Continental Pro 2018 : Présentation des équipes

Changement de cap pour CCC en 2018 ! Après plusieurs années à s'appuyer sur un groupe tourné vers les classiques flandriennes et les sprints, c'est désormais les épreuves montagneuses qui attireront l'attention des Polonais. Cette réorientation n'est pas anodine puisque l'objectif était d'attirer un leader du pays, en l'occurrence Rafal Majka. Libéré par Grupo Exito, ce dernier n'a pas hésité longtemps avant de venir chez les Oranges. Moins polyvalent qu'Edvald Boasson Hagen, le grimpeur essaiera malgré tout de faire oublier le départ du Norvégien. Dans cette tâche, il sera notamment épaulé par Jan Hirt et une autre recrue, Jesper Hansen. Le noyau dédié aux courses par étapes semble solide pour l'échelon Continental Pro.

Le sprint est également plutôt bien couvert avec la venue du jeune Niccolo Bonifazio. Si l'Italien semble encore un peu tendre pour lutter face aux meilleurs, sa pointe de vitesse devrait toutefois lui permettre d'obtenir de nombreux accessits, et sûrement même quelques succès d'envergure. Moins complet qu'Edvald Boasson Hagen, il a le temps de grandir et de confirmer tout son potentiel. Avec deux poissons-pilote de luxe que seront Sondre Holst Enger et Mihkel Räim, le Transalpin aura un train à la hauteur de son talent.

Le véritable point noir est l'absence de coureur capable de jouer un Top 10 sur les pavés. Maciej Bodnar se retrouve être le meilleur élément du groupe, mais c'est surtout ses qualités de rouleur qui sont à louer. La période des Flandriennes risque d'être bien longue pour CCC, elle qui avait l'habitude au contraire d'y prendre de gros points. Et si le sponsor polonais est satisfait de la venue d'un leader du cru, cette transition n'en reste pas moins un risque. Et il faudra peut-être espérer des exploits de Josef Cerny ou Davide Rebellin pour accrocher le Top 5 Continental Pro...

Rafal Majka est un coureur au profil atypique. Très bon grimpeur, reconnu comme tel par ses pairs et expérimenté, il occupera sans surprise le leadership au sein de la formation CCC, là où il était quelque peu barré par la forte concurrence de Grupo Exito. S'il semble juste pour rivaliser sur les classiques World Tour, le Continental Pro sera plus à sa mesure et, avec un programme alternant courses d'un jour et épreuves par étapes, il devrait tirer son épingle du jeu.

L'un de ses points noirs reste ses qualités de récupération. Susceptible de connaître un coup de moins bien en troisième semaine de Grand Tour, le Polonais compense souvent en jouant les victoires d'étape, comme il a si bien su le faire par le passé, ou même lors de la dernière Vuelta. Grimpeur et baroudeur, capable de rebondir après une perte de temps au général, Rafal Majka est un coureur assez imprévisible et cela pourrait bien être à l'avantage de CCC.

Niccolo Bonifazio est un pur sprinteur. C'est là sa principale qualité mais également son défaut majeur. Et succéder à Edvald Boasson Hagen en tant que principal pourvoyeur de victoires n'est pas simple. S'il devrait trouver un terrain d'expression sur plusieurs courses, comme le Dubaï Tour en début d'année, Paris-Tours au mois d'octobre ou encore la Brussels Classic et le Grand Prix de Fourmies à la fin de l'été, il reste toutefois limité et la présence de reliefs sur certains tracés risque de l'handicaper face à des coureurs plus à l'aise sur les terrains vallonnés et qui sauront se préserver pour le sprint final.

A lui de surprendre et d'exister face à une concurrence accrue en Continental Pro !

Les différents atouts, de 1 à 5 étoiles


Classement Continental Pro



Grands Tours



Ardennaises



Flandriennes



Sprints

En premier lieu, que penses-tu des différents mouvements qui ont eu lieu au sein de ton équipe durant la période des transferts ? Es-tu satisfait de ton nouvel effectif ? As-tu des regrets particuliers ?

