris Haussler, qui perd de précieuses secondes et laisse le maillot de leader à Breschel.

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Étape 3 :

Après une longue saison, les coureurs espéraient terminer tranquillement en Chine. Manque de pot, les deux premières étapes ont été courues à fond, et ils doivent maintenant affronter l’étape reine de ce tour. Cependant, après une première partie escarpée, les 60 kms de vallée menant à la montée finale rend suicidaire toute offensive lointaine. Le déroulement est donc cette fois tout ce qu’il y a de plus classique. Pineau, Roelandts et le stagiaire Talipov prennent les devants. À 50 kms du but, Schleck part en contre avec quatre compagnons. D’autres équipes viennent alors aider les Rabobank. Puis Cancellara attaque également 30 bornes plus loin. C’est peine perdue, tout le monde est repris à 10 kms du sommet. Plusieurs banderilles secouent le peloton mais les pourcentages ne sont pas assez élevés pour faire la différence face à Clement puis Kelderman. À 4 kms du sommet, Nieve et Moreno prennent tout de même quelques mètres. Breschel et Kruijswijk se lancent à leur poursuite. Tout le peloton est sur leurs talons mais Samoilau fait le saut de puce à 1500 mètres du but. Les deux Rabobank n’ont plus les moyens de revenir, la victoire va se jouer entre le trio. Et Nieve est le plus véloce. Il tient enfin sa revanche après des derniers mois difficiles. Second, Moreno sort aussi la tête de l’eau après une saison blanche. Breschel conserve tout de même la tête du général à l’addition des places.

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Étape 4 :

Cette 4ème étape est a priori réservée aux sprinters. Mais le général peut être modifié car un sprint intermédiaire est proposé seulement 23 kms après le départ. Les Rabobank font donc le forcing en début d’étape. Haussler l’emporte, mais les deux secondes reprises par Kruijswijk lui permettent de repasser devant Moreno au général. Breschel grappille lui aussi une seconde. Après cela, une échappée de 5 comprenant Cobo se forme. 6 minutes, c’est le maximum accordé aux attaquants avant que l’échappée se fasse reprendre à 15 kms de la ligne. Mais il était écrit que ce Tour de Pékin ne connaitrait pas de répit car une chute massive intervient au moment de la jonction ! Schleck, Kiryienka, Henao, mais surtout Kruijswijk, Kreuziger, Cancellara et Monfort vont au sol pour le top 10. Le premier peloton ne ralentit pas car les équipes de sprinters ont déjà embrayé. Et l’addition est terrible à l’arrivée : malgré les sacrifices de plusieurs équipiers, les piégés perdent près de trois minutes et tout espoir au général. Devant, les BMC continuent d’accélérer mais se font déborder dans le final par les deux stagiaires d’Euskaltel : Vassano qui emmène l’andorran Malnero. Ce dernier se lance à 1500 mètres de la ligne mais coince dans les 500 derniers mètres. Il est alors débordé par Van Avermaet et Gilbert. Le sprinter de la Sky est le plus costaud et s’impose devant son ancien leader. Gilbert se replace cependant 4ème du général. Grâce aux 4 secondes prises sur la ligne, Breschel en possède toujours plus de 10 sur le belge et s’assure normalement d’une victoire au général.

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Étape 5 :

Pour cette dernière étape, Kelderman veut absolument être dans l’échappée du jour. Après plusieurs essais, il sort en compagnie de Talipov, qui a le même nombre de points de la montagne que lui, et Schleck, qui n’est qu’à 3’13’’ au général. Pate et Kuschynski reviennent un peu plus loin, mais c’est bien le luxembourgeois le plus dangereux pour Breschel. Il faut donc rouler assez tôt pour bloquer l’écart à 5 minutes. Dans la première bosse du jour, Schleck essaye de forcer la décision, sans succès. En revanche, dans la seconde, le groupe explose ! Le leader des RadioShack se fait contrer par Kelderman, qui assure au passage son maillot à pois. En revanche, il se relève dans la descente car, dans le peloton aussi, ça a bougé. Kruijswijk est en effet parti en solitaire au pied du col et a déjà repris 3 minutes à ses adversaires ! Les leaders sont moins méfiants car le néerlandais a perdu du temps hier, ils font donc confiance à leurs équipiers pour limiter l’écart. Kelderman attend son leader et le ramène sur Schleck à 18 kms de l’arrivée. Le trio possède alors 4 minutes d’avance sur un peloton qui a du mal à s’organiser : les équipiers sont fatigués ou attardés, et les leaders hésitent à se dévoiler. Il faut attendre la fin de la descente pour qu’un gros groupe se reconstitue et mette en place la poursuite. Au contraire, Kelderman ne se pose pas de question et se sacrifie jusqu’à 13 kms de la ligne où il doit s’écarter, épuisé. Kruijswijk place alors son attaque ! Schleck préfère continuer au train mais perd du terrain sur le Rabobank. Le luxembourgeois est en fait cuit : sur ces longues lignes droites, il pioche tandis que le néerlandais continue d’écraser les pédales. Même s’il faiblit logiquement dans les derniers kms, le verdict est sans appel sur la ligne : en reprenant 3’53’’, Kruijswijk vient de renverser ce Tour de Pékin complètement fou jusqu’au bout !

Sous ses nouvelles couleurs, Poels est l’homme de ce début de saison. Très à l’aise dès que la route s’élève, Il remporte coup sur coup Paris-Nice et le Tour de Catalogne, s’adjugeant 3 des 4 étapes de haute montagne proposées au total sur ces courses. Jamais inquiété sur la Course au Soleil, il fait preuve de ressources physiques et mentales pour résister au retour de Rujano pour une seconde en Catalogne.



Après une saison 2012 qui l’a vu remporter sa première classique, Gent-Wevelgem, Matti Breschel franchit un palier supplémentaire. Au terme d’une course parfaitement maitrisée par son équipe, il remporte en Italie son premier monument, au sprint. Le danois confirme par la suite en signant deux 2ème places sur Gent-Wevelgem et le Tour des Flandres. La consécration arrive sur le Vélodrome de Roubaix, où il signe le même doublé Primavera – Enfer du Nord que Boonen en 2012.


Cancellara a incontestablement été le grand Flandrien de 2013. 2ème sur le GP E3 à cause d’une erreur tactique, il se venge en humiliant ses adversaires dans les 15 derniers kms de Gent-Wevelgem. Mais son gros numéro survient sur le Tour des Flandres. Ce jour-là, le suisse s’en va seul à 35 kms de l’arrivée et ne fait qu’augmenter son avance par la suite. Il finit avec près de 3 minutes de marge sur ses poursuivants et se pose alors en grand favori pour Paris-Roubaix. Malheureusement, un jour sans le fera échouer à la 3ème place.


Gilbert a mis du temps à dompter "sa" classique. Mais depuis 3 ans, il est intraitable sur Liège-Bastogne-Liège. Parti avec Fränk Schleck à 20 kms du but, il dispose facilement du luxembourgeois au sprint (comme les deux années précédentes). Auparavant, il s’était imposé sur l’Amstel après être sorti seul à 15 bornes du but. 2ème sur la Flèche, une erreur de placement l’a privé d’un nouveau triplé. Le belge en est cependant à 7 victoires sur les 9 dernières ardennaises !


Très motivé pour ce 96ème Giro, Nibali part sur les chapeaux de roues et semble intouchable après 10 jours de course. Mais Gesink ne baisse pas les bras et continue de harceler le Requin de Messine. À l’occasion d’un passage en France, le néerlandais s’impose en haut du Galibier. Après la journée de repos, Nibali connait une grosse défaillance dans la montée de Andrate qui ponctuait le final d’une étape de transition. Il perd près de 5 minutes sur Froome et 4 sur Gesink, à qui il laisse son paletot de leader. Le leader des Rabobank profite de l’offrande et se montre solide en dernière semaine pour remporter à Brescia le premier Grand Tour de sa carrière.


Pas grand monde ne connaissait Kevin Seeldraeyers en janvier. Pourtant, le belge remporte le Tour du Trentin en avril, et c’est bien lui qui dompte l’étape reine du Dauphiné. Parti à mi-Ventoux, il résiste à Wiggins et Schleck pour remporter la plus belle victoire de sa carrière. Dans cette course de préparation, Wiggins prend position pour le Tour devant son futur rival de juillet. Seul contre les RadioShack, il domine la montée du Galibier et rejette Monfort à 3’42’’, et Schleck à 4’21’’ au général. Une démonstration de force qui en appelait une autre sur le Tour…


Jusque-là, et malgré de nombreuses places d’honneur, Van den Broeck n’avait gagné qu'une étape sur le Dauphiné 2011. Il complète son palmarès sur la 8ème étape du Tour de Suisse. Le lendemain, il résiste au chrono stratosphérique de Tony Martin pour empocher le général. Le belge confirme dans la foulée ce résultat par un titre national en contre-la-montre, et une 4ème place sur le Tour de France. Auparavant, il était monté en puissance lors du Tour de Catalogne (4ème) et du Tour de Romandie (2nd).