Cet intersaison s'est déroulé sous le signe de grands changements pour l'équipe CCC. En premier lieu, nous avons complètement bouleversé l'ossature des leaders de l'équipe, qui ont été complètement renouvelés. Après avoir très longtemps misé sur le combo flandriennes/courses d'une semaine, on a décidé de miser de nouveau sur la montagne en 2018. Cela est une première pour notre équipe, d'autant que pour la première fois, l'équipe sera amenée par un leader polonais d'envergure mondiale avec Rafal Majka ! On est très heureux de l'accueillir chez nous et de tenter de l'amener vers la victoire dans les plus grandes courses à étapes du monde !
En dehors de ça, on attend beaucoup de Bonifazio, qui malgré son jeune âge, aura la lourde tâche de remplacer EBH lors des arrivées groupées. De manière générale, l'équipe mise également sur la jeunesse et le long terme, avec la venue de coureurs comme Enger, Pogacar, Banaszek, Schlegel et la poursuite du contrat de coureurs comme Räim, Hirt ou Baska.
Sinon pas vraiment de regret à mettre en avant.

Quels sont les objectifs pour la prochaine saison ? En termes de victoires, de points marqués, de succès de prestige, de classement final...

Sans trop entrer dans les détails, on ambitionne tout d'abord de ramener un Top 10 (pour être modeste) sur un Grand Tour avec Majka. Avec éventuellement en plus des victoires d'étapes avec lui ou d'autres coureurs sur ces mêmes courses. Ensuite, on espère pouvoir briller sur le circuit Continental Pro, en montagne avec Rafal et lors des sprints avec Niccolo. Nous pensons avoir nos chances de ramener un bon classement à la fin de la saison, même si je préfère éviter de parler de monter en World Tour, nous en sommes encore loin face à la rude concurrence que nous avons en face de nous.

Selon toi, quelles sont les équipes qui sont désormais les mieux armées dans la lutte pour la première place en World Tour et pour l'accession à la première division et pourquoi ?

La Groupama - FDJ me semble devenir une équipe de plus en plus redoutable au fil des années, et je la vois bien truster la première place au classement, ou au moins terminer sur le podium final. Cela dit, elle n'est pas isolée à cet échelon de la hiérarchie mondiale, et je vois bien l'équipe Sky (sans sprinter d'envergure certes) venir la titiller au plus haut niveau, tout comme Manzana ou Sberbank.
Pour la montée en World Tour, la concurrence sera rude. J'aurais du mal à faire émerger un favori en particulier, mais Lotto Soudal ou Sport peuvent être des candidats sérieux à la promotion.

A l'inverse, quelles formations vont, selon toi, avoir des difficultés à se maintenir à l'échelon World Tour et pourquoi ?

Ca va être compliqué pour la ONCE, tout comme pour Euskadi-Murias qui a échappé à la correctionnelle lors de la saison précédente. Mais rien n'est joué d'avance.

L'année 2017 aura été un véritable calvaire pour l'équipe du Golfe Persique. La succession de managers inactifs a placé le groupe dans une situation extrêmement complexe. S'en est logiquement suivie une relégation inévitable, avec évidemment une réduction obligatoire du nombre de coureurs. Un genou à terre, UAE-Team Emirates a vu d'un bon oeil la venue d'un nouveau manager, Landa777, à l'intersaison. L'objectif était de repartir sur des bases saines pour se faire plaisir en course et engranger quelques victoires en 2018.

Quelques départs d'envergure ont eu lieu, comme ceux de Luke Rowe et Andrea Pasqualon, compensés par des arrivées intéressantes. Enrico Gasparotto et Sebastian Langeveld seront ainsi les deux coureurs à surveiller principalement, l'un sur les classiques vallonnées, l'autre sur les pavés. Et ces deux éléments sont tout à fait susceptibles de performer en Continental Pro, voire sur certaines courses World Tour avec un peu de chance.

Mais l'équipe a néanmoins des carences qu'il convient de souligner : la moyenne d'âge reste élevée, avec des équipiers, mais aussi des leaders vieillissants. Rien de dramatique encore mais c'est un point à surveiller, car un départ en retraite d'un coureur comme Enrico Gasparotto mettrait l'équilibre du groupe en péril. Également, l'absence de coureur susceptible de briller lors des courses par étapes, Leopold König et Tiago Machado étant vraiment trop tendres pour concurrencer les meilleurs. Heureusement, Matteo Pelucchi sera là pour disputer les sprints, lui, et essayer de lever les bras plus d'une fois.

Enrico Gasparotto reste, à 35 ans, un excellent puncheur. S'il est placé dans de bonnes conditions et si les jambes répondes, il est même susceptible de concurrencer les principaux favoris sur l'une des trois Ardennaises en avril. Mais il sera surtout attendu en deuxième division, notamment sur les semi-classiques italiennes à l'automne où, débarrassé de Julian Alaphilippe, il pourrait bien faire une razzia et apporter des points salvateurs à UAE.