Au départ de Corse, Andy Schleck n’avait pas franchement convaincu son monde. Pourtant, il se montre intraitable sur les deux premières semaines de course. Il remporte les deux seules arrivées au sommet proposées, à Ax 3 Domaines et en haut du Mont Ventoux. Sur le chrono du Mont St-Michel, il limite très bien la casse face à Wiggins, si bien qu’il ne pointe qu’à 29 secondes de l’anglais avant la semaine alpestre, et qu’on lui promet déjà un premier Tour de France "sur la route".


Cependant, le cadet des Schleck a des difficultés en descente. Elles le privent d’une bonne opération sur le chrono Embrun-Chorges, avant de faire basculer la 19ème étape. Dans la descente du Col du Glandon, Andy tâte du bitume. Il reste alors 150 kms à couvrir mais, à l’avant, Samuel Sánchez s’est lancé dans une grande offensive pour raccrocher le top 10. Même si les équipiers de Wiggins et Contador n’enterrent pas Andy, beaucoup d’autres formations ont intérêt à rouler. Les RadioShack et Andy vont donc naviguer à 2 minutes du peloton jusqu’au sommet du Col de la Croix Fry, où tous les efforts consentis rattrapent enfin Schleck. Le luxembourgeois concède 3’45’’ sur Wiggins et devra se contenter d’une troisième place à Paris. Wiggins profite de cette bataille avortée pour remporter son second Tour consécutif devant Contador.


Dans l’effectif pléthorique de la Sky, Boasson Hagen a rarement sa chance. Lors de l’Eneco Tour, c’est le cas et il en profite. Sa plus mauvaise place ? 6ème. À cela s’ajoutent 6 podiums en 8 étapes, dont 4 victoires. Le norvégien était intouchable dans le Benelux. Il a dominé comme rarement un Tour de niveau World Tour, et sa démonstration restera l’un des moments marquants de la saison.


La Vuelta fut pleine de surprises, et l’une d’entre elles fut la domination de Gesink et Poels. Le vainqueur du Giro n’est jamais inquiété tout au long de ces trois semaines et repart avec tous les maillots distinctifs, performance qui n’avait été réalisée qu’à deux reprises dans l’histoire. En dernière semaine, il aide également son lieutenant à monter sur la boîte à ses côtés. Taaramae a beau se démener, il ne peut rien faire pour empêcher ce doublé. Quelques semaines plus tard, Gesink ajoute à ces deux Grands Tours une victoire sur le Tour de Lombardie, sa première classique.


Le parcours ne lui était pas forcément des plus favorables, car la répétition des cols permettait aux grimpeurs de s’illustrer. L’allure a augmenté avant la mi-course, et Sagan a travaillé en tête de peloton dans les 60 derniers kms, deux paramètres qui rendent son succès encore plus remarquable. Car c’est bien lui qui force la décision dans les deux dernières bosses avant d’aligner ses adversaires restants au sprint. Ce 23 septembre, il devient le plus jeune double champion du monde de l’histoire.

Le classement World Tour, individuel comme par équipes, ne fait que confirmer la domination de la formation Rabobank vue sur la route. Derrière un Gesink vainqueur de deux grands tours et du Tour de Lombardie, ils sont 5 de la formation néerlandaise dans les 9 premiers ! Breschel, Kruijswijk et Poels ont franchi un cap et s’installent désormais parmi les grands. Contador s’est aussi appuyé sur sa régularité pour accrocher la seconde place qu’occupait Wiggins l’an dernier. Le double vainqueur du Tour est tout de même présent au 4ème rang grâce à ses succès sur le Dauphiné et au Tour de France.

Au classement par équipes, Rabobank est évidemment au-dessus avec près du double de points sur son dauphin. Ils empilent également 400 points de plus que l’an dernier. Plusieurs stats peuvent écœurer leurs adversaires. 26 des 30 coureurs de l’équipe ont par exemple marqué des points. Rappelons aussi que seuls les 5 meilleurs coureurs de chaque équipe sont comptés pour le classement par équipes. Mais si l’on additionnait les points des 6ème au 10ème coureur Rabobank, cette "équipe bis" prendrait la 5ème place du classement.

Derrière, la lutte a fait rage pour la seconde place entre les trois mêmes formations que l’an passé. Les Sky de Froome, Van Avermaet, Goss et Cavendish l’ont finalement emporté de 9 petits points devant les RadioShack de Cancellara et des frères Schleck, et de 20 devant les BMC de Wiggins et Gilbert. Le peloton mené par les Saxo les suit à distance respectable. Mais la plupart des formations restantes n’ont jamais été inquiétés car les deux équipes finalement reléguées ont vite pris l’eau. Les Argos payent le mauvais rendement de leurs deux sprinters, tandis que personne n’a pu aider Cunego à sauver les Lampre. Les italiens sont même devancés par 5 formations continentales. On peut enfin noter le bon recrutement des Acqua & Sapone, qui se maintiennent en 15ème position grâce à un Sagan comptant pour 289 de leurs 325 points.


On retrouve ici les mêmes protagonistes que ceux du classement World Tour, exception faite de Sagan, qui apparait au 2ème rang. Au par équipes, c’est la même chose : les Lotto et Omega-Pharma échangent leurs places mais la hiérarchie est sinon plutôt respectée.

Mais l’intérêt de ce classement réside dans les montées et descente qu’il engendre. Les deux meilleures formations ont l’honneur d’intégrer le World Tour, et le premier ticket n’a jamais été contesté. La FDJ pointe même au 10ème rang, au milieu des équipes World Tour ! La Je promets de faire pénitence pour avoir insulté PCM Village ! Madiot a pu s’appuyer sur un très bon Offredo sur les flandriennes, un Démare qui a pris son envol sur les sprints, et Jeannesson et Pinot, qui ont brillé sur les courses par étapes. La deuxième formation continentale pointe au 15ème rang à près de 1000 points des FDJ mais avait pris un bon départ qui les a préservés d’une fin de saison plus compliquée. Casper avait engrangé 8 succès fin mars. Puis Roche, 5ème du Giro, et Riblon, 3ème du Tour de Suisse, ont assuré sur les parcours accidentés pour permettre à Ag2r La Mondiale d’accompagner les FDJ. Les deux formations françaises ne sont donc restées qu’un an à l’échelon continental. Les collectifs homogènes des Europcar et Farnese les laissent, comme l’an passé aux 3ème et 5ème places, tandis que les performances de Taaramae n’ont pas suffi à Cofidis pour arracher mieux qu’une 4ème.


Derrières ces formations, beaucoup d’autres doivent batailler dans des courses de seconde zone pour monter à l’échelon continental. RusVelo, Bretagne-Schuller et Andalucia reprennent directement l’ascenseur, dans la foulée de l’équipe croate Meridiana-Kamen. Celle-ci compte le vainqueur du circuit continental, Enrico Rossi, dans ses rangs. Nippo, Carmin et Efapel montent également. Ces deux dernières témoignent du développement du cyclisme portugais, qui compte désormais 3 formations en conti pro contre aucune il y a deux ans. Il faudra tout de même se renforcer pour rester à ce niveau. Promues l’an dernier, Christina Watches, An Post, Miche et la NSP en sont les parfaits exemples. La formation allemande termine même 78ème du CQ Ranking, pire que mauvais. Colombia, UnitedHealthCare et surtout NetApp descendent aussi. Cette dernière espérait beaucoup mieux en janvier mais voit son effectif décimé : König, Huzarski et Hollenstein notamment partis, le nouveau venu Roelandts devra se débrouiller seul pour faire remonter les allemands.


C’est un duo qui occupe la première place de ce classement officieux. L’un est allé à l’échelon continental pour apprendre à gagner, et l’a très bien fait. Adrien Petit aurait même pu continuer sa moisson s’il ne s’était pas blessé mi-juillet pour toute la fin de saison. L’autre est tout aussi jeune, mais déjà double champion du monde. Sagan a d’ailleurs plutôt engrangé les succès en fin de saison, par exemple sur la Vuelta mais aussi sur les classiques italiennes post-mondiaux, à 3 reprises. On retrouve évidemment des sprinters dans ce classement, notamment Rossi et Van Staeyen, les deux premiers du classement continental. Le premier grimpeur est Poels avec 11 succès.

Par équipes, les Rabobank ont encore dominé. Ils totalisent presque 3 fois plus de succès que les FDJ, troisièmes. Seuls les Sky ont résisté quelques mois avant de faiblir devant ce rythme infernal. Le bonnet d’âne des formations World Tour revient à Katusha, Lampre et Argos, qui n’ont levé les bras qu’à 6 reprises cette saison. Lotto se contente aussi de 7 succès malgré sa 6ème place au classement WT.


Ce titre ne laissait pratiquement planer aucun doute au vu des performances de Gesink. Et effectivement, le néerlandais est récompensé assez largement devant son équipier Matti Breschel. Malgré une saison bien meilleure que l’an dernier, le champion du monde Peter Sagan recule d’un cran et laisse le podium à Wiggins.