Non conservé par Team LottoNL-Jumbo en raison de son âge avancé et de ses performances parfois un peu aléatoires, Enrico Gasparotto le sait, il n'a plus guère de temps pour briller. Rejoindre l'équipe des Émirats est peut-être son dernier challenge et il aura à coeur d'aider au mieux la formation qui l'a recueilli et qui lui a fait confiance.

Avec le puncheur italien, Sebastian Langeveld est l'autre recrue majeur d'UAE durant l'intersaison. Il vient prendre la place, poste pour poste, de Luke Rowe, parti en France chez Fortuneo-Samsic. Meilleur que le Britannique sur les courses pavés mais doté d'une moins bonne pointe de vitesse, le Néerlandais sait qu'il aura des occasions de briller, notamment au printemps. Mais pour cela, il ne faudra pas hésiter à attaquer de loin, que ce soit en World Tour ou en Continental Pro. Car évidemment, face à Alexander Kristoff ou Jürgen Roelandts, au sprint, impossible de rivaliser.

Le reste de la saison, Sebastian Langeveld essaiera d'être un équipier modèle. N'étant pas effrayé par les terrains vallonnés, il pourrait aider Enrico Gasparotto à se placer au mieux dans le final de certaines courses. Bon rouleur également, il fera son possible pour éviter à Leopold König et Tiago Machado de perdre trop de temps lors des contres-la-montre par équipes, même si la formation émiratie n'est pas une spécialiste de l'exercice.

Les différents atouts, de 1 à 5 étoiles


Classement Continental Pro



Grands Tours



Ardennaises



Flandriennes



Sprints

En premier lieu, que penses-tu des différents mouvements qui ont eu lieu au sein de ton équipe durant la période des transferts ? Es-tu satisfait de ton nouvel effectif ? As-tu des regrets particuliers ?

Je suis vraiment satisfait des mouvements qui ont eu lieu au sein de mon équipe. Je pense avoir réussi à apporter quelques lieutenants comme Gasparotto et Langeveld qui m'assureront des points pour la montée sans pour autant rendre l'effectif trop vieux. Mon seul regret est de ne pas avoir de réel coureur de tours.

Quels sont les objectifs pour la prochaine saison ? En termes de victoires, de points marqués, de succès de prestige, de classement final...

J'espère que mon équipe pourra aller chercher 7 victoires ou plus l'an prochain. Gagner une classique avec Gasparotto serait sympa, mais ce n'est pas spécialement l'objectif principal de l'équipe. J'aimerais bien voir Ligthart aller en chercher quelques-unes car beaucoup de monde sous-estime ce coureur, qui peut faire la différence. Au niveau du classement final, je ne cacherai pas que je joue la montée car je suis là pour gagner. Cependant, il me faudrait un second leader avec Gasparotto afin d'espérer aller chercher cet exploit.

Selon toi, quelles sont les équipes qui sont désormais les mieux armées dans la lutte pour la première place en World Tour et pour l'accession à la première division et pourquoi ?

Je pense que la Movistar - Cetelem est l'équipe qui a le plus de chances de monter. Malgré cela, la différence de niveau entre les équipes est désormais assez faible, alors ce seront les choix tactiques qui feront la différence, ainsi que les petits exploits qui peuvent arriver. L'équipe CCC sera selon moi celle qui créera la surprise, grâce à un recrutement majoritairement national mais surtout intelligent, l'absence d'un Flandrien restant néanmoins un petit problème. Globalement, il est compliqué de dire qui ira chercher la montée tant cette année semble être une année de transition, marquée par de gros changements dans la ligue, le tout grâce à des managers de plus en plus malins.

Au niveau de la victoire World Tour en, je vois bien Groupama - FDJ aller chercher le graal cette année, car l'équipe de Cheng Ji est constante, possède de bons coureurs un peu partout et a un vrai potentiel.

A l'inverse, quelles formations vont, selon toi, avoir des difficultés à se maintenir à l'échelon World Tour et pourquoi ?

Dans l'autre sens, je pense qu'Androni et Fortuneo sont les équipes qui devront se battre pour le maintien. Il est cependant vraiment compliqué de prévoir quelle équipe se maintiendra l'an prochain car un manager inactif peut faire couler une équipe, comme ce fut le cas de UAE l'an dernier à mon plus grand regret.